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584 OPHIDIEA'S AGXYPHODONTES.
DESCRIPTION,
FOIÎMES. En voyant M. Holbrook séparer si positivement l'une de l'autre
les deux Couleuvres, dont nous venons de présenter la synonymie et qu'il
considère comme différentes, surtout parce que, dit-il, les deux points des
pariétales se remarquent toujours chez la Bi-ponctuée et ne se retrouvent
jamais chez l'autre, nous avons un peu hésité à confondre sous un
même titre tous les synonymes qui se rapportent à ces deux Serpents.
Nous devons dire cependant que, malgré les nombreux éléments de comparaison
fournis par les riches collections du Muséum, nous ne pouvons
pas faire deux groupes distincts parmi ces Tropidonotes.
Nous avons, en effet, des échantillons qui, par leurs trois lignes jaunes
longitudinales, et par les deux petites taches du vertex, ressemblent, de
la manière la plus frappante, à l'animal représenté sur la planche 2 de
l'Erpétologie de M. Holbrook, avec cette dénomination : TropiiZonoÎMS
sirtalis,ce qui est^ pour lui, le synonyme de bi-punctatus.
D'un autre côté, il y en a quelques-uns qui, avec des séries de taches
noires très-apparentes, et une ligne dorsale moins sombre que le fond et
a peine visible, se rapportent à la pl. 12 du même ouvrage. Nous serions
donc tentés de considérer, avec l'auteur, ces derniers comme représentant
le Tropidonotus ordinatus. Nous ne pouvons cependant pas admettre cette
identité, car de même que les autres, ces spécimens portent la double petite
tache occipitale qui, selon les indications du savant naturaliste Américain
, sont la marque distinctive du Sirtale.
Serait-ce donc que le véritable Coluber ordinatus serait inconnu au
Musée de Paris?
Nous ne pouvons pas le croire, quand, abstraction faite delà particularité
des deux petites taches du vertex, nous comparons quelques-uns de
nos spécimens au Tr. ordinatus de la pl. 12 de M. Holbrook.
On voit qu'il y a là une certaine difficulté pour les zoologistes, qui voudraient
laisser figurer dans leurs cadres ces deux Serpents comme types
d'especes distinctes. Cet embarras, dont on trouve la preuve dans les ouvrages
de M. Schlegel et de M. Dekay, est bien justifié par l'étude attentive
de tous les échantillons de notre Musée.
On ne peut pas, en effet, grouper dans deux catégones bien distinctes
ces Serpents, de manière à réunir, d'une part, les individus à trois bandes
claires sur nn fond uniforme, et d'autre part, ceux à séries longitudinales
de taches noires, avec une bande médiane peu apparente, car ces
différences ne sont pas très-nettement tranchées.
II importe m'ême de noter ici que M. Storer et M. ïîoljjrook d(3crivent
SyNCRAKTÉRlENS. G. TROPIDOKOTE. H . 88 5
chez le Sirtale des taches noires petites. il est vrai, mais nombreuses et
alternes comme les taches plus grandes du Trop, ordinati«. Il y a là ,
une analogie de plus.
Il est donc permis de conclure de tout ce qui précède que l'on peut, à
défaut de véritables caractères spécifiques, et en présence des différences
peu tranchées du système de coloration , considérer les Coluber sirtaUs et
ordinatus comme appartenant à une seule même espèce.
Pour compléter, relativement au système de coloration , ce qui a été dit
plus haut sur ce sujet, nous ajouterons que chaque gastrostège porte àl'une
et à l'autre de ses extrémités un point noir assez volumineux, se présentant
souvent avec l'apiiarence d'une tache demi-circulaire. Ils forment, de
chaque côté , une série longitudinale.
Les jeunes sujets ont tous sur le dos, des taches noires en série régulière.
La ligne claire médiane ne se voit pas toujours et sur aucun, on ne
remarque les lignes latérales. Du reste, les taches noires des extrémités
et les deux petites maculatures jaunes du vertex ne manquent jamais.
Telles sont les particularités qui nous sont offertes par trois individus
rapportés du Texas par M. Trécul et de Savannah par M. Harpert.
PATRIE. M. Holbrook admet, relativement à la distribution géographique,
une différence que nous nous bornons à énoncer ne pouvant pas la vérifier
sur nos individus, puisqu'il ne nous est pas possible de les rapportera
l'une plutôt qu'à l'autre des espèces qu'il décrit. « Le Trop, ordinatus ,
dit-il, habite les Etats du Sud et ne dépasse pas au Nord le Maryland où
même sa présence n'est pas bien démontrée. Le Sirtale, au contraire , se
trouve dans tous les Etats Atlantiques depuis le Maine, jusqu'à la Floride
inclusivement ; il habite aussi les pays situés à l'Ouest des monts Alleghany.»
Nos échantillons proviennent de la Virginie et des environs de Charleston
et de New-York. Ils ont été adressés par M. Poussielgue, par M. Noisette
et par Milbert. M. Plée en a envoyé un beau spécimen de la Martinique.
11, TROPIDONOTE SAURITE. Tropidonotm saurita (1).
{Coluber saurita, Linnteus.)
CARACTÈRES. Corps grêle et très-long, surtout dans la région
(1) Ce Serpent, dit Lacépède, a beaucoup de rapports avec les lézards
gris et les lézards verts, non-seulement par les nuances de ses couleurs,
mais encore par son agilité, et voilà pourquoi il a été nommé Saurite, du
mol grec ^twçoi, lézard,
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