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NOTICE.
rangés dans lesgaleries, dont ils sont rornement par leur belle
conservation. II rendit surtout ces collections précieuses par
des notes intéressantes sur les moeurs et sur les habitudes des
espèces qu'il a pu observer. Le résultat de ses excursions fut
SI utile au Muséum, qu'il détermina les Professeurs à solliciter,
quelques années après, une autorisation du Gouvernement
pour faire retourner Bibron dans les mêmes contrées, avec le
titre de Voyageur Naturaliste, plutôt que dele faire adjoindre,
comme on le demandait, à l'expédition qui se préparait alors
pour laMorée. Ce second voyage en Sicile ne fut pas moins
utile aux progrès de la Zoologie, ainsi que le prouvent les registres
de la science et les nombreux documents qui s'y trouvent
inscrits sous son nom.
En 1852 , Bibron me fut adjoint, comme aide-naturaliste,
pour la chaire de l'Histoire naturelle des Reptiles et des Poissons.
Dès l'année suivante, et je me suis fait un devoir
de l'énoncer dans la Préface de cette Histoire naturelle des
Reptiles que nous avions entrepris de publier en commun, je
déclarais, qu'ayant besoin d'être aidé dans les recherches immenses
et consciencieuses exigées par ce travail pour la détermination
et le classement de toutes les espèces, je l'avais choisi
pour mon Collaborateur. Depuis plusieurs années qu'il m'avait
aidédans les démonstrations publiques, j'avais pu apprécier
son instruction et la justessede son esprit observateur. Comme
il connaissait ces animaux aussi bien que moi-même , il avait
consenti à se charger de beaucoup de détails relatifs à la détermination
, à la synonymie et à la description des nombreuses
et nouvelles espèces qui faisaientl'objet de nos études.
Il ne m'appartient pas de porter ici un jugement sur la valeur
de nos travaux, mais si cet ouvrage, qui a prisde si grandes
proportions et demandé à tant de recherches, obtient quelque
faveur auprès des Naturalistes, il le devra, en partie, au
zèle de Bibron, à sa patience, à son talent pour l'observation
NOTICE.
et même à son érudition. C'estpeut-êtreleprincipal titre qu'il
s'est acquis dans l'estime générale dont il jouissait auprès des
Naturalistesfrançais, ses contemporains, et parmi les étrangers.
Les Membres de l'Institut de France, composant la section
Î d'anatomie et de zoologie, avaient reconnu son mérite et lui
avaient rendu justice, lorsque nous plaçâmes son nom sur la
liste des savants proposés à l'Académie des sciences pour
remplir une des dernières places vacantes dans son sein. C'est
^ au même titre de zoologiste , que Bibron avait été nommé,
I en 1840, membre de la Société philomathique , correspon-
. i dant de plusieurs Académies nationales et étrangères , et
' qu'il avait été décoré comme chevalier de la Légion d'honneur.
Depuis longtemps d'ailleurs, il professait avec un grand
succès l'Histoire naturelle dans l'une des plus anciennes écoles
primaires supérieures de la ville de Paris ( Collège municipal
de Turgot.)
Je ne dois pas oublier de rappeler ici sa savante collaboration
à plusieurs Recueils scientifiques, et parmi les différentes
relations de voyage auxquelles il a prêté son utile concours,
nulle n'est plus digne d6 mention que l'Histoire de Cuba, par
: M. Ramon de la Sagra, dans laquelle il a si dignement achevé
l'oeuvre de son ami Cocteau , arrêté comme lui, au milieu de
sa trop courte carrière.
Bibron avait été obligé de suspendre ses travaux pour aller
trop tardivement peut-être, chercher loin de Paris un remède'
contre une maladie de poitrine qui ne nous laissait qu'une
v: vaine et décevanteespérance de guérison. Il a succombé à l'âge
•dequarante-deux ans (le 27 mars 1848), aux eaux de Saint-
Alban. département de la Loire, loin des amis nombreux que
sa loyauté et son excellent caractère lui avaient acquis et conservies.
Heureusement, il était encouragé dans ses longues
souffrances, et soutenu constamment dans sa fermeté, par la
sollicitude éclairée, par les soins affectueux d'une épouse toute
devouee, qui faisait le bonheur réel et la consolation d'une