nulle part et ne se présente non plus nullement
isolé : c’est Xabstraction.
Toute sensation étant plus ou moins agréable ou
désagréable, l’expérience et des essais répétés montrent
promptement les mouvements qu’il faut faire
pour se procurer les unes et éviter les autres, et
1 intelligence s’abstrait, à cet égard, des règles
générales pour diriger la volonté.
Une sensation agréable pouvant avoir des suites
qui ne le sont pas, et réciproquement, les sensations
subséquentes s’associent à l ’idée de la sensation primitive
, et modifient à son égard les règles abstraites
par l ’intelligence : c’est la prudence.
De l ’application des règles aux idées générales,
résultent des espèces de formules qui s’adaptent
ensuite aisément aux cas particuliers : c’est le raisonnement,
Un vif souvenir des sensations primitives pt associées,
et des impressions de plaisir et de peine qui
s’y rattachent : c’est Y imagination.
Un être privilégié, l ’homme, a la faculté d’associer
ses idées générales à des images particulières
et plus ou moins arbitraires, aisées à graver dans la
mémoire, et qui lui servent à rappeler les idées
générales qu’elles représentent. Ces images associées
sont ce qu’on appelle des signes ; leur ensemble
est le langage. Quand le langage se compose
d’images relatives au sens de l ’ouïe ou de sons, on
le nomme la parole. Quand ce sont des images relatives
au sens de la vue , on les nomme hiéroglyphes.
L’écriture est «une suite d’images relatives au sens
de la vue par lesquelles nous représentons les sons
élémentaires, et, en les combinant, toutes les
images relatives ait sens de l’ouïe dont se compose la
parole ; elle n’est donc qu’une représentation médiate
des idées.
Cette faculté de représenter les idées générales
par des signes ou images particulières qu’on leur
associe ,J aide à en retenir distinctement dans la
mémoire, et à s’en rappeler sans confusion, une
quantité immense , et fournit au raisonnement et à
l ’imagination d’innombrables matériaux, et aux individus
des moyens de communication' qui font
participer toute l ’espèce à l ’expérience de chacun
d’eux ; en sorte que les connaissances peuvent s’élever
indéfiniment par la suite des siècles r elie est
le caractère distinctif de l’intelligence humaine.
Les, animaux les plus parfaits sont infiniment
au-dessous de l ’homme pour les facultés intellectuelles,;
et il est cependant certain que leur intelligence
exécute des opérations du même genre. Ils se
meuvent en conséquence des sensations qu’ils reçoivent,
ils sont susceptibles d’affections durables;
ils acquièrent par l ’expérience une certaine connaissance
des choses, d’après laquelle ils se conduisent,
indépendamment de la peine et du plaisir actuels,
et par là seule prévoyance des suites. En domesticité
, ils sentent leur subordination, savent que