L es K a m ic h i . ( P a l a m e d e a . L . )
R e p ré se n te n t, à beaucoup d ’ég a rd s, les jacanas, mais
en très g ra n d , p a r les deux forts ergots q u ’ils p o rte n t a
chaque aile ,, p ar leurs longs doigts e t#p a r leurs ongles
fo rts , s u rto u t celui d u p o u c e , q u i est long e t d ro it
comme aux alouettes; mais le u r b e c , p e u 'fe n d u , est
peu comprimée, no n renflé, e t sa m an d ib u le supérieure
légèrement arquée. Leurs jambes son t réticulées.
L’espece connue ( Palamedea cornuta, L. ) , enl. 45i ,
Vieill., gai. 261, Anhima au Brésil, Camouche à Cayenne,
etc. ? est plus grande que l’oie, noirâtre avec une tache
rousse à l’épaule, et le sommet de sa tête porte un orne--
ment singulier., une longue tige cornée mince et mobile.
Ses doigts n’ont point de palmure. Cet oiseau se tient
dans les lieux inondés de l’Amérique méridionale , et
fait entendre de loiu les éclats d’une voix très forte. Il
vit par paires tfvec beaucoup de fidélité.'On a dit qu’il
chassait aux reptiles; mais quoique son estomac soit peu
musculeux, il ne se nourrit guère que d’herbes et de grai-
nês aquatiques (i).
On a fait un genre distinct
Du Chaïa d u Paraguai, d’Azz. CChauna, d’iliger) (a). Parra
chavaria, L ., col. a i g. Vieil!., gai. a6^.
Qui n’a point de corne sur le vertex, et dont l’occiput
est orné d’un cercle de plumes qui peuvent se relever. Sa
tête et le h aut d^son cou ne sont revêtus que de duvet,
et il a un collier noir. Le reste de son plumage est plombé
et noirâtre, avec une tache blanche au fouet de l’aile et
une autre sur la base de quelques grandes pennes. 11 y a
une palmure assez marquée entre ses doigts externes. Il
mange surtout des herbes aquatiquq?, et les Indiens de
Carthagène en élèvent quelques individus dans leurs troupeaux
d’oies et de poules , parce qu’on le dit fort coura(
1) Bajon , Mém. sur Cayenne, I I , 284.
(2) M. Vieillot a change' ce nom en Opistolophüs,
geux et capable de repousser même le vautour. Un phénomène
singulier , c’est que sa peau , même celle de ses
jambes , est enflée, par l’air interposé entre elle et la chair
et craque sous le doigt.
C’est près des kamichis que nous croyons devoir placer ,
quoic^i’ils n’aient presque pas de nu à la jambe ( ï ) ,
. Les Megapodes. ( Megapodius. )
C’est un genre nouvellement découvert à la Nouvelle-
Guinée, à bec voûté , un peu comprimé, dont les narines
membraneuses prennent près de m oitié, à jambes fortes assez
hautes, écussonnées, à pouces et doigts long terminés par de
grands ôngles*un peu plats; ils ont la queue cour.te , du nu
autour de l’oeil, et leur poignet offre un petit tubercule, premier
et léger vestige de l’éperon des kamichis. Leur palmure
est très courte entre les doigts externes et un peu
plus grande entre les internes. Ces oiseaux pondent des oeufs
d’une gtandeur disproportionnée à leur taille.
Il y en a une espèce huppée presque comme le Chavaria
( le Megap. JDuperrey , Less. et Gai n. ,V*oy. de Duperr.,
Z o o l., pl. 3i ); deux autres ( les M. de Freytinet et de La-
peyrouse, Quov et Gaym. , Voy. de Freyc., pl. 28 et 27, et
col. 220) n’ont point de huppe (2). Une quatrième, plus
petite (l’Alectelie de Diirville,Yoy. deDup., pl. 38), paraît
n’avoir point de queue.
Dans la tribu dont les ailes ne sont point armées,
Linnæus comprend, sous le genre fulica ,
ceux dont le bec se prolonge en une sorte d’écusson
qui recouvre le front ; et sous le genre rallus, ceux
qui n’ont point cette particularité.
(1) Le Raie -de Genest n’a non plus presque aucune partie de la
jambe nue.
(2) Le Megap. Duperrey se nomme iavon à Manille. Quoique e’ga-
lant à peine la perdrix, il pond un oeuf presque aussi grand que celui
d’une oie. Nous devons cette observation à M. Dussumier. Aj. le Mégap.
à pieds rouges , col. 41!•