2 'J<> MAMMIFÈRES.
rière-corps est comme tronqué, et leur queue recourbée
y attache en partie au-dessous du corps, (i).
On n en connaît qu’un (Chlamyphorus truncatus, H arl.).,
long de cinq à Six pouces, originaire de l’intérieur du
Chili, où il passe la plupart de son temps sous terre.
N. B. Il paraît que l’on a trouvé à l’état fossile, en Amérique,
des ossements d un tatou d’une taille gigantesque, et
long peut-etre de dix pieds sans la queue. ( T^oy. Cuvier,
Ossements fossiles, V. Ire p a rt., p. 191 , note. )
L e s O r y c t é r o p e s . ( O r y c t e r o p u s . Geoff. ) (2)
O n t été lo n g-temps confondus avec les fo u rm illie rs ,
parce q u ’ils u sen t de la même n o u r r itu r e , o n t la même
forme de t ê t e , e t que le u r langue est aussi u n peu extensible
; mais ils s’en d istin g u e n t parce q u ’ils o n t des
d en ts machelières e t que leurs ongles sont p la ts , propres
à fo u ir e t n o n pas tra n c h a n ts. La stru c tu re de leurs
d en ts est différente de celle de tous les au tre s q u a d ru pèdes
; ce sont des cylindres solides traversés comme des
joncs a c an n e s, selon leu r lo n g u e u r, d ’un e in fin ité de
p e tits c anaux; le u r estomac est sim p le , musculeux vers
le p y lo re , le u r cæcum p e tit e t o b tus.
On n ’en connaît q u ’une espèce.
L Oryctérope du Cap. ( Myrmecophaga capensis. Pall. )
Buff. Supp. V I., xxxi.
Que les Hollandais de cette colonie nomment cochon de
terre. C est un animal de la taille du blaireau et au-dessus,
bas sur jambes , à poil ras , gris-brunâtre , à queue plus
courte que le corps, également rase : il a quatre doigts dev
a n t, cinq derrière. Il habite dans des trous qu’il creuse
avec une extrême facilité. On mange sa chair.
Les autres édentés ordinaires n’ont point de m â -
(1) Nous ne connaissons cet animal que par la description de M. Harlan,
Annales du Lyce'e de New-Yorck, I , p. s 35 et pl. xxi.
(a) Orycteropus, qui a les pieds propres à fouir.
çlieiières, e t par conséquent aucune sorte de dents;
il y en aussi de deux genres.
L es F o u r m il l ie r s . ( Myrmecophaga. L . )
Sont des animaux v e lu s , à long museau te rm in é p at
un e p e tite bouche sans aucune d e n t, d où sort u n e langue
filifo rm e , q u i p e u t s’alonger b e a u c o u p , e t q u ’ils fo n t
p én é tre r dans les foürmillières e t les n id s des te rm ite s ,
où elle r e tie n t ces insectes p a r le moyen de la salive visqueuse
d o n t elle est e n d u ite . L eu rs ongles de d e v a n t,
forts e t tr a n c h a n ts , q u i v a rie n t en nombre selon les
espèces, le u r serv en t à d é ch ire r les nids de te rm ite s e t
le u r fo u rn issen t un e assez bonne défense. Dans l ’é ta t de
repos , ces ongles re s te n t to u jo u rs à demi ployés en
dedans , ré p o n d a n t à u n e callosité d u p o ig n e t; aussi
l ’an im a l ne p o se -t-il le p ied que su r le cfité. L ’estomac
des fourmilliers est simple e t musculeux vers le pylore,
le u r canal in te s tin a l médiocre e t sans cæcum (1).
Ils v iv en t tous dans les p a rtie s chaudes e t tempérées
d u Nouveau-Monde , e t ne fo n t q u ’un p e tit q u ’ils o n t
l ’h a h itu d e de p o rte r su r le dos.
Le Tamanoir. ( Myrmecophaga jubata. ) Buff. X , xxxix,
et Suppl. Ill •, lv.
Long de plus de quatre pieds , à quatre ongles devant ,
cinq derrière , à queue garnie de longs poils dirigés verticalement
dessus et dessous , à pelage gris-brun , avec une
bande oblique, noire, bordée de blanc, sur chaque épaule;
c’est le plus grand des fourmilliers. On assure qu’d se défend
même contre le jaguar. 11 habite les lieux bas , ne
grimpe point aux arbres , marche lentement.
(1) Baubenton a fait connaître dans le F. didactjle deux très petits
appendices qui peuvent, à la rigueur, être pris pour des cæcums. Je me
suis assuré qu’ils n’existent point dans le tamandua.