3 6 0 OPHIDIENS AGLYPnODONTES.
Or, tout cela est impossible chez les Serpents. Leurs narines s'ouvrent
directement dans la bouche; il n'y a pas de lèvres charnues en avant, pas
de luetle ou de voile du palais en arrière, pas d'épiglotte et de plus, la
glotte ou l'orifice par lequel l'air pénètre dans les voies aériennes est aussi
placée dans la bouche. Enfin, la langue elle-même, étroite et linéaire, ne
pourrait s'appliquer sur la mamelle pour la faire appuyer sur le palais hérissé
d'ailleurs de cette sorte de carde à pointes aiguës, dont nous venons
d'indiquer la composition, si admirablement disposée pour retenir la proie
qui ne peut ètra avalée qu'en une seule pièce, sans jamais être découpée
par morceaux-
PATRIE. La collection du Muséum réunit un très-grand nombre d'individus
de cette espèce de Tropldonote. Tous offrent des différences dans la
distribution des couleurs et surtout pour les taches. La plupart sont parvenus
des pays éloignés, parce qu'on devait supposer qu'ils étaient différents
de ceux qu'on rencontre dans nos départements. Cependant, ils offrent
presque tous le caractère essentiel de la tache plus ou moins jaune
des tempes, suivie d'une marque noire à l'origine du cou, mais quelquesuns
et en particulier le grand spécimen de Sicile déjà cité, n'a que les taches
noires. Plusieurs ont été recueillis en Italie, en Sardaigne, en Dalmatie.
Nous en avons reçus d'Alger, delaMorée, de la Sicile, du Levant et
même de la Norwège. Ce Serpent paraît commun aux environs de Berlin.
2. TROPIDONOTE VIPÉRIN. Tropiclonotus Viperinus.
Schlegel.
[Coluber Viperinus. Latreille.)
CARACTÈRES. Corps d'un gris verdàtre ou d'un jaune sale, portant
au milieu du dos une suite de taches brunes ou noirâtres ,
très-rapprochées , ou unies entre elles , et formant une ligne sinueuse
; les flancs ornés de taches isolées, en losange , dont le
centre est d'une teinte verdàtre.
SYNONYMIE. 1768. Laurent!. Synops. Rept., PAGI 89. Coroneïia
tessellata.
1802. Latreille. Rept. Tom, IV, pag. 49, fig. 4 , planche sans
n.", en regard de la pag. 32.
1803. Daudin. Rept. Tom, VII, pag. 123.
1820. Merrem. Syst. amph., pag. 126, n,° 127.
1820. Mikan. d'après M. Schlegel. T. II. p. 323.
SYNCRANTÉUIENS. C. TROPIDONOTE. 2. i> 6 1
1823. Metaxa. Monograph. , pag. 34. Coluber gaUnus.
1823. Frivaldszky. Monogr., pag. 46.
1837. SchlegelPhys. Serp. Tom. i , pag. 169, n." 17; tom. II,
p. 323 , pl. 12, fig. 14 et 13. Tropidonote vipérin.
1840. Bonaparte (Charles) Iconogr, Fase. 11. Natrix gahina.
voir T. chersoides.
1830. Waglcr. Syst. amph., pag. 179. G. 47 , cite pour synonymes
àe\iL Coronella tessellata de Laurenli l'Hydrus de Pallas
et le Coluber viperinus de Daudin comme le jeune âge du Natrix
chersoides ou ocellata recueillie en Espagne par Spîx et indiquée
comme venant du Brésil, ainsi que le Natrix lacertina et le
Bahianensis.
M. Schlegel, d'après des individus adressés au Musée de
Leyde, qui portent des raies dorsales jaunes, avait cru devoir les
rapporter à la Couleuvre vipérine; mais ceux que possède notre
Muséum, et qui proviennent du Levant , forment véritablement
une espèce distincte, qui sera pour nous VOcellata ou l e Chersoïde
décrite séparément dans l'article suivant.
DESCRIPTION.
Le nom de Vipérine qui a été donné à cette Couleuvre par Latrelllé ,
semble avoir été suggéré par cette particularité que cette espèce offre , sur
la ligne moyenne du dos, une série de taches brunes ou noirâtres , soit
conligiies, soit tout-à-fait liées entre elles, et présentant ainsi une ligne
ondulée , soit, ainsi que l'auteur le dit, formant une raie en zig-zag noirâtre,
comme cela se remarque chez la vipère.
Cette ressemblance est telle, que j'ai été moi-même victime de cette analogie
en saisissant imprudemment le Pelias Serus qui m'a fait à la main
droite des piqûres suivies d'assez graves accidents, dont je donne le récit
à l'article relatif à cette espèce vénénifère.
Depuis, en comparant trois individus à peu près de même grosseur, appartenant
cependant aux trois genres différents de la Vipère aspic, du Pelias
Berus et du Tropidonote vipérin, il nous aurait été difficile de les
distinguer , si nous n'avions pu, comme naturaliste , reconnaître ces espèces
à certains caractères essentiels : 1.° la Vipère et le Pélias, à leurs
crochets antérieurs sillonnés, saillants et perforés ; et 2." la première, à son
vertex entièrement revêtu de petites écailles en recouvrement; la deuxième,
aux plaques qui occupent la portion antérieure du front, et 3." la dernière,
R E P T I L E S , TOME VI I . 36 .
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