/ace; mais elles se prolongent dans l’animal vivant
en une trompe cylindrique , composée de plusieurs
milliers de petits muscles diversement entrelacés,
mobiles en tout sens, douée d’un sentiment exquis,
et terminée par un appendice en forme de doigt.
Cette trompe donne à l’éléphant presque autant
d adresse que la perfection de la main peut en
donner au singe. Il s’en sert pour saisir tout ce
qu il veut porter à sa bouche et pour pomper sa
boisson, qu il lance ensuite dans son gosier, en y
recourbant cet admirable organe, et il supplée ainsi
à un long cou, qui n’aurait pu porter cette grosse
tête et ses lourdes défenses. Au reste, les parois du
crâne contiennent de grands vides qui rendent la
tête plus légère; la mâchoire inférieure n’a point
d incisives du tout; les intestins sont très volumineux,
1 estomac simple, le cæcum énorme, les
mamelles, au nombre de deux seulement, placées
sous la poitrine. Le petit tette avec la bouche et
non avec la trompe. On ne connaît dans la nature
vivante qu un genre de proboscidiens, qui est celui
des
Éléphants. ( Elephas. L. )
Leq u el comprend les plus grands des mammifères te rrestres.
Le service é to n n a n t q u ’ils tir e n t de le u r trompe,
à la fois in s trum e n t agile e t v ig o u reu x , organe d u ta c t e t
de 1 o d o ra t, contraste avec le u r aspect grossier et leurs
lourdes p ro p o rtio n s; e t comme il se jo in t à une physionomie
assez im p o san te , il a co n trib u é à faire exagérer
l ’intelligence de ces animaux. Après les avoir étudiés
long-temps, nous n ’avons pas tro u v é q u ’elle surpassât
celle d u chien n i de plu sieu rs au tre s carnassiers. D’u n
n a tu re l d ’a illeu rs assez d o u x , les é léphants v iv en t en
troupes sous la co n d u ite des vieux mâles. Ils ne se
n o u rrissen t que de végétaux:’
L e u r caractère d is tin c tif consiste en des mâehelières
d o n t le corps se compose d ’u n certain nombre de lames
verticales , formées chacune de substance osseuse, enveloppées
d ’ém a il, e t liées ensemble p a r u n e troisième
substance appelée c o rtic a le ; semblables en u n mo t à
celles que nous ayons vues dans les cabiais e t dans p lu sieurs
au tre s rongeurs. Ces mâehelières se su c c è d e n t,
n o n pas v e rtic a lem en t, comme nos mâehelières de rem placemen
t succèdent à nos mâehelières de l a i t , mais
d ’arrière en a v a n t, de façon q u ’à mesure q u ’un e d e n t
s use , elle est en même temps poussée en av an t p a r
celle q u i v ie n t après ; en sorte que l ’é lép h an t a ta n tô t
u n e , ta n tô t deux mâehelières de chaque côté , q u a tre ou
h u i t en to u t , selon les époques. Les premières de ces
d en ts o n t p eu de lam e s, e t celles q u i le u r succèdent
en o n t to u jo u rs davantage. On d it que certains éléphants
ch an g en t ainsi ju sq u ’à h u i t fois de mâehelières. Us ne
changent q u ’un e fois de défenses.
Les éléphants d’aujourd’h u i , revêtus d’une peau ru d e , et
presque sans poils, n’habitent .que la zone torride de l’ancien
co n tin en t, et l’on n ’y en a encore reconnu que deux
espèces.
L’Eléphant des Indes. (Elephas indicus: Cuv. ) Buff. XI,
1., et Sup. III, lix.
A tête oblongue, à front concave, à couronne des mu-
chelières présentant des rubans transverses, ondoyants,
qui sont les coupes des lanres qui les composent, usées
par la trituration. Cette espèce a les oreilles plus petites,
et porte quatre ongles aux pieds de derrière. Elle habite
depuis l’Indus jusqu’à la mer Orientale et dans les grandes
îles, au midi d e l’lnde. On en p ren d , de temps iminémo