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1840. Prince Bonaparte pag. 172 et 173. Fauna. ilal.
1831. Eichvald. Zool. specialis. natrix et Trop, ater.
1841. Id. Fauna Caspio-caucasica. p. 106, pl. 22, fig. 1-2.
1840. Nordmann. Fauna pontica. Var. nigra tab. 11 et var.
colchica lab. 12, n.° 1, T. III. pag. 350.
DESCRIPTION.
Cette espèce de Couleuvre est la plus commune dans nos contrées et
dans presque toute l'Europe. Nous en avons même reçu des individus de
l'Asie et de l'Afrique.-Elle recherche généralement les lieux humides parce
qu'elle fait sa principale nourriture des grenouilles, des mulots, des
rats, qu'elle recherche en se jetant dans les eaux, à la surface desquelles
on la voit nager rapidement en imprimant à toute la longueur de son
corps des sinuosités et des inflexions successives. Nous en avons cependant
recueilli souvent au premier printemps, loin des eaux et au bas de trèshautes
murailles exposées au soleil. Elles y étaient endormies, après être
sorties des intervalles laissés entre les pierres, et formant des cavités où
elles étaient restées engourdies pendant les quatre ou cinq mois d'hiver.
Nous croyons devoir faire remarquer cette particularité, parce que les
lieux dont nous parlons étaient fort secs, entourés de fortifications et sans
aucun amas d'eou.
La téte est distincte du tronc, large en arrière; cette largeur est surtout
remarquable chez les vieux individus. M. le Prince Ch. Bonaparte a trèsbien
représenté cette particularité dans sa Faune. Les narines, percées
entre deux plaques, sont grandes et un peu dirigées en haut. Les neuf
plaques sus-céphaliques ordinaires, un peu ramassées. On compte une
pré-oculaire, Irois post-oculaires ; sept paires de sus-labiales, dont la troisième
et la quatrième touchent à l'oeil.
La carène des écailles n'est pas très-saillante. Elles sont disposées, comme
dans le plus grand nombre des Tropidonotes, sur 19 rangées longitudinales.
Il y a 103 à 172 gaslrostèges, 1 anale double et 60 à 68 urostèges
également divisées.
COLORATION. Les couleurs du fond même de la peau varient considérablement
chez les divers individus que nous avons pu observer vivants
ou déposés dans les liqueurs conservatrices. On les a distingués comme autant
de variétés et Daudin en indique neuf auxquelles nous pourrions en
ajouter plusieurs autres; mais chez toutes, les marques d'un jaune plus ou
moins pâle, ou tout-à-fait blanches, qui occupent la nuque et qui sont suivies
d'une ou deux grandes plaques accolées, d'un noir tranché, lesipielles
SïNCBANTÉIUENS. G. TROPIBONOTE. 1. 53 7
cxislent quelquefois seules, sans collier jaune, caractérisent suffisamment
cette espèce qui a été reconnue, comme nous venons de l'indiquer dans la
synonymie, par la plupart des naturalistes. Cependant M. de Nordmann,
tab. 11 de la Fauna pontica, donne la ligure d'une variété nigra dont
le dos est, en effet, noir sur le dos, piqueté de points blancs, surtout dans
le quart antérieur, ainsi que sous les urostèges et chez lequel le collier
jaune ne se retrouve pas. Est-ce une espèce distincte?
Quoique les taches noires, disséminées d'une manière plus ou moins régulière
sur les flancs, soient quelquefois brunes, jaune sale ou d'un brun
plus ou moins rougeâtre, le dessous du ventre est en grande partie noir, ou
d'un brun foncé, avec des taches blanchâtres ou jaunes. Toujours le noir
s'y trouve distribué tantôt sur une même bande continue, mais à bords
découpés carrément, tantôt par plaques carrées, allernant^n travers, dans
leur situation respective, ou tout-à-fait irréguhères. Voilà ce que nous
avons pu observer le plus souvent. (1)
M. Schlegel pense que la plupart de ces variétés, dans la teinte et la distribution
des couleurs, proviennent peut-être de la différence des températures
des lieux où on les a observées. D'après nos propres remarques,
nous pensons que ces modifications de teinte ne tiennent pas à ces circonstances,
parce que sur une trentaine d'individus vivants à la môme
époque, qui ont passé sous nos yeux et dont nous avons pu suivre longtemps
les habitudes, nous n'avons jamais trouvé deux individus absolument semblables.
Parmi ceux du nord de la France, en particulier, nous en avons
vus, dont la teinte générale était presque bleue, immédiatement après leur
dépouillement naturel de l'épiderme qui s'était renouvelé quatre ou cinq
fois. Au reste, nous pouvions jusqu'à un certain point, hâter ou déterminer
ces époques de mue, en leur fournissant à volonté, et à des intervalles
de temps plus ou moins prolongés , l'eau dans laquelle nous les forcions
de séjourner pendant quelques heures ; ou bien, au contraire, nous retardions
la mue en les privant d'eau, et en quelques jours, cette surpeau
était comme salie; elle prenait une teinte plus grise.
Généralement les individus mâles sont plus petits, plus agiles et mieux
colorés que les femelles. Leur queue est aussi plus courte, quoique plus
grosse à la base.
(1) Gesner décrit si bien ce Serpent auquel il donne le nom de Natrix
torquata que nous croyons devoir transcrire ce qu'il dit de ses couleurs.
« Colore, ciñeres sunt. Nota eorum insignis in collo macuioe candidantes
etpallidoe, torquis instar, non tamèn absolvmtis circulum inter
utrasque maculas in summo dervicis angustum est interstUium
dmrûm farté squamularûm. Macuioe nigroe post torquem sunt.