L e s B l a i r e a u x . (M e l e s . Sto rr. )
Q u eL in næ u s p la ç a it, comme les ra to n s , dans le genre
des o u rs , o n t un e très p e tite d e n t d e rrière la c a n in e ,
p u is deux molaires p o in tu e s , suivies en h a u t d ’une que
l ’on commence à reconnaître p o u r carnassière a u vestige
de tra n c h a n t q u i se m o n tre su r son côté ex te rn e ; derrière
elle en est un e tu b ercu leu se c a rré e , la p lu s grande de
to u te s; en b a s , la p én u ltièm e commence aussi à m o n tre r
de la ressemblance avec les carnassières inférieures ; mais
comme elle a à son b o rd in te rn e deux tubercules aussi
élevés que son tr a n c h a n t, elle joue le rôle de tu b e rcu leuse
: la d e rn ière d ’en bas est très p e tite .
Ce sont des animaux à marche ram p an te e t à vie noctu
rn e comme tous les précédents , d o n t la queue est
c o u r te ,'le s doigts très engagés dans la p e a u , e t q u i se
d istin g u e n t en o u tre éminemment p a r un e poche situ ée
sous la queue, e t d ’où su in te une h um e u r grasse e t fétide.
L eu rs ongles de dev an t très alongés les re n d e n t habiles,
à fo u ir la te rre .
Le Blaireau d’Europe. (Ursus meles. Lin.) Buff. VU, vu.
Grisâtre dessus, noir dessous, une bande noirâtre de chaque
côté de la tête. Le blaireau d’Amérique, Mel. hudsonius.,
n’en diffère pas beaucoup.
L e s G l o u t o n s . ( G u l o . S to rr. )
Avaient aussi été placés dans le genre des o u rs , p a r
Linnæus ; mais ils se ra p p ro c h e n t davantage des martes
p a r leurs d en ts, aussi-bien que p a r to u t le u r n a tu r e l, et
ne tie n n e n t p lu s aux ours qu e par le u r marche p la n tigrade.
Ils o n t trois fausses molaires en h a u t e t q u a tre en
bas, en avant de la carnassière, q u i est b ien caractérisée,
e t d e rriè re elle une p e tite tu b e rc u le u se , q u i à la m â choire
supérieure est p lu s large q u e longue. L e u r carnassière
supérieure n ’a q u ’u n p e tit tu b e rcu le in té rie u r.
C’est à peu près le même système d en ta ire des martes. Ce
son t des animaux à q u eu e méd io cre, avec u n p li dessous
au lieu dè p o ch e , e t d ’a illeurs assez semblables aux b la ireaux
p o u r le p o rt.
L’espèce la plus célèbre est le glouton du nord, rossomak
des Russes ( Ursus Gulo, Lin. ), Buff., Supp. III, x l v i i i .
Grand comme notre blaireau , ordinairement d’un beau
poil marron-foncé , avec un disque plus brun sur le dos,
mais quelquefois de teintes plus pâles. 11 habile les pays
les plus glacés du Nord, passe pour très cruel* chasse la
nuit, ne s’assoupit point pendant l’hiver, se rend maître
des plus grands animaux, en sautant sur eux de dessus
un arbre. Sa voracité a été ridiculement exagérée par
quelques auteurs. Le Volverenne du nord de l’Amérique
(Ursus luscus , Lin.), Edw., io3, ne paraît pas en différer
par des caractères constants. 11 a des teintes en général
plus pâles.
Les pays chauds produisent quelques espèces qui ne peuvent
être rangées qu’auprès des gloutons, n’en différant
que par une fausse molaire de moins à chaque mâchoire,
et par une longue queue. Telles sont celles que les Espagnols
d’Amérique nomment furets ( hurons ), et qui ayant
en effet les dents de nos putois et de nos furets, ont aussi
le même genre de vie; mais elles s’en distinguent par leur
marche plantigrade.
Le Grisou. { Fiverra vittata. Lin.) Buff. Supp. YI1I ,
xxm et xxv.
Noir, le dessus delà tête et du cou gris, une bande
blanche allant du front aux épaules.
Le Taira. ( Mustela barbara. Lin. ) Buff. Supp. VII, nx.
Brun , le dessus de la tête gris, une large tache blanche
SOU s la gorge.
Ces deux animaux s’étendent dans toutes les parties
chaudes de l’Amérique , et répandent une odeur de musc.
Leurs pieds sont un peu palmés, et il paraît qu’on les a pris
quelquefois pour des loutres (i).
(i ) On juge par la description que Margrave donne de son cariqueibeiu,