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1 9 0 OPHIDIENS AGLYPHODONTES.
ayant entre elles beaucoup de rapports et une si grande analogie
que nous avons été obligés, pour établir leur arrangement
systématique, de nous arrêter à des caractères extérieurs
qui nous ont offert un moyen assez commode pour déterminer
le rapprochement des espèces.
Ainsi, dès la première vue, on reconnaîtra le genre Dôndrophide
, parce que chez ces Serpents, semblables aux Bongares
sous le rapport de la distribution et de la forme des
écailles , on voit, le long du dos , une série de plaques polygones,
plus grandes que les écailles des parties latérales du
tronc, lequel est très long et terminé par une grande queue.
Un second moyen, artificiel, il est vrai, mais utile pour
séparer dans cette famille deux autres genres ; c'est l'examen
de la forme générale du tronc qui, au lieu d'être arrondi et à
peu près régulièrement cylindrique, se trouve comprimé sur
les côtés, de sorte que la hauteur verticale l'emporte évidemment
sur la coupe qui en serait faite en travers ou horizontalement.
Dans l'un , celui des Spilotes , la tête est courte ,
presque aussi haute que ìlarge et assez distincte du tronc.
Dans les autres espèces qui ont encore le tronc comprimé, on
remarque que la tête est mince et très-allongée; on les a réunis
sous le nom générique de Gonyosome.
Chez toutes les autres couleuvres à dents lisses, égales en
longueur et rangées à des intervalles à peu près égaux ,
le tronc est arrondi et tellement cylindrique , que si on le
tranchait en travers, la hauteur et la largeur seraient absolument
les mêmes. Parmi ces espèces , nous distinguons celles
dont le museau est prolongé et paraît s'avancer comme une
sorte de groin; elles constituent le genre que M. Michaelles a
désigné sous lenoni de Rhinechis et qui offre cette particularité
que chez les uns les écailles sont lisses , et que chez d'autres,
elles offrent une petite saillie longitudinale en carène.
Dans les Isodontiens, dont le museau estmousse ou arrondi,
il en est, comme les espèces rapportées au genre Uerpétodryas,
ISODONTIENS. 19 1
dont la queue est fort prolongée et atteint près delà moitiéde
la longueur du corps, tandis que cette région est au contraire
très-courte et fort robuste dans le genre que nous nommons
Calopisme. Lorsqu'il se joint à une queue médiocre pour la
longueur et les dimensions, des écailles lisses et polies, ce sont
pour nous des Ablabès; on bien ces écailles sont garnies
d'une petite arête saillante, et il y a deux genres qui ont
ainsi des écailles carénées.^Dans l'un, qui comprend les espèces
qui vivent habituellement 4ans l'eau , les narines sont
verticales, ou leurs orifices externes sont situés au-dessus du
museau, ce sont les Trétanorhines ; dans l'autre, les trous
des narines sont latéraux, ces Serpents constituent alors le
genre Elaphe, dont les espèces n'habitent pas les eaux ou nagent
rarement.
Les quatre premiers genres comprennent les espèces à formes
sveltes et élancées, à queue longue, et dont tout l'ensemble
de la physionomie, en prenant ce mot dans le sens oii l'a employé
avec tant de bonheur M. Schlegel, dénote des Couleuvres
organisées pour rester surtout sur les arbres.
Le dernier genre offre, au contraire, dans sa conformation
générale et dans la disposition des narines , des particularités
tout-à-fait spéciales aux Ophidiens qui vivent dans
l'eau et y cherchent leur proie.
Les espèces réunies dans les quatre autres genres se tiennent
habituellement hors de l'eau et s'emparent, pour leur
nourriture , de petits mammifères ou de reptiles terrestres.
Le tableau synoptique suivant présente l'analyse de cet
arrangement systématique dans lequel l'ordre des numéros
place successivement les genres dont les espèces aiment à
grimper et à se mettre en embuscade sur les arbres, puis ceux
qui restent plus habituellement surla terre ou dans l'eau.
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