642 OPHIDIENS AGU'PlIODOiMïES.
C'étail une grande difficulté qui nous a beaucoup embarrassés,
et nous avons été heureux, M. Bibron et moi, de pouvoir
faire emploi d'un caractère aussi positif que celui
qui est fourni par le système dentaire, pour obtenir un arrangement
que nous regardons aujourd'hui comme très-naturel.
Quoique les Naturalistes qui nous ont précédé dans cette
étude des Serpents, aient réellement reconnu et noté chez
certaines espèces, des dents postérieures plus longues que les
autres et placées sur la même rangée, ou série longitudinale,
que celles qui garnissent les os sus-maxillaires, ils n'avaient
pas cru devoir les séparer ou les étudier à part dans les classifications
des genres parmi lesquels ils avaient réuni les
Couleuvres en général, comme les Tropidonotes, les Coronelles,
les Homalopsis, les Psammophis.
Cependant, cette particularité remarquable dans la distribution
et l'arrangement des dents, a un but et nous paraît liée
à la manière de vivre de ces Serpents ou du moins à l'acte de
la préhension et à la faculté qu'ils ont de retenir plus fortement
leur proie. Celle-ci se trouve ainsi arrêtée d'une manière
beaucoup plus solide et assurée, lorsque déjà elle est parvenue
versl'arrière-bouche, dans l'acte intropulsion, malgré sa
résistance naturelle.
Nous trouvons donc, dans la présence de plusieurs dents
plus longues et plus grosses, placées tout-à-fait en arrière ,
le moyen de séparer ou de distinguer entre eux deux groupes
principaux, très-voisins, en deux familles naturelles.
Dans l'une d'elles, ces dernières dents ou crochets susmaxillaires
postérieurs forment une série continue, ce sont nos
Sj/KCfaniérieni. Dans l'autre, qui réunit les genres, et, par
cela même, les espèces nombreuses que nous allons faire connaître
ici, la série longitudinale des dents supérieures se
trouve interrompue, parce qu'il y a , comme nous le répétons,
DIACHANTÉUIENS EN GÉNÉUAI.. 04Î>
un intervalle ou un espace libre entre les longues dents postérieures
et celles qui les précèdent et qui sont plus courtes.
Nous avons divisé ces Serpents Diacrantériens en dix genre»
bien distincts.
L'un d'eux peut être reconnu, à la première inspection, d'après
la forme bizarre de son museau, qui est tronqué obliquement,
relevé sur le front en forme de coin triangulaire, et
porte une arête, une sorte de carène médiane. C'est celui qui
a été désigné sous le nom de Hétérodon (n.° iO.)
Dans les neuf autres genres, réunis dans la même famille ,
le museau est arrondi, comme il l'est, au reste, dans presque
toutes les Couleuvres. Formant un groupe des espèces dont
les écailles des flancs, comme celles du dos, portent une ligne
saillante qu'on nomme une carène, nous avons pu les séparer
pour en former, par ce motif, deux autres genres qui, avec
certaines particularités, nous ont offert surtout une notable
différence dans la position des yeux, ces organes étant rapprochés
entre eux et presque verticaux dans \QsHélicops{n.'' S),
tandis qu'ils sont éloignés l'un de l'autre et latéraux dans le
genre que nous désignons sous le nom nouveau à'Amphiesme
(n.»7).
Dans toutes les espèces comprises dans les genres suivants,
les écailles du dos étant lisses chez les uns et carénées chez
les autres, les flancs ne sont jamais recouverts que par des
écailles lisses. Elles varient, il est vrai, pour la forme , car
tantôt elles sont allongées, ou plus étroites en travers, et tantôt
à peu près carrées, rhomboïdales ou arrondies.
Les genres, dont toutes les écailles des flancs sont allongées,
nous ont oflert cette particularité que dans l'un , celui des
Zaménis, (n.°4), la plaque sus-orbitaire ou surciliaire déborde
l'oeil en dehors et forme ainsi une sorte de saillie, tandis
que dans les deux autres genres, d'ailleurs analogues par la
forme allongée des écailles des flancs, la plaque sus-orbitaire
n'offre rien de spécial à noter. Tels sont lesT?'owacm(n.'' 6),
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