144 OPHIDIENS AßLYPHüBONTES.
UPEROLISSIBNS 145
Iii
V« FAMILLE. — LES UPÉROLISSIENS (1).
CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES.
CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps écailleux; tête dont les os
sus-maxillaires sont forts, garnis de crochets de même grosseur,
pas de dents sur la région moyenne du palais.
La place naturelle qui peut être assignée à ces Serpents est
assez douteuse au moins quand on compare les genres avec
ceux qui se trouvent compris dans le même sous-ordre des
Aglyphodontes. Ils ressemblent, il est vrai, aux Rouleaux et
aux Cylindrophis par la forme générale du corps qui est court,
cylindrique ; Jeur écaillure est à peu près la même excepté
sous le ventre où il n'y a cependant pas les grandes scutelles
qu'on nomme gastrostèges.
Leur queue courte et tronquée se termine par une série d'écailles
de forme particulière, plus solides et propres à protéger
cette partie ; aussi ces genres avaient-ils été rapprochés par
M. Muller (2) sous le nom d'Uropeltea que nous avions nousmême
adopté d'abord, mais il n'était pas applicable à tous
ceux que nous avons réunis et nous l'avons remplacé par un
autre qui indique en effet une disposition plus importante.
Nous devons prévenir qu'il y a un peu d'inégalité dans la
longueur proportionnelle delà rangée supérieure descrochets,
ceux qui garnissent la région moyenne des os sus-maxillaires
étant un peu plus longs et plus forts que ceux qui les précèdent
et qui les suivent. Cette disposition fait que la proie ,
lorsqu'elle est saisie entre les deux mâchoires, se trouve
(1) YVipfflÄ-i", le palais, paioium., Aia-n-oç, lisse, plane. ZiBre palatum
planum,
(2) Voir tome VI, page 34T, la note.
beaucoup plus solidement retenue sur les bords de la bouche,
ce qui semble d'autant plus nécessaire, que la victime ne
pouvait être accrochée et arrêtée dans la région moyenne du
palais, puisqu'il n'y a pas là de crochets.
Le caractère différentiel le plus notable que nous avons
cherché à exprimer par le nom imposé à cette famille est
donc l'absence complète des dents au palais, qu'on retrouve
au contraire constamment sur les bords des os ptérygo-palatins
chez les autres Serpents, tandis qu'ici, le palais est toutà
fait lisse.
Un seul genre fait évidemment le passage à la famille
précédente, qui est celle des Calamariens et semble lier ces
deux groupes; c'est celui qui a été nommé Oligodon ; mais
ici, les gastrostèges sont un peu plus distinctes et le bout de
la queue est terminé brusquement, comme si il avait été tron -
qué et protégé par une sorte d'étui d'une solidité remarquable,
tandis que chez lesCalamaires il est terminé en pointe
conique et la bouche est plus ample ou plus fendue.
Les espèces rapportées à ce groupe des Upérolissiens ont le
corps court, arrondi , et cependant comme nous venons de
l'indiquer, un peu plus épais vers la queue. D'ailleurs, leur
tête confondue en arrière avec le tronc et le museau prolongé
au-dessus de la fente de la bouche qui est petite ,
nous semblent devoir les faire considérer comme plus rapprochés
des derniers Aprotérodontiens ; mais outre qu'ils n'ont
pas le moindre vestige des pattes postérieures, il y a de plus
l'absence des dents ptérygo-palatines et quelques autres particularités
de structure importantes à noter par la comparaison
que nous aurons à en faire par la suite. Nous dirons cependant
que les pièces osseuses des mâchoires supérieure et inférieure,
qui sont bien distinctes et isolées, sont semblables et
analogues par leur développement. Les crochets maxillaires
sont grands, forts, coniques, acérés et un peu tranchants à
leur portion postérieure, faiblement courbés et penchés en
REPTILES , TOME v u . IQ.