breux, plus il faut accumuler de traits; en sorte
que, pour distinguer de tous les autres un être pris
isolément, il faut faire entrer dans son caractère sa
description complète.
C’est pour éviter cet inconvénient que les divisions
et subdivisions ont été inventées. L’on compare
ensemble seulement un certain nombre d’êtres
voisins, et leurs caractères n’ont besoin que d’exprimer
leurs différences, qui, par la supposition
même, ne sont que la moindre partie de leur conformation*
Une telle réunion s’appelle un genre.
On retomberait dans le même inconvénient pour
distinguer les genres entre eux, si l ’on ne répétait
l ’opération en réunissant les genres voisins, pour
former un ordre j les ordres voisins, pour former
une classe } e tc .. . . On peut encore établir des subdivisions
intermédiaires.
Cet échafaudage de divisions, dont les supérieures
contiennent les inférieures, est ce qu’on appelle
une méthode. C’est, à quelques égards, une sorte
de dictionnaire où l’on part des propriétés des choses
pour découvrir leurs noms, et qui est l’inverse des
dictionnaires ordinaires, où l ’on part des noms pour
apprendre à connaître les propriétés.
Mais quand la méthode est bonne, elle ne se
borne pas à enseigner les noms. Si les subdivisions
n’ont pas été établies arbitrairement, mais si on les
a fait reposer sur les véritables rapports fondamentaux,
sur les ressemblances essentielles des êtres,
la méthode?‘ est le plus sur moyen de réduire les
propriétés de ces êtres à des règles générales, de
les exprimer dans les moindres termes et de les graver
aisément dans la mémoire.
Pour la rendre telle, on emploie une comparaison
assidue des êtres, dirigée par le principe de la subordination
des caractères, qui dérivé lui-même de
celui des conditions d’existence. Les parties d’un
être devant toutes avoir une convenance mutuelle,
il est tels traits de conformation qui en excluent
d’autres; il en est qui, ait contraire, en nécessitent;
quand on connaît donc tels ou tels traits dans un
être, on peut calculer ceux qui coexistent avec ceux-
là , ou ceux qui leur sont incompatibles ; les parties,
les propriétés ou les traits de conformation qui ont
le plus grand nombre de ces rapports d’incompatibilité
ou de coexistence avec d’autres, ou, en d’autres
termes, qui exercent sur l ’ensemble de l ’être,-l’influence
la plus marquée, sont ce que l’on appelle
les caractères importants, les caractères dominateurs j
les autres sont les caractères subordonnés, et il y en
a ainsi de différents degrés.
Cette influence des caractères se détermine quelquefois
d’une manière rationnelle par la considération
de la nature de l ’organe ; quand cela ne se
peut, on emploie la simple observation , et un
moyen sûr de reconnaître les caractères importants,
lequel dérive de leur nature même, c’est qu ils sont
les plus constants ; et que dans une longue série