262 O P H I D I E N S AGLYPHODONTES,
virgatus. (Nom reproduit page 143, n" 11 du tome II de la
Physionomie des Serpents.
DESCRIPTION.
FORMES. Il existe entre la conformation de cette espèce et celle de la
précédente une grande analogie, Le corps est un peu comprimé et la queue
plus effilée que dans les trois premières espèces du genre Elaphe.
E C A I H O R K , Les caractères spécifiques ont déjà fait connaître la forme
de la plaque rostrale , dont le sommet n'est nullement rabattu sur le museau
; elle est une fois et un tiers environ aussi large que haute. Des deux
pré-oculaires, l'inférieure est petite, tandis que la supérieure est grande et
concave, d'où résulte, au devant de l'oeil, un sillon, qui se prolonge sur la
plaque frênaie et au niveau de la suture du bord inférieur de cette plaque
et du bord supérieur des deuxième et troisième plaques sus-labiales. Ces
plaques sont au nombre de huit et en contact avec l'oeil par les quatrième
et cinquième. Il y a deux post-oculaires d'égale dimension. Les sus-oculaires,
moins larges que dans l'espèce qui vient d'être décrite , ne dépassent
pas l'oeil. La réunion du bord antérieur des pré-frontales avec le bord postérieur
des inter-nasales représente une ligne directement transversale.
Quant aux écailles du tronc, elles sont ovalo-losangiques , mais comme
dans l'Élaphe à quatre raies, elles sont plus allongées aux parties antérieure
et moyenne du tronc, qu'à sa partie postérieure et à la queue où elles reprennent
plus distinctement la forme d'une losange. Les carènes des écailles
dorsales se voient moins distinctement dans la portion du corps la plus
rapprochée de la téte, que sur le reste du tronc, bien qu'elles existent sur
toute la longueur de la partie médiane de sa face supérieure. Les écailles
des flancs plus grandes que les précédentes sont lisses, t n petit sillon se
voit à la surface inférieure de la squamme dont l'extrémité de la queue est
emboîtée.
Ecailles : 25-25 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue.
Scutelles : 5 gulaires, 229-234 gastrostèges, 1 anale divisée, 106-1H urostèges
divisées.
DEKTS. Maxillaires -IS. Palatines, 11. Ptérygoïdiennes, 16.
Celles-ci arrivent à peu près au niveau de l'articulation dubasilaire avec
l'atlas.
PAETICCLARITÉS OSTÉOTOGIQNES. La conformation de l'os inter-maxillaire
est telle qu'on devait s'y attendre, d'après la forme de la plaque rostrale,
qui a perdu toute analogie avec ce qui s'observe dans les espèces destinées
à fouiller le sol^ c'est-à-dire que la branche montante de cet os est
I S O D O N T I E N S . S.-FL. ÉFCAPHE. 5 . 26 3
plane et ne présente en avant aucune saillie. Les os intra-articulaires ont la
même direction que dans l'Élaphe à quatre raies.
COLORATION. La teinte générale de cet Ophidien est un brun tirant sur
le vert olive et uniforme sur toutes les parties supérieures et latérales du
tronc. Nous ne constatons pas sur les deux individus les plus avancés en
âge parmi ceux que nous possédons , les deux ou quatre bandes longitudinales
foncées, le plus souvent interrompues et peu distinctes, dont M,
Schlegel parle dans la Faune du Japon.
Ce qui est bien caractéristique de cette espèce, c'est la présence, sur les
plaques abdominales, dans le point même où elles se recourbent pour se
redresser vers les flancs, d'une ligneblanchâtre ou plutôt jaunâtre qui règne
de chaque côté, depuis la région gulaire jusqu'à l'origine de la queue. Audessus
de cette ligne, on voit des taches noires quadrangulaires ; occupant
la largeur d'une scutelle abdominale, presque toujours séparées, soit par
deux scutelles, soit, plus souvent, par une seule où n'existent point ces
maculatures. Toute la région inférieure est d'un brun à peine plus clair
que sur le dos, si ce n'est en avant où la teinte est d'un jaune nuancé ,
marbré de brun. La tête n'offre pas de différence avec le tronc et elle n'a
d'autres taches que deux lignes noires plus ou moins apparentes, allant de
l'oeil à l'angle de la bouche.
La coloration est fort différente chez les jeunes sujets de ce qu'elle est
chez l'adulte. Sur un fond brun clair, jaunâtre môme en dessous , surtout
à la région antérieure, on voit des taches transversales, plus ou moins régulières,
d'un brun plus foncé, bordées de noir, et qui disparaissent à
mesure que l'animal avance en âge. Il en existe une autre série de plus
petites, tout-à-fait noires, sur les flancs : ce sont les taches qui persistent
et que nous avons décrites chez l'adulte, comme régnant au-dessus de la
raie jaunâtre de l'angle de l'abdomen. La raie noire allant de l'oeil à l'angle
de la bouche est très-apparente, et l'on remarque de petits dessins noirs,
irréguliers, sur les plaques céphaliques.
On peut juger par les détails dans lesquels nous venons d'entrer, surtout
en parlant desElaphes rayés arrivés à leur état de développement le plus
parfait, et en comparant ces détails aux descriptions données dans l'article
correspondant à celui-ci dans l'histoire de l'Elaphe à (juatre raies , que le
système de coloration doit servir ici de caractère différentiel important,
surtout si l'on considère que les animaux appartenant à ces deux espèces
voisines proviennent de contrées très-éloignées. Aussi , en tenant compte
des analogies d'une part, et de l'autre, des différences de coloration et de
patrie, on peut dire que l'Elaphe rayé est comparable à l'Elaphe à quatre
raies: remarque déjà faite par M. Schlegel,
DIMENSIONS. En mesurant trois individus, dont un jeune , nous trouvons