Les deux Océans nourrissent de nombreuses espèces de
dauphins, que l’on a long-temps confondues.
11 y en a un qui vient sur nos côtes ( Delph. dubius,
Cuv.), et a les mâchoires armées seulement de trente-
six à trente-sept dents partout; mais aussi fines, aussi pointues
qu’au dauphin commun, auquel il ressemble également
par les couleurs.
M. Dussumier en a découvert un aux îles du-Cap-Vert
( D. frontalis , Duss. ) , fort semblable *au précédent ,
mais un peu autrement coloré, et à trente-quatre dents
partout. Notre D. frontatus n’a que vingt-une dents partout,
plus grosses qu’au précédent, et le museau plus
long et plus comprimé ; on ne connaît pas son origine.
Il y en a un au Malabar (D. plumbeus, Dussum.), dont
le museau à la même forme comprimée ; mais est armé
partout de trente-sept dents (i).
Le même naturaliste en a rapporté un de Ceylan {D. ve-
/o.r,Duss. ) qui a le museau un peu plus alongé , et partout
quarante-une dents; et un autre de la côte de Malabar ,
qui surpasse même le dauphin commun par le nombre
de ses dents; il en a partout de cinquante-cinq à soixante,
M. Dussumier le nomme D. longirostris (2).
M. de Blainville sépare de ces premiers dauphins, sous
le nom de Delphinorhynques , les espèces où le museau
alongé et grêle n’est cependant pas séparé du front par
un sillon prononcé."
Il eu est échoué un sur nos côtes ( D. micropterus,
Cuv., ), remarquable par sa dorsale petite et placée fort
(1) Je soupçonne ce D. plumbeus d’être le même que le D. malaianus,
de MM. Lesson et Garn. Voy. delà Coq., pl. ix, f. 5.
(2) Nous ne pouvons placer dans cet ouvrage des espèces qui n’ont été
vues que de loin, et dont 011 n’a rapporté aucune partie; nous citerons
donc seulement comme indications : le D. albigena, Quoy et Gaym.,
Voy. de Freyc., pl. x i, ou D. superciliosus, Less. et Garn., Voy. de la
Coq., pl. ix, f. 2. —Le D. cruciger, Quoy et Gaym., ibid., f. 3 et 4 > qui
est au moins bien voisin du D . bivittalus, Less. et Garn., f. 3. — Le
D. lunalus, Less. et Garn. , f. 4- — Encore moins pouvons-nous,introduire
ici des espèces qui n’ont pas même été figurées.
en arrière. 11 atteint une taille de quinze pieds, et perd de
bonne heure toutes ses dents (1).
Un autre , que nous voyons aussi quelquefois {D . ros-
traltis, Cuv. ), a le museau grêle, et extérieurement tout
d’une venueavëc la tête, et les dents au nombre de vingt-
une partout. Sa dorsale est de grandeur ordinaire (2).
On doit distinguer de ce premier groupe le Dauphin du
Gange (D. gangeticus, Roxburg), dont l’évent est en ligne
longitudinale, et qui a les mâchoires, grêles, renflées au
bout. Il remonte très loin dans le Gange : c’est probablement
le platanista de Pline.
D ès Marsouins. ( P hocæna. C u v . )
N’ont point de bec, mais le museau court et uniformément
bombé.
Le Marsouin commun, Porpess des Anglais. {Delph. pho-
coena. L.) (3 ). Lacep. xm, f. 2.
A dents comprimées , tranchantes, de figure arrondie ,
au nombre de vingt-deux à vingt-cinq de chaque.côté à
chaque mâchoire; noirâtre dessus, blanc dessous. C’est le
plus petit des cétacés, et il n’atteint que quatre à cinq
pieds de longueur. Il est fort commun dans toutes nos
mers, où il se tient en grandes troupes.
Il y a dans les mers du Cap, un marsouin assez semblable
au nôtre, mais qui-a vingt-huit dents partout, cylindriques,
un peu pointues, et non pas comprimées comme
celles du noire. C’est le D. capensis de M. Dussumier.
L’D>«i//WdesSai n tongeoi s, Buts kopfetSchwerdJisch des v
Hollandais et des Allemands, Grampus desAnglais(4 ). {D.
orca et D. gladialor. ) Lacep. xv, 1, et moins bien, y, 3 .
A dents grosses, coniques, un peu crochues, au 110m- *2 3
(1 Blainville, Nouv. Bullet. desSc., IV,p. 139, etFr. Cuv., Maramif. ,
sous le nom très impropre de D. deDale, qui appartient à l’hyperoodon.
JjC B . Le D . rostralus de Shaw n’çst que le gangeticus.
(2) Aj. le dauphin couronné, Freminville, Nouv Bullet. des Sc., III,
n° 56, pl. 1, f. 11.
(3) Marsouin est corrompu de l’allemand meerschwcin, cochon de
mer. Porpess, du latin porcus piscis.
(-4) Grampus est corrompu du français grand poisson. Buts kopf, ou
plutôt boots kopf, signifie que sa tète est faite comme une chaloupe.
Schwerdt fis ch, poisson à sabre, à cause de sa nageoire dorsale.
TOME I. 1Q