l i
I
1
r r
5 2 4 OPHIDI ENS AGLYPNODONTES.
PATRIE, Les localités où vit ce Serpent sont assez variées. Pallas l'a trouvé
dans ses voyages à travers les provinces méridionales de la Russie et an
nord de l'Asie et M>de Nordniann l'a rencontré, par-ci par-là, dans la
Crimée, dit-il, et principalement aux environs de Laspi sur la côte méridionale
de la Péninsule. M. Cantraine , au rapport de M. Schlegel, l'a observé
en Dalmatie, sur la petite île de Lissa , où il se tient dans les caves.
On l'a recueilli en Morée, lors du voyage scientifique entrepris dans ce
pays par la commission nommée par le gouvernement français et que dirigeait
Bory de St.-Vinccnt. Le plus grand nombre des individus appartenant
au Musée de Paris proviennent de cette dernière contrée; les autres
ont été recueillis dans l'île de Crète par M. V. Raulin ; un seul a été rapporté
du Levant par Olivier. Metaxa décrit, en passant, dans une note de
sa Monographie, un exemplaire venu de la Terre d'Otrante. En Sicile enfin
, à Catane, il a été vu par M. Cantraine.
MOEDRS. Le voyageur que nous venons de citer a fait dans cette dernière
ville une observation singulière: elle est relative au séjour de cet Ophidien
dans les maisons, tandis qu'il ne paraît pas se trouver dans les campagnes
environnantes ; ce qui semblerait d'ailleurs confirmer l'exactitude de
cette observation, c'est qu'il l'a pris dans des caves dans l'île de Lissa.
En Dalmatie cependant, comme il le rapporte lui-même, cette Couleuvre
fréquente les collines. Ses mouvements sont lestes, dit il; elle estfarouclia
et mord ceux qui l'inquiètent.
OBSERVATIONS. M. Schlegel, dans son livre, a placé ce Serpent immédiatement
après la Coul. tachetée, qui est pour nous VÉlaphe tacheté.
se laissant guider par l'analogie qui existe entre ces deux Ophidiens. A ne
considérer que le système de coloration , ce rapprochement est exact ; mais
seulement pour la seconde variété qu'on pourrait nommer, à cause même
de l'aspect qu'elle présente, Variété léopardine. Encore faut-il remarquer
que le plus grand nombre des taches, au lieu de ne former qu'une
seule série, comme dans cetÉlaphe, en constituent deux sur presque
toute la longueur du tronc, et qu'il existe, sur la région médiane du dos,
une ligne blanchâtre, interrompue là seulement où les taches dorsales sont
uniques ; que les latérales sont moins apparentes que dans l'espèce qui
nous sert de terme de comparaison et que dans cette dernière enfin, il n'y
a jamais les quatre lignes b runes qui ont servi à Pallas pour la dénomination
de, notre Ablabés.
7 . ABLABÉS A S IX-LIGNES. Ahlales sex-lineatus. Nobis.
CARACTÈRES. Corps allongé, cylindrique, parcouru dans toute
sa longueur par des raies noires plus ou moins régulières , au
ISODONTIENS. S.-6. ABLABÈS. 7 . 52 S
nombre de six ; une seul e plaque pré-oculaire ; gastrostèges var
i é e s de noi r et de blanc.
DESCRIPTION.
Cette espèce est connue au Muséum par deux individus provenant de la
Chine, dont l'un nous a été procuré en 184i par M. Léclancher et l'autre,
en 18i)l, par M. Montigny. Un troisième, adressé également par M. Montigny
, a du devenir l'objet d'une description spéciale que nous plaçons
en appendice.
Le noir et le blanc sont partagés diversement sur les écailles du tronc
qui, d'ailleurs, sont lisses.
Le dessus de la téte porte trois chevrons noirs prolongés. Les lèvres ou
les écailles qui bordent l'ouverture de la bouche sont d'un beau blanc. Le
premier chevron nait au-dessus du museau et vient se diriger en arrière,
pour se prolonger le long du tronc, suivant une ligne qui correspond à la
direction de la commissure des mâchoires.
Ce premier chevron, dans sa concavité intérieure, se confond avec le second
; mais celui-ci, à la hauteur de la nuque en arrière, se joint au troisième
ou au plus postérieur lequel en se prolongeant donne lieu à la production
des deux lignes noires médianes. Celles-ci, dans l'un des individus, au
lieu d'être continues, se trouvent interrompues pour former des taches
ocellées, allongées, plus ou moins régulières ; mais dont la série forme
réellement une ligne double le long du milieu du dos, séparée par un
fonds gris. Les autres lignes longitudinales sont plus régulières. Cependant,
chez l'un des individus, au milieu de cette ligne d'un beau noir
mat, on voit des taches jaunes régulières. Dans un cas, ces taches sont
des représentations de petits coeurs échancrés, qui semblent enfilés comme
les perles d'un collier.Dans d'autres individus, ces taches blanches forment
des festons irréguliers sinueux ou en zig-zag. Sur l'un des sujets ,
les 175 gastrostèges sont jaunes et régulièrement bordées de noir ; chez un
autre, ce sont de grandes maculatures noires, distribuées très-irrégulièrement.
Il en est de même des urostèges qui sont au nombre de 60. Nous les
voyons entièrement jaunes dans toute la longueur de la queue , excepté à
son origine, où les trois ou quatre premières paires sont séparées par de
petits triangles noirs. Chez un autre, les raies noires se prolongent directement
sous la queue, jusqu'à son extrémité la plus grêle.
Les écailles du tronc sont disposées sur 21 rangées longitudinales.
Les deux échantillons sont à pen près de même taille. L'un d'eux est
long de 0™, G2. Il faut déduire de celte longueur 0™,09 pour la queue.
• ' !