mulot. Elle répand une forte odeur de m u sc , qui imprègne
tou t ce q u ’elle touche. On la trouve dans toutes*
les Indes , et une partie de l'Afrique; et elle est du nombre
des animaux embaumés p a rle s anciens Égyptiens (i).
L e s D e s m a n s , (M y g a l e . C u v . )
Diffèrent des musaraignes p a r deux très p etites dents
placées en tre les deux grandes incisives d ’en b a s, e t
parce que leurs .deux incisives supérieures sont en tr ia n gle
e t aplaties. Derrière ces incisives sont six ou sept
p e tite s d en ts, e t q u a tre molaires hérissées.Leur museau
s’alonge en une p etite tromp e très flexible, q u ’ils agite
n t sans cesse. L e u r queue lo n g u e , écailleuse e t aplatie
su r les côtés, e t leurs pieds à cinq do ig ts, tous ré u n is
p a r des membranes, en fo n t des animaux aqu atiq u es. Ils
o n t l ’oeil très p e tit, e t p o in t d ’oreilles extérieures.
Le Desman de Russie , vulg. Rat musqué de Russie.
( Sorex moschatus, Lin. ) Buff. X, i. Pall. Act. petrop.
1781. p art. II. pl. 5.
Presque aussi grand qu’un hérisson , noirâtre en dessus,
blanchâtreendessous,laqueued’unquartmoinslongueque
le corps; fort commun le long des rivières et des lacs de la
Russie méridionale. Il s’y nourrit de vers , de larves d’insectes,
et surtout de sangsues, qu’il retire aisément de la
vase avec son museau mobile ; son te rrie r, creusé dans la
(1) Je regarde le S. myosurus de Pall. et de Geoff., Ann. Mus, XVII,
pl. 111, f. a ; le S. capensis, id ., ib ., pl. 11 , f. 2 ; le S. indicus, id. ,
Mém. du Mus. I, pl. xv , f. 1, comme des âges ou des variétés d’une
même espèce , à laquelle je rapporte encore le S. giganteus, Isid. Geoff.,
Mém. du Ai us. XV, pl. îv, f. 3 ; peut-être même Je sorex Jlauescens,
Isid. Geoff,, ib. (Seba la représente Mus. I, pl. x x x i, f. 7 et i l ,
pl. lxiii , f. 5 ,) et la variété blanche, I, pl. xlvii, f. 4 - — Aj. le S: mu-
rinus, Lin., de Java, de la taille de la souris, gris, à oreilles nues, à queue
ronde , presque aussi longue que le corps. — Le S. brevicaudus , Say, de
l’Amér. sept., noirâtre, à oreilles cachées , à queue du quart de la longueur
ducorps. —Le S. parvus, id., à oreilles nues. — Le S. suaveolens,
Pall., et les autres espèces qu’il indique dans sa Zoographie russe. Ge
genre n’a guère moins besoin d’une revue que celui des chauves-souris.
berge, commence sous l’eau, et s’élève de manière que
le fond reste au-dessus du niveau dans les plus grandes
eaux. Cet animal ne vient point à sec volontairement; mais
on en prend beaucoup dans les filets de pêcheurs. Son
odeur musquée vient d’une pommade sécrétée dans de
petits follicules qu’il a sous la queue. Elle se communique
même à la chair des brochets qui mangent des desmans.
On trouve dans les ruisseaux des Pyrénées une petite
espèce de ce genre à queue plus longue que le corps , que
M. Geoffroy a fait connaître. Ann. du Mus., tom. XVH,
pl. iv , f. 1. ( M y g . p y r en a ïca , H.„)
L es C h r y s o c h l o r e s . ( C h r y s o c h l o r i s . L a c ép .)
O n t, comme le genre p ré c é d e n t, deux incisives en
h a u t e t q u a tre en b as; mais leurs mâchelières son t
h a u te s , distinctes e t presque toutes en forme de prismes
trian g u la ire s; le u r museau ést c o u r t, large e t relev é, e t
leurs pieds de d ev an t o n t seu lemen t trois ongles, d o n t
l ’ex térieu r très g ro s, ex trêmement a rq u é , p o in tu , le u r
donne u n moyen p u issan t de creuser e t de fendre la
te r r e ; les au tre s v o n t en d im in u a n t. Ceux de d e rriè re
en o n t cinq de g ran d eu r o rd in a ire . Ce son t des animaux
souterrains d o n t le genre de vie est semblable à celui des
taupes. L e u r av an t-b ra s est s o u te n u , poup c re u s e r, p a r
u n troisième os place sous le cu b itu s.
La Ch ry so chlo r e d u C a p , vulg. Taupe dorée. ( T a lp a asia-
tica . Lin.) Schreb. CLW , et mieux Brown. îll, XLY.
Un peu moindre que nos taupes, sans queue apparente;
le seul quadrupède connu qui présente quelques nuances
de cesbeauxreflets métalliques dontbrilieut tant d’oiseaux,
de poissons et d’insectes. Son poil est d’un vert changeant
en couleur de cuivre ou de bronze ; ses oreilles n’ont aucune
conque, et l’on ne peut apercevoir ses yeux (1).
( ï j La taupe rouge d’Amérique cie Seba , I , pl. x x x i i , f. 1 ( talpa
rubra, L.), n’est très probablement qu’une clirysoclore du Cap représentée
d’après un individu sec, car dans cet état le poil paraît pourpre: mais le
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