carnassièresy les antérieures pointues, fausses molaires,
et les postérieures mousses, tuberculeuses.
On conçoit facilement que les genres qui ont
moins de fausses molaires, et dont les mâchoires sont
plus courtes, sont ceux qui ont le plus de force pour
mordre.
C’est d’après ces différences que les genres peuvent
s’établir le plus sûrement.
Il faut cependant y joindre la considération du
pied de derrière.
Plusieurs genres appuient, comme ceux des
deux familles précédentes ; la plante entière du pied
sur la terre , lorsqu’ils marchent ou qu’ils se tiennent
debout, et l’on s’ên aperçoit aisément par
l ’absence de poils sous toute cette partie.
D’autres en plus grand nombre ne marchent que
sur le bout des doigts en relevant le tarse. Leur
course est plus rapide, et à cette première différence
s’en joignent beaucoup d’autres dans les habitudes
et même dans la conformation intérieure. Les uns
et les autres n’ont pour toute clavicule qu’un rudiment
osseux suspendu dans les chairs.
LES PLANTIGRADES.
Forînent cette première tribu qui marche sur
la plante entière, ce qui leur donne plus de facilité
pour se dresser sur leurs pieds de derrière. Ils
participent à la lenteur, à la vie nocturne des insectivores,
et manquent, comm,eeux, de caecum :
la plupart de ceux des pays froids passent l ’hiver
en léthargie. Ils ont tous cinq doigts à tous les-pieds.
L e s O u r s . ( U r s u s . L i n . )
O n t trois grosses molaires de chaque coté ( 0 , à
chaque m â ch o ire , en tiè rem e n t tu b e rcu leu se s, d o n t la
postérieure d ’en h a u t e t l’an té rieu re d ’en h a u t son t les
p lus longues. Elles sont précédées d ’une d e n t u n peu
p lu s tr a n c h a n te , q u i est la carnassière de ce g e n ie , et,
d ’u n nombre variable de trè s p e tite s fausses m o laires,
q u i tom b e n t quelquefois de bonne h eu re . Cette d e n tiT
tio n , presque de frugivore, fa it q u e, malgré le u r extrême
fo rc e , ils ne mangent guère de ch a ir qu e p a r nécessite.
Ce sont de grands animaux à corps t r a p u , à membres
ép a is, à queue très co u rte : le cartilage de le u r nez est
prolongé e t mobile. Us se creu sen t des an tres o u se cons
tru is e n t des cabanes où ils passent l ’h iv e r dans un e
somnolence p lu s ou/moins p ro fo n d e , e t sans p ren d re d a-
limen ts. C’est dans cette re tra ite que la femelle met bas.
Les espèces ne se d istin g u e n t pas aisément p a r des
caractères sensibles. On compte :
L’Ours brun dJ Europe. {Ursus arc tos. L in .) Buff, VUI,
X X X I .
A front convexe, à pelage brun , plus ou moins laineux
dans la jeunesse, et devenant plus lisse avec l’âge. On en
voit de grisâtres, de presque jaunes , d’autres d’un b run
à reflets presque argentés : la hauteur relative de leurs
jambes varie également, et le to u t sans rapport constant
avec l’âge ou le sexe. La livrée du premier âge est le plus
souvent un collier blanchâtre; qui dans quelques variétés
persiste plus ou moins long-temps, et meme toute la vie.
(i) N. B. Nous ne répéterons plus ces mots de chaque côté, etc., il
est entendu que nous ne parlerons plus que des molaires d'un côté , celles,
de l’autre étant les mêmes.