168 OPHIDIENS AGLYPHODONTES.
chaque côté ; la première est très-petite et rhomboïdale ; la secondfîun peu
moins petite, plus haute que large et pentagone inéquilatérale; la troisième
très-oblongue, plus élevée en avant qu'en arrière, est aussi pentagone
inéquilatérale : la quatrième enfin beaucoup plus grande que les précédentes
est hexagone inéquilatérale. La plaque mentonnière offre à peu près
la figure d' un triangle équilatéral, légèrement arrondi à son sommet postérieur.
Derrière elle, se joignent les plaques inféro-labiales de la première
paire, qui sont assez petites et trapèzoïdes ; celles de la seconde
paire sont, au contraire, très-développées et quadrilatères ; celles de la
troisième et dernière paire sont d'une dimension beaucoup moindre,
oblongues aussi, mais sub-triangulaires. Il existe une paire de plaques
inter-sous-maïillaires allongées, irrégulièrement quadrangulaires, qui reçoivent
entre elles, à leur extrémité postérieure, une petite squamme losangique,
composant avec trois autres une série médio-longiludinale, de
chaque côté de laquelle la gorge est revêtue d'écaillés rhomboïdales, disposées
par rangées obliques. Les pièces de l'écaillure du tronc sont toutes
hexagones, équilatérales ou sub-équilalérales sur le dos et le haut des
flancs, un peu élargies sur le bas de ceux-ci et les côtés du ventre, trèsdilatées
transversalement sur la ligne médio-longitudinale inférieure.
La queue, à sa partie supérieure est distinctement plus étroite qu'à
la face inférieure, qui est légèrement aplatie, suivant un plan horizontal,
tandis que en dessous elle est un peu arquée et manifestement inclinée d'avant
en arrière. Les écailles caudales sont élargies, hexagones, arrondies
à leurs deux angles postérieurs, et toutes, à l'exception de celles du
dessous, relevées longitudinalement de trois ou quatre petites carènes assez
espacées. La squamme, en forme de dé conique fortement comprimé, qui
en protège la portion terminale, est armée de deux fortes épines placées
l'une au-dessous de l'autre, et à pointe recourbée en haut ; autour de leur
base, il y en a plusieurs autres excessivement petites.
COIORATIOK. Ce Plectrure offre partout sur le corps une teinte olivâtre,
plus ou.moins foncée en dessus, plus claire en dessous, où toutes les pièces
de l'écaillure présentent chacune une petite bordure brune à leur marge
extérieure.
DIMENSIONS. Voici les mesures du moins petit des quinze à vingt individus
que nous avons été à même d'observer, tant dans la collection du
Muséum que dans celles du Iritish Museum et de la Société zoologiquo
de Londres.
Longueur totale, 0», 248. Tête. long. 0", 007, fronc. long, o», 2^,.
Queue, long. 0™, 001. ' '
PATRIE. Ceux qui nous appartiennent ont été recueillis dans Ses moHis
«ilgerrby (lades-Orientales), par M, Perïotet,
MAGIODONTIENS. 6. PLAGIODONTE. 169
V I / FAMILLE. LES PLÂGIODONTIENS (1).
C A R A C T È R E S ESSENTIELS. Les crochets ou dents sus-maxillaires
et surtout les pointes acérées et nombreuses des os ptérygopalatins
tout-à-fait dirigées en dedans ou portées transversalement
les unes vers les autres et dans la ligne médiane du palais.
Cette disposition bizarre dans la direction des dents de la
mâchoire supérieure qui nous a servi pour caractériser cette
famille de Serpents Aglyphodontes est très-remarquable et
peut-être unique dans les animaux vertébrés, excepté chez
quelques-uns des derniers poissons cartilagineux cyclostomes
e t chez plusieurs Annelides dont les mâchoiftîs paires garnies
d'une substance cornée et tranchante offrent une organisation
qui paraît correspondre à un même usage, qui serait de retenir
l a proie dans la région moyenne de la bouche ou de maintenir
comme accrochées les surfaces que l'animal est o c cupé à sucer
pour se nourrir de leur sang.
D'un autre côté, la faiblesse des mâchoires et la direction
inclinée des dents vers la ligne moyenne du palais semble
rapprocher le genre unique, qui ne comprend même jusqu'ici
que deux espèces, des deux familles précédentes : d'une part,
des Upérolissiens et de l'autre, des Calamariens par le genre
Oligodon et peut être aussi sous quelques autres rapports
avec les Leptognathiens.
T o u s , comme Aglyphodontes, ont les dents lisses ou sans
sillons ; ici, elles sont toutes à peu près égales pour la longueur
; mai s leur brièveté et leur convergence vers la ligne
moyenne est une particularité trop notable pour que nous ne
(1) De s oblique , en travers, transversus, et do o'^ouV
i^iiT«?, dent,