qui les déterminent à agir comme les sensations
ordinaires et accidentelles déterminent communément.
C’est une sorte de rêve ou de vision qui" les
poursuit toujours ; et dans tout ce qui a rapport à
leur instinct, on peut les regarder comme des espèces
de somnambules.
L’instinct a été accordé aux animaux' comme supplément
de l ’intelligence , et pour concourir avec
elle , et avec la force et la fécondité , au juste degré
de conservation de chaque espèce.
L ’instinct n’a aucune marque visible dans la conformation
de l ’animal ; mais l’intelligence, autant
qu’on a pu l’observer, est dans une proportion constante
avec la grandeur relative de cerveau et surtout
de ses hémisphères.
DE LA MÉTHODE DANS SON APPLICATION AU RÈGNE ANIMAL.
D’après ce que nous avons dit sur les méthodes
en général, il s’agit de savoir quels sont dans les
animaux les caractères les plus influents dont il
faudra faire les bases de leurs premières divisions.
H est clair que ce doivent être ceux qui se tirent des
fonctions animales; c’est-à-dire des sensations et du
mouvement, car non-seulement ils font de l ’être un
animal, mais ils établissent en quelque sorte le degré
de son animalité.
. L’observation confirme ce raisonnement, en montrant
que leurs degrés de développement et de complication
concordent avec ceux des organes des
fonctions végétatives.
Le coeur et les organes de la circulation sont une
espèce de centre pour les fonctions végétatives,
comme le cerveau et le tronc du système nerveux
pour les fonctions animales. Or, nous voyons ces
deux systèmes se dégrader et disparaître l’un avec
l ’autre. Dans les derniers des animaux, lorsqu’il
n’y a plus de nerfs visibles, il n’y a plus de fibres
distinctes, et les organes de la digestion sont simplement
creusés dans la masse homogène du corps.
Le système vasculaire disparaît même avant le système
nerveux dans les insectes ; mais, en général,
la dispersion des masses médullaires répond à celle
des agents musculaires; une moelle épinière sur laquelle
des noeuds ou ganglions représentent autant
de cerveaux, correspond à un corps divisé en anneaux
nombreux et porté sur des paires de membres
réparties sur sa longueur, etc.
Cette correspondance des formes générales^ qui
résultent de l ’arrangement des organes moteurs,
de la distribution des masses nerveuses, et de l ’énergie
du système circulatoire, doit donc servir de
base aux premières coupures à faire dans le règne
animal.
Nous examinerons ensuite, dans chacune de ces
coupures, quels caractères doivent succéder immédiatement
à ceux là et donner lieu aux premières
subdivisions.