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20 OPHIDIENS AGLYPIIODONTES.
courte que les branches inférieures qui ne sont jamais soudées
en avant vers la symphise, et dont l'étendue dépasse presque
toujours la longueur du crâne.
Comme la conformation générale reste à peu près la même
chez tous ces Serpents, elle offre peu de prise aux observations
propres à fournir des caractères de premier ordre. On
voit rarement des appendices, des crêtes, des tentacules , ou
d'autres expansions de la peau, telles que des fanons, des
goitres , des lignes saillantes au crâne ou sur les parties latérales
du corps, organes extérieurs dont la présence est en général
si utile aux zoologistes pour la désignation de certains
autres ordres de la classe des Reptiles.
Il est important de rappeler que la plupart des familles
établies par nous dans ce sous-ordre des Aglyphodontes ont
été fondées sur les modifications nombreuses et importantes
qui ont été observées dans l'examen comparé du nombre, de
la forme, de la longueur proportionnelle et de la distribution
relative des crochets qui garnissent la mâchoire supérieure ou
des dents ptérygo-palatines.
Pour un petit nombre y cependant, la conformation générale
de la tête et des maxillaires supérieurs et inférieurs a été employée
comme moyen de classification. Les divisions secondaires
ont eu pour base l'apparence générale du corps et l'habitude
extérieure, ainsi que les dimensions comparées de
la queue et du tronc.
Ce sont surtout les plaques-de la tête qui varient dans leur
nombre et dans leur distribution , comme par leur forme particulière
, de même que celles de la gorge et que toutes les
autres écailles du tronc, soit sur le dos, sur les flancs et sur
la région de la queue; ce sont surtout les plaques qui
recouvrent le dessous du ventre et de la queue, que nous
avons désignées sous les noms de Gastrotèges et d'Urostèges
qui ont servi à distinguer certains genres dans les familles
établies sur d'autres caractères plus importants.
OPHIDIENS AGLYPHODONTES 21
Ainsi les écailles sont plus ou moins distinctes les unes des
autres, par leurs formes très-diverses, par la nature et le
mode de leur distribution en séries plus ou moins régulières
, ou par rangées en quinconce, dont les lignes de jonction
varient pour l'obliquité, par la forme et par la longueur.
Ces écailles différent en outre, suivant l'apparence de leur
surface lisse, striée, cannelée ou carénée; puis selon leur
largeur, leur fixité ou la mobilité qu'elles éprouvent, ainsi que
par la dilatation ou les resserrements de la peau dans telle ou
telle région. On observe également le dessous du corps pour
les scutelles abdominales et sous-caudales qui varient beaucoup
par leur forme, leur largeur et surtout par leur nombre,
lequel est beaucoup moins constant que ne l'avaient pensé et
que l'ont écrit la plupart des auteurs qui y mettaient une
telle importance que le plus souvent ils avaient seulement indiqué
ce nombre, comme le caractère distinctif des espèces ,
et cependant, nous le déclarons , il ne nous reste aujourd'hui
aucune incertitude sur la variabilité de ces plaques dans les
individus évidemment de la même race.
Yoici le procédé analytique qui conduit à la distinction facile
du groupe nombreux ou de ce grand sous-ordre, dont la
description des espèces exigera la plus grande partie de ce
volume. Dans l'état actuel de nos connaissances, nous sommes
parvenus à les distribuer en douze familles qui nous paraissent
assez naturelles par le rapprochement des genres.
Nous n'indiquerons d'abord que les noms et les distinctions
comparatives de chacun de ces groupes dont les caractères seront
plus développés par la suite, mais dont l'ensemble se
trouvera présenté dans un tableau synoptique par lequel nous
proposerons de remplacer celui que nous devions mettre en regard
de la page 357 du YP volume; notre classification n'étant
pas, à cette époque de 1844, aussi perfectionnée que
nous l'avions espéré.
Nous établissons deux divisions principales parmi lesOphi