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7 0 2 OPHIDIENS AGLYPHODONTES.
blanches, symétriquement espacées. Ces lignes commencent sur les flancs
et les unes, alternes avec celles du côté opposé, s'arrêtent sur la ligne médiane
et les autres, situées sur un même pian, se joignent et traversent
ainsi la région supérieure dans toute son étendue.
Sur quelques individus, mais sur l'un en particulier, acquis à un marchand
et dont l'origine n'est pas connue, ces lignes s'élargissent beaucoup
sur les faces latérales, par suite de la disparition complète, par places,
de la nuance brune sur les trois ou quatre rangées longitudinales d'écailles
les plus rapprochées des scutelles. Il en résulte que la couleur
blanc-jaunâtre de ces écailles forme des triangles, dont la base repose sur
les extrémités relevées des gastrostèges, et qui se continuent, par leur
pointe, avec les lignes dont il vient d'être question. Entre ces triangles, la
teinte de fond se prolonge sous forme d'angles dont le sommet se trouve
resserré par les bases des triangles entre lesquels elle passe pour aller constituer
les taches abdominales que nous indiquerons plus loin.
Notons enfin, que sur un assez grand nombre d'échantillons, beaucoup
de pièces de l'écaillure soit en dessus, soit latéralement, portent une maculature
sur un point quelconque de leur pourtour.
La tête est brune supérieurement, quelquefois variée de brun foncé et
de brun plus clair. Nous n'y trouvons pas, derrière chaque oeil, la ligne
plombée, indiquée par Linné comme étant, avec les petits arcs de cercle
blancs précédemment mentionnés, un des caractères auxquels ce Serpent
peut être facilement reconnu.
Toute la région inférieure est d'un blanc-jaunâtre, en grande partie
couvert de taches d'un brun semblable à celui de la face dorsale. Ces
taches, situées sur les, parties latérales, ne dépassent pas la ligne médiane.
Elles sont le plus généralement alternes et, par exception seulement,
placées sur un môme plan et réunies alors en bandes transversales. De
leur forme en parallélogramme assez régulier, etdelsur arrangement, par
suite duquel tout l'abdomen est divisé en espaces à peu près égaux et nettement
circonscrits, lesunsjaunes et les autres bruns, il résulte, suivant
la remarque de Gmelin, l'aspect d'une marqueterie. Entre ce système de
coloration et celui de la face ventrale, bien moins régulier, il est vrai du
i./îegitncB, il y a quelque analogie, mais ce qui établit une diiTérence
fort tranchée et très-importante à noter, à cause de sa constance, c'est
l'absence, à la région sous-caudale, dans cette dernière espèce, de taches
qui ne manquent jamais, dans ce point, sur le L. Cobel et dont il y a
seulement à dire, qu'elles ont moins de régularité que celles de l'abdomen.
L'analogie entre les individ-us jeunes et les adultes est"extrême. Tantôt,
les lignes ponctuées blanches sont bien apparentes sur tout le dos, tantôt,
l)IACIlA^•TÉRIE^"S. G. LIOPHIDE. 1. 705
au contraire, on ne voit que des bandes transversales d'un brun plus clair
que la teinte générale. Il y enfin identité dans le dessin de l'abdomen.
DIMENSIONS, La largeur de la tête, au niveau de la région temporale,
dépasse de 0™, 001 à 0 " , 002 la moitié de sa longueur, quand elle ne lui
est pas légèrement inférieure, ce qui, au reste, est rare. Certe largeur est
un peu plus du double de l'espace compris entre les narines ; celui qui
existe à la face supérieure de la tête, entre les orbites, tantôt égale, tantôt
dépasse un peu le double du diamètre longitudinal de l'oeil, qui est plus
court, relativement à la longueur de la tête, que dans le L. Régine. Il y a
peu de différence entre la largeur et la hauteur du tronc, à sa partie
moyenne, et c'est celle-ci qui l'emporte presque toujours de 0",002 à
O^jOOS.
La queue est environ le cinquième de la longueur totale ; tantôt un peu
plus, tantôt-un peu moins. Dimensions du plus grand de nos individus.
Tête : long. G™, 028, Tronc 560, Queue 0™, liO. Longueur totale :
G"', 728.
PATRIE. Cette espèce parait être abondante dans la Guyane, où M.
Schombourg en a recueilli des échantillons, sans indication précise de localité.
Ceux de LeschenauU et Doumerc ont été pris à Surinam ; ceux de
MM. Keraudren, Leprieur, Poiteau et Banon à Cayenne, et ceux de M.
de Castelnau dans la Guyane anglaise. Il est probable que plusieurs individus,
notés comme étant d'origine inconnue, appartiennent aux mêmes
contrées. On en trouve aussi dans l'Amérique du Nord. Nous en avons
reçu de Philaldelphie et de New-York par les soins de Lesueur et de
Milbert.
OBSERVATIONS. Un bocal portant nne ancienne étiquette ainsi conçue :
Couleuvre cenchrus. Coluber cenchrus et de plus, cette autre étiquette
: Corone.lla Cabella. Origine ? contient un animal très décoloré
qui a le plus grand rapport avec la Cobelle et en particulier, avec des individus
rapportés de Cayenne par M. Leprieur en 1838.
Il va sans dire que l'examen du système dentaire a démontré, que ce
Serpent doit être rangé dans la division des Aglyphodontes Diacrantériens.
Tous les caractères tirés des plaques de la tête sont, ainsi que nous nous
en sommes assurés, semblables à ceux de la Cobelle. Enfin, l'ensemble de
l'animal est celui de celte Couleuvre.
Malgré la décoloration, on voit, à la face supérieure, près de la tête, des
lignes transversales rappelant celles d'un brun plus clair qu'on remarque
souvent dans cette espèce, mais tout l'animal est presque jaune,
et les taches blanches, s'il en existait, ont disparu. Yers l'anus, on retrouve
quelques traces des taches alternes de la région inférieure ; elles
sont d'ailleurs indiquées, quoique vaguement, sur le dessin de Lacépède.