ordinaires. Pendant que les ruminants tettent et ne
vivent que de lait, la caillette est le plus grand de
leurs estomacs. La panse se ne développe et ne prend
son enorme volume qu’à mesure qu’elle reçoit de
l ’herbe. Le canal intestinal des ruminants est fort
long; mais peu boursouflé dans les gros intestins.
Leur cæcum est de même, long et assez lisse. La
graisse des ruminants durcit plus en refroidissant
que celle des autres quadrupèdes, et devient même
cassante. On lui donne le nom de suif. Leurs ma-1
melles sont placées entre leurs cuisses.
Les ruminants sont, de tous les animaux, ceux
dont l ’homme lire le plus de parti. Il peut manger
de tous, et c’est même d’eux qu’il tire presque toute
la chair dont il se nourrit. Plusieurs lui servent de
bêtes de somme; d’autres lui sont utiles par leur
lait, leur suif, leur cuir, leurs cornes et d’autres
productions.
Les deux p remiers genres n ’o n t p o in t de cornes.
L es Chameaux. (C amelus. L . )
Se ra p p ro c h e n t u n peu p lus que les au tre s de l ’ordre
p ré c éd en t. Ils o n t non-seulement to u jours des canines
aux deux m â ch o ire s, mais encore deux dents p o intues
implantées dans 1 os in c is if, les incisives inférieures au
nombre de six , e t les molaires de v in g t ou de d ix -h u it
se u lem e n t, a ttr ib u ts q u ils possèdent seuls p arm i les
rum in a n ts , ainsi qu e d ’avoir le scaphoïde e t le cuboïde
d u tarse séparés. Au lieu de ce g ran d sabot ap la ti au
côté in te rn e q u i enveloppe to u te la p a rtie in fé rieu re de
chaque doigt e t d é te rm in é la figure d u pied fo u rch u
o rd in a ire , ils n ’en o n t q u ’u n p e tit, a d h é ra n t seu lemen t
à la d e rn ière phalange, e t de forme symétrique comme les
sabots des pachydermes. L eu r lèvre renflée e t fen d u e ,
le u r long c o u , leurs orbites s a illa n ts , la faiblesse de
leu r c ro u p e , la p ro p o rtio n désagréable de leurs jambes
e t de leurs pieds , en font des êtres en q u elq u e sorte d ifformes;
mais le u r extrême so b rié té , e t la faculté q u ’ils
o n t de passer p lusieurs jours sans b o ir e , les re n d e n t de
première u tilité .
Cette faculté tie n t p ro b ab lem en t à de grands amas de
cellules q u i garnissent les côtés de le u r pan se , e t dans
lesquelles il se re tie n t ou se p ro d u it c o n tin u e llem en t de
l’eau. Les au tres rum in a n ts n ’e iro n t p o in t de semblables.
Les chameaux u rin e n t en a rriè re , mais le u r verge
change de d ireetiô n p o u r l ’a c co u p lem en t, q u i se fa it
avec beaucoup de p é in e , e t p e n d a n t lequel la femelle
reste couchée. Au temps d u r u t , il su in te de le u r tête
u n h um e u r fétide.
L es Chameaux proprement dits.
Ont les deux doigts réunis en dessous, jusque près de la
pointe , par une'semelle commune et le dos chargé de loupes
dégraissé. Ce sont de grands animaux de l’ancien monde dont
on connaît deux espèces , toutes les deux complètement réduites
à l’état domestique (i).
Le Chameau à deux bosses. ( Camelus baelrianus. L. )
Buff. XI, xxii.
Originaire du centre de l’Asie,«et qui descend beaucoup
moins vers le midi que
Le Chameau à une seule bosse. ( Camelus dromedarius. L. )
Buff. XI, ix.
Qui s’est répandu d’Arabie dans tout le nord de l’Afrique
|M Pallas rapporte , sur la foi des Bouchares et des Tartares , qu’il y a
des chameaux sauvages dans les déserts du milieu de l'Asie; mais il faut
remarquer que les Calmouques , par principe de religion , donnent la liberté
à toutes sortes d’animaux.