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OPUIMKNS AGLYPUODONTES.
Cette figure est bien peu reconnaissable, aussi faut-il noter que Linnoeus
ne la citée qu'avec doute. Il nous parait fort difficile de croire avec M.
Holbrook que ce Wampum, à teintes bleues magnifiques et qui, contrairement
à ce qu'on observe chez les Tropidonotes, a les écailles lisses,
soit notre Calopisme erythrogramine.
Nous sommes bien plus de l'avis de cet habile naturaliste, quand il rapporte
à notre Tropidonote la Yipère brune de Catesby, car il motive
amsi son opinion : « Je crois, dit-il, pag. 27, qu'il faut le considérer comme
étant le même, parce que cette vipère brune de Catesby a probablement
étc dessinée d'après un spécimen dont les particularités du système de
coloration n'étaient pas bien apparentes, comme cela arrive souvent chez
les vieux individus vers l'époque où la mue va se faire. Il n'y a alors enf
r ê l e Tropidonote à bandes et cette Vipère d'autre différence que celle
qm se tire de l'absence des crochets à venin dont l'animal est armé sur le
dessm de Catesby. Il ne faut, au reste, attacher aucune importance à la
présence des dents sur ce dessin, et à ce que Catesby rapporte du danger
de^ blessures que ce Serpent peut faire, car il en dit autant de sa Vipère
noire {Heterodon niger) qui n'est point venimeuse. »
« Une autre raison, ajoute M. Holbrook, de croire à l'identité de la
V.pere brune et du Tropidonote à bandes, c'est que, après un séjour de
douze ans dans la Caroline et la Virginie, Catesby signale celte Vipère
comme étant commune dans ces deux pays. Or, aucun des Serpents qui
y sont un peu abondants ne peut être comparé à cette Vipère brune si ce
n est le Tropidonote dont il s'agit. C'est là, d'ailleurs, l'opinion du professeur
Gedding, qui pense comme moi, à cet égard, d'après les nombreuses
occasions qu'il a eues d'examiner avec soin cette Couleuvre »
On voit, d'après ces détails dans lesquels il nous a semblé nécessaire
dentrer pour motivernotremanière de voir, pourquoi nous ne pensons
avec i,I. Schlegel que la Vipère d'eau de Catesby [Water viper), figurée
pl. 43, soit la représentation du Tropidonote à bandes et pourquoi, par
conséquent, nous ne mentionnons pas ici toutes les synonymies qui se rattachent
a cette Vipère et qui nous semblent mieux convenir au Triaonooephalepncivorem
nous paraît être le même que notre Trigor^océphale
arlequin (Tr. His.rionicus)? ou que l'un des autres Serpents compris
dans ce genre.
6. TROPIDONOTE POGONIAS. Tropidonotus Pogonias.
i Nobis. )
C a r a c t è r e s . Toutes les écailles fortement carénées et formant
des lignes longitudinales saillantes sur toute la longueur du dos
SYNCHANTKRIENS. G. TROPIDONOTE. 6. K7u
et de la queue. Les cinqplaques sous-maxillaires antérieures marquées
de points saillants tuberculeux. Corps d'un gris sale , à
taches brunes irrégulières foncées, formant latéralement des
bandes transversales sur les lianes, vers la partie moyenne du
tronc.
DESCRIPTION.
Celte espèce nous paraît nouvelle ou non décrite.
Elle a les plus grands rapports, par les écailles du dos et du dessus de
la queue avec le Tropidonote à bandes. Les trois individus, de très-grandes
dimensions, que nous en avons examinés, proviennent aussi de l'Amérique
septentrionale.
Ce qui nous a porté il les distinguer, ce sont les tubercules très-singuliers
qui font saillie sous le menton et sur les cinq pièces de la région antérieure
de la gorge, d'abord sur la plaque impaire triangulaire ou la mentonnière,
mais qui n'a que cinq ou six de ces tubercules, puis sur les deux
premières sous-labiales à forme ovale, allongée, pointues aux deux bouts,
et enfin sur les grandes plaques losangiques ou sous-maxillaires antérieures
qui, parleur rapprochement, laissent entre elles le sillon gulaire. On en
voit aussi quelques-uns, mais qui sont moins apparents, sur les deux
ou trois premières plaques sous-labiales. Chez un de nos individus , toutes
les plaques de la tête sont comme ridées et offrent, par cela même , un
aspect tout particulier.
Comme ces tubercules saillants sont très-caractéristiques, nous nous en
sommes servis pour désigner l'espèce qui semble ainsi porter une sorte de
barbe malade ou une mentagre ; ( Truyavtas barbu ).
Nous nous sommes assurés sur les têtes osseuses que par les crochets, ce
sont bien des Syncrantériens.
Nous devons ajouter comme caractères dont il faut tenir note, quoiqu'ils
n'aient pas une très-grande importance, parce qu'ils ne montrent pas des
différences bien tranchées comparativement au Tropidonote à bandes ,
qu'il y a une pré-oculaire et trois post-oculaires, qui forment presque complètement
le bord inférieur de l'orbite, car des huit paires de plaques suslabiales,
la quatrième seulement touche à l'oeil par une petite portion de
son bord supérieur.
Les écailles du tronc, qui sont fortement carénées, surtout à la région
postérieure du tronc et sur la queue, sont bifurquées à leur extrémité postérieure
et sont disposées sur 2'? rangées longitudinales. Ce nombre de
rangées longitudinales, l'un des plus considérables qu'on trouve dans le
genre Tropidonote, est un bon caractère distinctif di\ Pogonias.