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774 OPHIDÏENS AQLYPHODONTES.
nous apprend qu'on l'y connaît sous le nom de Vipère Yarat-a ; soit du
Brésil, sans autre indication plus précise, par Auguste Saint-Hilaire, ou par
M. Dupré; soit enfin de Sainte-Catherine, par M. Gaudichaud.
OBSERVATIONS. Cette espèce nouvelle et la suivante, avaient été déterminées
par Bibron , qui les avait désignées par les noms sous lesquels nous
les faisons connaître. Leur description devait entrer dans la rédaction du
grand ouvrage de M. d'Orbigny où il a fait connaître les résultats de son
voyage. Cependant cette description n'a jamais paru et une planche très
exacte représentant ces deux Hélérodons, avec des détails très précis sur la
conformation des plaques du vertex, sont également restées inédites.
On voit par tous les détails qui précèdent, et sans qu'il soit nécessaire d'y
insister davantage , pourquoi nous ne considérons pas, avec M. Schlegel,
ces Ophidiens comme de simples variétés de YUétérodon large-nez.
HÉTÉRODON MI-GERCLÉ.
Nobis.
Heterodon semi-cinctus.
CARACTÈRES. Tronc à écailles lisses ou non carénées, portant
en dessous des bandes transversales, noires, irrégulières en
largeur ; mais cependant à peu près également espacées , ne se
prolongeant pas sous le ver re et formant une série assez régulière
de demi-anneaux ; en dessous , un large ruban noir médian ;
pas de plaques sous-orbitaires et les sus-labiales touchant à l'oeil,
DESCRIPTION.
FOHMKS. Cet Hétérodon est un peu plus ramassé que le précédent,
et a quelques analogies dans sa conformation, et aussi par son système de
coloration, avec les Elaps. La tête est courte, confondue avec le tronc. Les
yeux sont petits. La queue a peu de longueur et se termine en une pointe
obtuse.
Le museau d'ailleurs, comme celui des trois Ilétérodons qui viennent
d'être décrits , est terminé en une pointe saillante et relevée, résultat de
la conformation singulière et tout-à-fait caractéristique de la ¡plaque rostrale
chez les Diacrantériens groupés dans le genre très-naturel dont nous
faisons maintenant l'histoire.
ECAILITIRE. Derrière la plaque rostrale, on voit la plaque médiane impaire
, déjà signalée dans les espèces précédentes ; elle est très-petite, par
suite de la longueur considérable de la carène de la rostrale, laquelle pé-
'DIACBÀNTÉHIENS. G. HÉXÉRODOK. 2. 77 3
nètre entre les frontales antérieures, presque jusqu'à leur bord postérieur,
que ne dépasse cependant pas, en arrière, la petite plaque médiane.
La frontale moyenne est beaucoup plus allongée en arrière que chez
l'Hétérodon de d'Orbigny, et elle se termine par un angle assez aigu, qui
se loge entre les pariétales, dont les dimensions sont très-peu considérables.
Au lieu de sept plaques sus-labiales, comme dans l'espèce qui vient d'être
décrite, il y en a huit, de plus en plus hautes jusqu'à la septième inclusivement,
et dont les quatrième et cinquième touchent à l'oeil, car il n'y a
pas au-dessous d'elles des sous-orbitales, mais la quatrième ne l'atteint
que par un angle aigu que forme son extrémité supérieure. La préoculaire
est unique ; il y a deux post-eculaires ; la seconde se dirige en bas et en
avant.
La narine est percée entre deux plaques ; la postérieure est petite et
suivie d'une frênaie assez grande.
Les temporales sont plus nombreuses et moins grandes que chez l'Hétérodon
de d'Orbigny.
Les écailles sont lisses, et disposées sur dix-neuf rangées longitudinales.
Gastrostèges : 154 ; anale double ; urçstèges : 36, également divisés.
COLORATION. La teinte générale est d'un jaune blanchâtre qui peut bien
avoir été rouge pendant la vie, car ainsi décoloréeellerappelleles couleurs
des Elaps conservés dans nos collections.
Sur ce fond, on voit se détacher, d'une façon régulière, des demi-anneaux
noirs, qui ont une largeur à peu près égale de 0>",OOG à 0"',008, et séparés
entre eux par des intervalles clairs de même étendue ; seulement, il arrive,
de distance en distance, qu'un trait noir, irrégulier, réunit deux de ces
anneaux. De fines vermiculatures noires occupent les bords des sus-labiales
et le bout du museau, mais au-delà, on voit deux bandes noires, obliques
de haut en bas et d'arrière en avant, et qui passent sur l'oeil. D'autres petits
traits noirs, très-fins, se voient au devant du premier demi-anneau, qui
est le plus large de tous.
Le dessous du ventre est noirâtre et le plus souvent, avec une bande noire
médiane continue, mais n'occupant que la région moyenne des gastrostèges
et s'arrêtant sur la plaque anale. Les urostèges ont, au contraire, des
bandes transversales noires, qui se joignent aux Supérieures et qui forment
ainsi des anneaux complets, mais fort espacés, au nombre de cinq à
sept.