706 OPHIDIENS AGLYPHODONTES,
donnée et sur celle du 2V. semi-lineata de Wagler. Les lèvres sont d'un
blanc-jaunâtre.
— Jeune âge. Les jeunes ont quelquefois, pour livrée, un pointillé
blanc très-abondant, et qui couvre toute la région dorsale ; d'autres sont
d'un brun violacé uniforme, ou relevé par de petites maculatures noires.
La présence des taches jaunâtres derrière les yeux et de celles d'une teinte
brun foncé qui, chez l'adulte, se voient sur l'abdomen, n'est pas constante;
mais quand ces dernières existent, elles ne se montrent jamais ni sous la
gorge, ni sous la queue.
Un individu, originaire de la Mana, s'il n'était unique et s'il pouvait être
comparé à d'autres, donnerait sans doute lieu à l'établissement d'une variété,
mais peut-être la coloration brun-foncé de la région supérieure légèrement
piquetée de blanc çà et là et la teinte rougeatre des parties inférieures
que nous observons, ne sont-elles que le résultat de différences
individuelles. Dans ce spécimen, d'ailleurs, la face inférieure de la queue
est, comme la gorge, d'une teinte uniforme et sans aucune des taches foncées
de l'abdomen et les lignes latérales de la moitié postérieure du tronc
et de l'appendice caudal sont apparentes.'
Deux échantillons provenant de la Nouvelle Grenade et dont l'un a été
reçu de M. J . Goudot, offrent quelques différences avec l'espèce actuelle.
Ainsi leur tête a un peu plus d'épaisseur, est légèrement plus allongée
et, par suite, les pièces du bouclier céphalique sont moins courtes ; mais
l'examen ne pouvant porter que sur deux exemplaires, l'un évidemment
jeune, l'autre non encore adulte peut-être, et des caractères vraiment spécifiques
nous échappant, nous ne nous croyons pas autorisés à fonder une
espèce nouvelle. Cette division ne serait d'ailleurs pas justifiée par les particularités
du système de coloration. On voit une teinte brune assez foncée
sur les parties supérieures. Leur région moyenne, dans ses deux tiers
postérieurs, porte une bande d'une nuance plus obscure bordée, de chaque
côté, par une fine ligne noire, laquelle manque sur le plus petii de ces
animaux. Il y a deux taches latérales noires, derrière l'occiput, mais à
part ces petites différences, nous ne voyons pas de dissemblance notable.
Ici, comme dans l'espèce type qui vient d'être décrite, on voit, à partir du ,
milieu du tronc, jusqu'à l'extrémité de la queue, de chaque côté, une
ligne noire, seulement elle est un peu plus apparente. On retrouve enfin,
en dessous, le dessin noirâtre irrégulier, et il manque également et sous la
gorge et sous la queue. Ce n'est pas non plus une variété de climat
puisque, à la Nouvelle Grenade, M. J. Goudot a aussi recueilli un jeune
Ophidien qui se rapporte tout-à-fait au L. Régine.
VARIÉTÉ. L'analogie remarquable qui se remarque entre les représentants
de cette espèce et deux Serpents adressés, l'un de la Venezuela par
diacuantériens. g. liophide. 2. 707
M. Beauperthuis, et l'autre par M. J. Goudot de la Nouvelle Grenade, ne
nous permet pas, malgré les particularités de leur robe, d'en faire une espèce
distincte. Nous nous bornons donc, quant à présent, à les considérer
comme formant une variété, jusqu'à ce que l'observation comparative
d'un plus-grand nombre d'individus soit venu confirmer ou infirmer ce
rapprochement.
En voici la description :
La partie moyenne des régions supérieures porte, dans toute sa longueur,
une assez large bande brune qui, constituée, à son origine, vers la tête,
mais dans une très petite étendue, par des taches un peu espacées, va ea
se rétrécissant, à mesure qu'elle avance vers l'extrémité de la queue. De
chaque côté de cette bande, il y a une fine ligne brun-jaunâtre, bordée
elle-même par une rayure brune comme la bande médiane. Au-dessous,
les flancs sont d ' u n brun-jaunâtre ainsi que le ventre et la face inférieure
de la queue où l'on ne voit aucune tache. Derrière la tête, il y a un collier
noir et une ligne de la même nuance s'etend des coins de la bouche à l'extrémité
du museau, en longeant le bord supérieur des plaques sus-labiales
qui sont d'un brun jaune clair. Le reste de la tête est uniformément brun
en dessus, et brun-jaunâtre en dessous.
Dans le jeune âge, le système de coloration ne diffère que par une interruption
un peu plus prolongée, en avant, de la bande médiane qui,
dans son premier tiers, n'est formée que de maculatures brunes sur une
couleur de fond blanc-jaunâtre, plus claire que chez l'adulte. Il en est de
même des lignes brunes latérales, qui ne consistent d'abord qu'en un
pointillé brun. Du reste, la ressemblance est parfaite entre les deui
âges.
DIMENSIONS. La tête est courte, car bien qu'au niveau des tempes, elle
n'offre pas un élargissement très marqué ; sa largeur, dans ce point, dépasse
un peu la moitié de sa longueur ; elle est environ deux fois et demie
aussi considérable que l'intervalle qui sépare les narines l'une de l'autre.
L'oeil est grand, puisque son diamètre antéro-postérieur est presque égal
aux deux tiers de l'espace inter-orbitaire.
La différence entre la largeur et la hauteur du tronc, à sa partie moyenne,
est peu marquée, celle-ci, en effet, ne l'emporte que de 0,001 à 0,002 sur
la largeur qui est, en moyenne, à la longueur totale, dans le rapport de l
à 38. La queue, sur un certain nombre de nos sujets, n'est pas tout-à-fait
le tiers de cette longueur ; elle est plus courte chez d'autres où elle n'en
dépasse pas le quart.
Dimension du plus grand spécimen : Tête, long-O», 02 ; tronc, 0™,4o5
qume, 0", 180 ; Longueur totale 0™,635.
Ces chiffres démontrent que la description de Linné in Mus. Ad. Fr. a
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