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182 OPHIDIENS AGLTPHODONTES.
a donné le nom de Lichstenstein, ainsi que celle que Wagler a
décrite sous le nom de Natrix Scurrula, qui est un Herpétodryas.
Le nom spécifique semblerait indiquer que ce serpent est orné
de taches en rosaces irrégulières, comme celles de la peau de
panthère; mais il n'y a réellement aucun rapport de ces maculatures
distinctes, il est vrai, et bordées de noir, presque toutes
distribuées sur la longueur du dos où elles sont plus larges ; puis
, elles s'étendent latéralement des deux côtés sur les flancs ; le
fond de la couleur est d'un jaune brun et le ventre est plus pâle.
Ce serpent atteint, à ce qu'il paraît, une très-grande taille.
Nous avons vu deux des individus qui ont près de deux mètres de
longueur. Le plus grand que le Musée de Paris possède est long
en tout de 1 mètre 77 centimètres, dont la tête et le tronc mesurent
1 mètre 28centimètres et la queue 49 centimètres,
M. le prince de^euwied, qui a eu occasion d'observer ce serpent
vivant au Brésil, dans les contrées sud de la côte orientale
dit qu'il atteint jusqu'à une toise de longueur et même davantage.
Il en a également recueilli des individus près de Rio de
Janéiro, aux bords des rivières, ilditqu'ilfréqueute les lieux boisés,
mais qu'on le trouve aussi dans les marais et dans les fonds sabloneux,
au milieu des plantes aquatiques et même dans les eaux
stagnantes où ces grands serpents s'exposent aux rayons du soleil
dansune sorte de sommeil et roulés en spirale; de sorte qu'on
peut s'en approcher sans qu'ils en montrent de l'inquiétude. Il
ajoute que leurs mouvements paraissent plus lents que ceux des
autres couleuvres; que leurs proies ordinaires sont des crapauds
et des grenouilles.
M. Schlegel ajoute que feu Boié a trouvé dans l'estomac de
l'un de ces serpents de grande taille un exemplaire peu altéré de
VUromastyx Cyclurus qui correspond à notre Opiure n." 2,
Erpétologie Tom. IV, pag. 363.
Nous possédons plusieurs grands individus provenant du Brésil.
M. Schlegel dit que M. Dieperink en a adressé également à
Leyde comme recueillis à Surinam. L'un de ces individus nous a
été donné pour la collection de notre Musée. Ceux du Brésil
proviennent de MM. Gaudichaud de Castelnau, et E. Deville,
Vautier, Gallot, Gay, Langsdorff, Delalande. Ceux de Cayenne
ont été envoyés par M. Leprieur,
CORÏPHODONTIENS. fi. CORYPHODON. 2. 183
2. CORYPHODON CONSTRICTEUR. C. Constrictor. Nobis.
( Coluher Constrictor. Lin. )
CARACTÈRES. D'un noir bleuâtre foncé, plus pâle sous le ventre,
le dessous de la gorge blanchâtre, ainsi que le bord des mâchoires.
SYNONYMIE. 1743. CATESBY. Hist, nat. Caroline, Tom. II,
pl. 48. Black snake.
1733. KALM. Dans son voyage dans l'Amérique du nord en
parle à la page 171,
1789. LACÉPÈDE. Hist, natur. Serpens. Tom. II, pag. 309, La
couleuvre lien,
1791. LINNÉ. GMELIN. Syst. natur. pag. 1109.
1802. SHAW. General Zoology. Tom. I l l , pag. 464.
1800. LATREILLB. Hist. nat. Rept. Tom. IV, pag. 178.
1804. DAUDIN. Hist, des Rept. Tom. VI , pag. 402. Couleuvre
lien. —1837. SCHLEGEL. Phys. Serp. Tom. I I , pag. 133, n" 2. —
Holbroch, I I I , 33, pi. X I . — Storer, Rept. 223.
1833. Bascanion constrictor , BAIRD et GIRARD, Catal. p. 93.
Ce serpent est très-commun dans l'Amérique dii Nord. Ses
habitudes et ses moeurs ont été décrites par la plupart des voyageurs
naturalistes, Catesby, Bartram, Palissot-Beauvois, Bosc.
C'est une espèce peu volumineuse, qui atteint de grandes dimensions,
de sept à huit pieds de longueur et d'un pouce et demi de
diamètre. Sa couleur noirâtre est quelquefois d'une teinte plonnbée.
Il rampe avec une grande rapidité, il grimpe sur les arbres
et pénètre partout dans les maisons, même sur les toits pour y
faire la chasse aux rats, aux écureuils et aux oiseaux. On ne le
craint pas, et même, dans quelques habitations delà campagne,
on ne cherche pas à le détruire, parce qu'il est en effet fort utile
pour protéger les grains et les fruits, en éloignant les souris et
les autres animaux nuisibles.
On dit que le nom de Constricteur, que Daubenton et Lacépède
ont traduit par l'épithète de lien, provient de la manière dont ce
reptile enlace et saisit sa proie, en s'entortillant autour du corps,
comme la plupart de? gros serpents, pour étouffer leur victimo
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