rial, des individus pour les dresser et les faire servir de
bêtes de trait et de somme ; mais on n’a pu encore les
propager en domesticité , quoique ce qu’on a dit de leur
prétendue pudeur et de leur répugnance à s’accoupler d e vant
témoins , soit dénuç de fondement. Les femelles
n ’ont que de très courtes défenses , et beaucoup de mâles
leur ressemblent à cet égard.
L'Eléphant d’Afrique. (Elephas africanus. Cuv\) Perrault.
Mém. pour l’Hist. des An. , et Fréd. Cuv. Mammif.
A tête ro n d e , à front convexe , a grandes oreilles, à mâ-
chelieres présentant deslosanges sur leur couronne. Il paraît
souvent n’avoir que trois ongles aux pieds de derrière. C’est
l’espèce*qui habite depuis le Sénégal ju sq u ’au Qap. On ne
sait si elle remonte aussi sur toute la,côte orientale d’Afriq
u e , ou si elle y est remplacée par la précédente. Les
femelles ont des défense'S aussi grandes que les mâles, et
cette arme est êh général plus volumineuse que dans l’espèce
des Indes. On ne dompte pas aujourd’hui l’éléphant
d’Afrique ; mais il paraît que les Carthaginois en tiraient
les mêmes usages que les Indiens tirent du leur.
On trouve sous terre , dans presque toutes les parties
des deux continents, les os d’une espèce d’éléphant, voisine
de celle des Indes, mais dont les mâcheliëres avaient
des rubans plus étroits et plus droits ^ où les alvéoles des
défenses étaient beaucoup plus longs à proportion, et la
mâchoire inférieure plus obtuse. Un individu récemment
tiré des glaces, sur les côtes de Sibérie, par M. Adams?
paraît avoir été couvert d’un poil épais et de deux natures;
en sorte q u ’il serait possible que cette espèce eût vécu
dans des climats froids. Elle a , depuis long-temps, disparu
du globe. (Yoy, Cuv., Recherches sur les oss. foss.,
tom, I. j .*
Le deuxième genre des proboscidiens ou
L es Mastodontes. ( Mastodon. Cuv. )
A été d é tru it to u t e n t i e r , e t n ’a laissé aucune espèce
v iv an te . I l avait les pieds, les défenses, la trompe e t bea<u~
P AC HT DERMES.
coup d ’autres détails de conformation communs avec
les é lé p h a n ts; mais il en d ifférait p a r les m âche!ières,
d o n t la couronne h érissée, au so rtir de la g en c iv e , de
grosses pointes c o n iq u e s, offrait à mesure de sa d é tritio n
des disques p lu s ou moins lax-ges, q u i rep ré sen ta ien t les
coupes de ces pointes (r). Ces d e n ts , q u i se succédaient
d ’arriè re en a v a n t , comme celles de l ’é lé p h a n t, présenta
ie n t aussi d ’a u tâ n t p lu s dé paires de pointes q u ’elles
é ta ien t d ’u n an im a l p lu s âgé.
Le grand Mastodonte. ( Mastodon gigànteum. Cuv.
Loc. ci t. )
Où les coupes des pointes étaient en losange, est l’espèce
la plus célèbre. Il égalait l’éléphant, mais avec des proportions
encore plus lourdes^ On en trouve des restes
merveilleusement bien conservés et en grande abondance
dans presque toutes les parties de l’Amérique septentrionale.
Ils sont infiniment plus rares dans l’ancien continent.
Le Mastodonte à dents étroites. ( Mastodon angustidens.
Cuv. Loc. cit. )
Dont lès mâchelieres, plus étroites que celles du précédent
, offrent, par la détrition ; des disques en forme de
treffles, qui les ont fait confondre par quelques auteurs
avec des mâchelières d’hippopotames , était d’un tiers
moindre que le grand mastodonte, et bien plus bas sur
jambes. On en trouve les dépouilles dans presque toute
1 Euiope , et dans la plus grande partie de l’Amérique méridionale.
Dans quelques endroits , ses dents teintes par le
fer , deviennent, en les chauffant, d’un assez: beau b leu ,
et donnent cé q u ’on appelle des turquoises occidentales
(2). 1 2
(1) Cette conformation, commune aux mastodontes, aux hippopotames
, aux cochons, etc. ■, a fait croire mal à propos que les premiers
e'taient carnivores.
(2) On en a encore de'couvert quelques espèces moins répandues,
voy. Cuv.,loc. c it., et tout nouvellement il en a été rapporté du pays des
Birmans des espèces très remarquables, dont on attend la description de
M. Buckland , Mast, latidens ,• Mast, elephantoides, etc.
TOME I . l6