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parallèles, séparées entre elles par une distance d'un centimètre environ,
commençant à 12 ou 15 millimètres de la commissure des lèvres et se prolongeantjusqu'à
l'origine de la queue où elles se perdent graduellement.
Celle-ci ne diffère du tronc que par ¡'absence de ces lignes. La téte est,
brune et n'offre d'autres taches que deux lignes noires qui se dirigent obliquement
en arriére et un peu en bas, de l'oeil à l'angle de la bouche. La
coloration générale de cet Elaphe subit des changements à mesure que
l'animal se dévelot)pe. Les détails que nous avons donnés sur les modifications
dues aux différences d'âge, toutes les fois que cela nous a été possible,
ont montré que dans beaucoup d'espèces les jeunes ont une véritable livrée
qui se transforme peu à peu et vient graduellement à être remplacée
par les teintes et les dessins earactéristiquès de l'adulte. L. Metaxa, et
plus tard, son fils TélémaqueMetaxa ayant insisté sur ces différences à
propos du Serpent qui nous occupe, nous croyons devoir présenter, en
résumé, le résultat de leurs observations à cet égard. Ainsi, L. Metaxa
( Monogr. de Serpenti di Roma, p. 38 ) dit que la Couleuvre Elaphis ,
alors qu'elle n'avait pas encore atteint tout son développement, lui avait
paru être une espèce nouvelle dont les caractères tirés du système de coloration
étaient fort différents de ce qui s'observe chez la même Couleuvre
quand elle est adulte. Mais il s'aperçut plus tard de son erreur, ainsi qu'il
le raeonte lui-même : « Ayant ensuite poursuivi et examiné attentivement
'divers exemplaires, j'ai reconnu, dit-il, que cette description se rapportait
à un état intermédiaire entre les jeunes et les adultes ; et déjà, en comparant
la couleur des lignes dans le premier état avec les quatre raies dorsales
de l'animal parfait, on voyait que ces lignes étaient la première indication
de celles-ci. Ce qui démontre, ainsi qu'il l'ajoute, la nécessité de
connaître la même espèce aux diverses époques de son existence. »
Metaxa fils examinant de nouveau un grand nombre d'exemplaires,
reconnut qu'ils appartenaient â la même espèce, surtout à cause de l'existence
constante de deux lignes noires partant du bord inférieur de l'orbite
et descendant obliquement jusqu'à l'angle de la mâchoire inférieure, bien
que les taches du dos et de la tête fussent très-variables. Il crut devoir décrire
avec détail l'Elaphe dont il s'agit au moment de sa naissance, à deux
époques différentes de sa jeunesse , à l'état adulte et dans sa vieillesse.
Il nous semble utile, surtout pour fixer l'attention des naturalistes sur
les modifications curieuses que l'âge peut imprimer à l'aspect général des
téguments, de donner une traduction du passage qui contient ces descriptions.
On lit dans le livre intitulé : Memorio zoolocjico-mediche , publié
par ce naturaliste en 1833, à Rome , ce qui suit à la p. 39.
« 1." Elaphe nouvellement né : Tête noirâtre avec deux tachcs semilunaires
jaunes. Dos gris-fauve avec des taches noiies variables entre elles,
ISODÛNÏIKNS. S.-G. KLAPJlK, 4. m
disposées en cinq séries ; lignes dorsales à peine indiquées entre les taches.
La tête est allongée, un peu effilée à son extrémité antérieure et un peu
a n g u l e u s e , légèrement convexe en dessus. Sur le dos , les écailles sont à
peine carénées. La couleur est un gris-fauve ; les taches du milieu du dos
sont les plus grandes, elles sont transversales; il y en a aussi d'allongées
qui sont parallèles ; il s'en trouve des rondes, des carrées et quelquefois
même des triangulaires. Les taches latérales sont plus petites, elles sont
rhomboïdales et alternes; les plus postérieures sont très-petites et irrégulières.
Les rudiments des quatre lignes dorsales sont ditTicilement visibles
entre les taches. L'abdomen est d'un gris-brun marbré, avec des lignes
flexueuses, blanchâtres sur chaque scutellei. La queue est courte et porte ,
à la partie moyenne de chacune de ses scutelles, une tache blanchâtre. Les
taches marginales sont irrégulières et plus petites.
» 2," Elaphe très-jeune. Tête d'un fauve tendré ; tache postérieure
diminuée de volume, l'antérieure forme des lignes d'un blanc roux, tacheté
de brun ; les quatre lignes un peu plus évidentes.
» 5." Elaphe jeune. Téte d'un blanc jaunâtre ; taches presque nulles ,
celles du dos plus pâles que dans l'état précédent ; lignes latérales un peu
plus évidentes.
» 4." Elaphe adulte. Tête jaunâtre , tirant plus sur le blanc que chez
le jeune; taches nulles; taches du dos transformées en quatre lignes.
» 5.° Elaphe vieux. Dos gris portant quatre raies ; point de tacliesni
sur la tête, ni sur le dos ; abdomen d'un jaune paille.
» Observaiions. Les lignes allantde l'oeil à l'angle de la bouche existent
à tout âge.
» L'Elaphe nouvellement né se trouve très-diiBcilement. Il en a été pris
un en mai 1828 sur le rivage de la Méditerranée , près du lieu vulgairement
nommé Pratica. »
Ainsi, en résumé, le fond de la couleur de la tête siéclaircit à mesure
que les taches qui s'y observaient dans le jeune âge disparaissent ; de noir
qu'il était, le vertex devient jaune blanchâtre; le dos s'étantégalement
éclairci, ses taches ne se voietit plus et les lignes ou raies noires sont
plus apparentes.
DIMENSIONS. La tòte est une fois plus longue qu'elle n'est large au niveau
de la région temporale et dans ce point, sa largeur représente deux fois
et demie celle qu'elle porte au devant des narines. Les dimensions transversales
de l'espace sus inter orbitaire sont un peu plus du double de celles
du diamètre longitudinal des yeux. Le tronc est, à sa partie moyenne, une
fois et un tiers aussi haut que large. Cette épaisseur est, relativement à la
longueur du tronc , dans le rapport de 1 à 53 environ. La queue occupe
presque le cinquième de la longueur du corps. Telle es1t 7du.* m oins la me n '
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