3-42 OISEAUX
On pourrait réserver le nom de
Chouettes. (U lula. Cuv,)
Pour les espèces qui ont le bec et l’oreille des hibous,
niais non leurs aigrettes. Nous n’en possédons point de
telles ici ; mais il y en a dans le nord des deux continents,
par exemple :
La grande Chouette grise de Laponie. (Str. laponica. Gm. )
Presque de la taille de notre grand duc; mélangée de
gris et de brun dessus, blanchâtre, à taches longitudinales
gris-brun dessous. Elle habite les montagnes du nord de
la Suède (i).
L es E ffrayes. (Strix. Savigny. )
Ont l’oreille aussi grande que les hibous et pourvue d’un
opercule qui l’est encore plus que celui de ces derniers;
mais leur bec alongé ne se courbe que vers le bout, tandis
que, dans tous les autres sous-genres, il est arqué dès la
pointe. Elles manquent d’aigrettes; leurs tarses sont empllimés
, mais elles n’ont que des poils à leurs doigts. Le masque
formé par les plumes effilées qui entourent leurs
yeux, a plus d’étendue, et leur donne une physionomie plus
extraordinaire encore qu’aux autres oiseaux de nuit.
L’espèce commune en France (Str .jlam m ea , L. ), enl.,
4 4o ; Frisch, lxxxxvii , Naum. 47,2 , paraît répandue sur
tout le globe. Son dos est nué de fauve et de cendré ou
de brun, joliment piqueté de points blancs enfermés chacun
entre deux points noirs , et son ventre tantôt blanc,
tantôt fauve , avec ou sans mouchetures brunes. Elle niche
dans les tours, les clochers; et c’est elle que le peuple
regarde plus spécialement comme un oiseau, de mauvais
augure (2),
Les Chats-Hltans. (Syrîiium. Savigny.)
Ont le disque déplumés effilées, et la collerette comme les
( 0 Aj. La Chouette grise dit Canada ( Str. nebulçsa, Gm. ) Vieil!.,
17. Wils. IV, xxxm. 2. .
(2) Ajout, (Str, bqdia, T.) col. 5 4 --—N.B. La Chouette,à queue fourchue,
du Brésil, col. 4 3 2 , ne paraît différer de l’effraye que par l’empaillage.
DE PROJE. 34-3
précédents; mais leur conque se réduit à une cavité ovale
qui n’oceupe pas moitié de la hauteur du crâne; ils n’ont
point d’aigrettes, et leurs pieds sont emplumés jusqu’aux
ongles.
Le Chat-Huant de ce pays-ci. {Str. aluco et stridula. L. )
Hulottç, Chouette des bois, etc. Enl. 4 4 1 > 4^7 $ Frisch,
lx x x x iv , l x x x x v , lx x x x v i . Naum. 46 et/^, 1.
Est un peu plus grand que le hibou commun, couvert
. partout de taches longitudinales brunes, déchirées sur les
côtés en dentelures transverses ; il a des taches blanches
aux scapulaires et vers le bord antérieur de l’aile. Le fond
du plumage est grisâtre dans le mâle, roussâtre dans la
femelle; ce qui les avait fait long-temps considérer comme
deux espèces (1). Ces oiseaux nichent dans les bois, ou
pondent souvent dans'des nids étrangers, et se tiennent
dans de vieux troncs d’arbres (2).
Nous réservons le nom de
Ducs. (Bubo. C uv. )
Aux espèces qui, avec la conque aussi petite et le disque
de plumes moins marqué que les chats-huans, possèdent des
aigrettes. Ceux qu’on connaît ont de gros pieds emplumés jusqu’aux
ongles; tel est
Le grand Duc des naturalistes. ( Str. bubo. ) Enl. 434 î
Frisch. lxxxxiii. Naum. 4 4 -
Le plus grand des oiseaux de nuit, fauve avec une mèche
et des pointillures latérales brunes sur chaque plume ;
le brun est plus abondant dessus, le fauve dessous , lés
aigrettes presque toutes noires (3).
(1) Les Str. sylvestris, rufa} noctua'alba, de Scopoli, et le str. solo-
niensis, que Gmelin a intercalés dans son système, sont trop indéterminés
pour être considérés comme autre chose que des variétés, probablement
du chat-huant. Il est bon de savoir que dans tout ce genre, les
femelles sont plus rousses que les mâles; ce qui a fait quelquefois multiplier
les espèces.
(2) Ajout, le Str. pagodarum, Tem. col. 220.
(3) On ne peut admettre le Str. scandiaca, L. qui ne repose que sur
une figure laissée par Rudbek, et faite probablément d’après une variété'