714 OPHIDIENS AGLYPHOnONTES
d'écaillés et dont les dimensions sont à peu près égales sont, alternative«
ment, soit de la nuance des régions inférieures, soit d'un gris de lin plus
ou moins intense. Outre la teinte principale, il y a du noir sur un point
du pourtour de chacune des écailles. Bloins considérables sur les écailles
des rangées moyennes de l'anneau, que sur celles des rangées terminales
antérieure ou postérieure, ces maculatures forment ainsi, au point de
jonction des anneaux, une bande noire, qui détermine, d'une façon assez
tranchée, leurs limites respectives. Si, par ses couleurs et par leur disposition,
qui donne au tronc un aspect annelé, cette variété, dépendante ou
non de l'âge, question déjà débattue, diffère de la variété précédente, elle
s'en rapproche par la constance des taches noires, puisque chaque pièce
de l'écaillure en porte une, dans une étendue variable. Que maintenant,
comme nous en avons un ou deux exemples, les cercles perdent de leur
régularité, que les taches noires, déjà si nombreuses, envahissent davantage
le périmètre et la surface des écailles et deviennent enfin le fond de
la couleur, au lieu de n'en être que l'accessoire, et la dissemblance sera
déjà moins marquée. Elle ne résidera plus que dans la nuance qui se détache
sur ce fond obscur, laquelle, d'ailleurs, ne présente plus alors une
opposition de teintes aussi tranchée que celle dont les sujets les moins
volumineux, dans cette .variété, nous offrent les exemples les plus marquants.
Toutes les plaques de la tête et des lèvres sont irrégulièrement bordées
et mouchetées de noir, et celles des tempes surtout en sont presque complètement
couvertes.
Quant à la troisième variété, ses représentants sont, pour le Prince de
Neuwied, des sujets non encore adultes de l'espèce qu'il nomme Coluber
poecilogyrus, et dont nous venons de parler. La justesse de ce rapprochement
est prouvée par la conformité des caractères spécifiques. Or, les
différences du système de coloration qui sont ici regardées, avec raison'
comme des modifications apportées par l'âge, étant très marquées, on
conçoit que celles qui ont été signalées entre les deux premières variétés
puissent également provenir de la même cause.
Si nous confrontons les plus grands échantillons de cette variété avec
les individus les plus petits, parmi ceux auxquels convient la diagnose
placée en tête de la description de l'espèce, nous trouvons entre eux et les
précédents l'analogie la plus manifeste et nous nous étonnons de ce que le
Prince de Neuwied qui en a donné une figure portant l'indication de Coluber
doliatus ne s'en soit pas tenu à la première opinion que lui avait
suggérée l'examen comparatif de divers exemplaires rapportés par lui et
n'ait pas appliqué un seul et même nom à sa Coul. à anneaux tachetés
et à sa COM/, cerclée, a Cette Couleuvre {Col. potcilogyrus pvlbts), dont
DIACRANTÉRm'S. G. LIOPHIDE. 3. 7io
les couleurs s'altèrent un peu, a, dit-il, [Recueil de pl. color, desanim.
du Brés.), beaucoup de ressemblance, quant à la disposition de ses anneaux
avec le Col. doliatus et j'aurais pris cette dernière espèce pour un jeune
individu de la première, si elle n'avait eu les dents beaucoup plus grandes
les plaques antérieures canaliculées plus longues en apparence, la tête plus
effilée plus allongée et encore plus déprimée, l'oeil plus grand et le corps
plus élancé. « Ces différences, qui nous échappent presque ent.erement
n e s o n t , e n tout cas, pas assez importantes pour motiver l'établissement
d'une espèce nouvelle, fondée sur l'observation d'individus non encore arrivés
à leur entier déyeloppement. Tenons-nous en donc a une seule description
pour l'une et l'autre de ces deux prétendues espèces.
Tout le tronc et toute la queue des individus qui représenteraient le
Coluber doliatus portent en dessus une série d'anneaux, dont le plus antérieur,
celui qui est en arrière de la tête, est toujours noir, et dont le second
est d'un blanc-jaunâtre. Les suivants sont alternativement de lune
ou de l'autre de ces nuances. Les anneaux clairs, fréquemment remplaces
par deux taches un peu alternes sont souvent, sur les échantillons de petite
taille, de même largeur que les foncés et ne sont pas interrompus ; ils
se continuent sur la face inférieure, qui reste blanchâtre. Les seconds se
continuent aussi, mais moins complètement, de sorte que les gastrosteges
et les urostèges reproduisent l'aspect cerclé de la région dorsale, mais
avec moins de régularité, d'autant plus que souvent les taches noires inférieures
sont alternes, non seulement entre elles; mais avec les bandes
noires du dos. Celles-ci n'offrent d'autre différence, suivant les dimensions
des individus, que d'être d'un noir profond chez les moins grands et de
prendre, chez ceux qui acquièrent une taiile plus considérable, une te.nte
légèrement brun-rouge, ce que montre le dessin du Prince de ^eu^•led,
mais celte particularité ne se retrouve pas sur nos spécimens ou 1 alcool a
sans doute effacé ce caractère. Le dessus de la tête est généralement d'un
brun-clair, avec les lèvres jaunes.
DIMENSIONS. La longueur de la tête, comparée à sa largeur, au niveau des
tempes, est peu considérable ; car, en moyenne, elle ne dépasse que de a
moitié cette largeur, dont l'espace compris entre les narines est envroii le
tiers. L'espace inter-orbitaire égale ou dépasse un peu le double du diam
è t r e longitudinal de l'oeil. Entre la hauteur et la largeur du tronc mesurées
à sa partie moyenne, la différence à l'avantage de la premiere n est
que de 0», 002 à 0 - , 003. Sa longueur est, en moyenne, à sa largeur la
plus considérable, comme 37 est à 1 et la queue y est comprise de quatre
fois et demie à cinq fois et demie.
Dimensions du plus grand de nos individus : Tête, long. 0,055 ; Tronc,
0,79 ; Queue, 0,175. Longueur totale ; 1 mètre.