4S6 OPHIDIENS AGLYMODONTES.
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X . « FAMILLE. LES LEPTOGNATHIENS (1).
CAUACTÈRESSESSENTIELS. Serpents à queue conique et pointue
; à fete confondue avec le tronc pour la largeur; à dents
palatines distinctes; mâchoires étalées en lames minces, étroites
et faibles.
Ce nom, qui désigne l'un des genres nombreux de ce groupe,
nous a paru propre à indiquer certaines particularités de l'organisation
des Serpents que cette famille réunit. Il énonce,
en effet d'avance, leur genre de nourriture, car leurs deux
mâchoires ou l'une d'elles, étant très-faibles et garnies généralement
de crochets minces et grêles, ces Ophidiens sont
réduits à ne saisir que de très-petits animaux, les seuls qu'ils
puissent facilement retenir et avaler.
On conçoit que la brièveté ou la faiblesse des mâchoires
doivent se dénoter extérieurement et au premier aspect, d'abord,
d'après le peu de longueur de la tête , ensuite par la
fente exigiie de leur bouche, dont l'ouverture ne permet qu'un
abaissement médiocre ou de haut en bas. La dilatation externe
des mâchoires, dans leur écartement réciproque et transversal,
se trouve d'ailleurs encore bornée, comme nous avons pu nous
en assurer, en étudiant l'organisation de la tête osseuse On
remarque surtout l'excessif raccourcissement de la pièce intermédiaire,
dite os trans verse, destinée à unir de l'un et de
l'autre côté, les ptérygo-palatins à l'os sus-maxillaire. Il en
resuite que la protraction déterminée le plus ordinairement
par cette pièce, qui ne peut véritablement recevoir ici le nom
de transverse est réduite en longueur puisqu'elle fait suite
(I) DE Ae^Vs^ mince, GRÊLE, ET DE yidêoi , MACHOIRE,
LEPTOGNATUIENS. 45 7
à l'axe de l'os sus-maxillaire, ce qui rend sa résistance en arrière
plus réelle et plus solide, et qu'elle s'oppose ainsi au
reculement de cette sorte de charriot mécanique et mobile qui
s'opère d'une façon si notable dans la plupart des Serpents à
longues mâchoires, car au moment même où ces os s'écartent
de haut en b a s , ils s'éloignent l'un de l'autre pour dilater la
bouche verticalement et tout à la fois en travers et en
dehors.
Le peu d'étendue en longueur de ces mêmes os maxillaires
|| supérieurs donne à la physionomie de la tête un aspect tout
particulier, en ce que les parties latérales et antérieures de
la fente delabouche paraissent comme un peu gonflées dans
• la région desjoues. Cette apparence a été très-probablement
cause que la plupart des Ophiologistes, et M. Schlegel en particulier
, ont "rangé quelques-unes de ces espèces dans le genre
Dipsas ; mais pour nous , les véritables Dipsas sont des Serpents
venimeux ou dont les crochets situés sur l'extrémité
postérieure des os sus-maxillaires sont cannelés sur leur longueur
; en un mot, ce sont de véritables Opisthoglyphes.
L'un des genres de la Famille dont nous nous occupons est
des plus remarquables, soit par la forme et la situation, soit
surtout par la brièveté des os de la mâchoire supérieure.
Nous le désignons ici sous le nom de Dipsadomore des Indes,
Il est des plus anciennement connus ; car dès l'année 175.^-,
il avait été pour ainsi dire considéré comme le type des Dipsas,
par Scheuchzer, et ensuite par Laurenti.
C'est dans ce groupe, dont les mâchoires sont si faibles et
les crochets dont elles sont armées si grêles et si peu nombreux,
que nous avons réuni les Serpents dont la tête est à peine distincte
du tronc par son peu de largeur. Ces reptiles, par cette
structure même, sont forcés de ne rechercher pour leur alimentation
, que des mollusques nus , des larves d'insectes, des
^ vers' annelides et même des oeufs de Reptiles et ceux des oii
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