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4 5 8 OPUIDIENS AGLYPHODONÏES.
seaux : généralement toute matière organisée vivante, qui ne
peut opposer qu'une vaine ou trop faible résistance.
Au moment même où la victime se sent saisie à l'improviste,
pressée entre les mâchoires, elle y reste accrochée et retenue,
malgré ses efforts, par les pointes recourbées dont l'un et l'autre
os maxillaires sont armés, ainsi que les os de la voûte palatine.
En vain, cette proie vivante se débat-elle pour se soustraire
à ces étreintes poignantes, les crochets acérés viennent
pénétrer davantage dans d'autres points de la surface molle
des chairs, jusqu'à ce que l'animal épuisé n'offre plus d'obstacle
à l'acte de la déglutition.
Ainsi que nous l'avons dit, en faisant connaître la structure
de la bouche dans les Ophidiens, les mâchoires représentent
un appareil comparable à celui des cardes, dont les pointes
nombreuses, saillantes sur deux lames opposées, sont destinées
à étirer les fils de laine ou de coton qui doivent être employés
dans nos manufactures.
Quoique ce mécanisme soit à^peu près le même chez toutes
les espèces de Serpents, il offre cependant quelques particularités
dans cette famille des Leptognathiens. Elles nous ont
même servi à en établir les caractères précis qui les font distinguer
de toute la série des autres Serpents qui n'ont aucune
dent cannelée, c'est-à-dire de tous les Aglyphodoutes.
Yoici, en résumé, ces caractères : D'abord, la tête étant à
peu près de la même grosseur que le tronc, chez toutes les espèces,
il en résulte que l'ampleur de la bouche, dans le sens
de la longueur ou de devant en arrière se trouve considérablement
diminuée ; d'autre part, la brièveté des os sus-maxillaires,
ainsi que celle des pièces qui doivent leur transmettre
le mouvement, tels que les os carrés et surtout les transverses,
s'opposent à la dilatation ou à l'écartement transversal ; mais
c'est surtout la faiblesse relative des os de la mâchoire supérieure,
qui en constitue la particularité vraiment essentielle
çt tout-à-fait caractéristique, Ces os sont constamment grêles
LEPTOGNATHIENS. 439
et peu solides. 11 faut enfin noter la ténuité et l'uniformité
des crochets qui garnissent toutes les parties solides de la
bouche.
Ce sont ces considérations qui nous ont autorisé à établir la
famille que nous allons étudier et à laquelle nous avons rapporté'cteuze
genres, distingués entre eux par la nature et la
conformation des os sus-maxillaires.
Premièrement, on peut reconnaître que ces os sont chez les
uns amincis en une sorte de lame plate, tantôt située horizontalement,
de manière que leur bord interne, tourné vers
le correspondant du côté opposé, représente une sorte de mâchoire
transversale semblable à celle de quelques vers annelides;
tantôt cette lame osseuse est placée de champ et les crochets
plus ou moins nombreux qui garnissent la tranche inférieure,
sont dirigés vers le gosier ou le plancher inférieur de
la bouche.
Les six premiers genres sont ainsi rapprochés, d'après la
forme comprimée des os de la mâchoire supérieure.
Secondement, les six autres genres, chez lesquels les os susmaxillaires,
courts et faibles, ont à peu près une égalé épaisseur
dans toute leur étendue, présentent une différence notable,
par ce que chez l'un d'eux, les os qui constituent la
mandibule interne supérieure, que l'on nomme Ptérygo-palatine,
sont excessivement élargis dans le sens horizontal, tandis
que chez les cinq autres, ces os sont de la largeur ordinaire.
Telle est la distinction première et tout-à-fait anatomique,
qui nous a servi, en cette circonstance, pour rapprocher entre
elles les espèces de ce groupe, n'ayant pas trouvé de caractères
extérieurs qui eussent pu produire un meilleur résultat.
On conçoit en effet que, d'une part, la faiblesse et la gracilité
des mâchoires indiquent d'avance la nature de l'alimentation.
Déplus, il y a ici, cette autre particularité : c'est que
CCS os plats réduits en uue sorte de lame mince, élargie et si