ganes de la manducation, qui déterminent la nature
de leurs aliments, et entraînent après eux, non-
seulement tout ce qui a rapport à la fonction digestive
, mais encore une foule d’autres différences,
relatives même à l’intelligence.
La perfection des organes du toucher s’estime d’après
le nombre et la mobilité des doigts, et d’après
la manière plus ou moins profonde dont leur extrémité
est enveloppée dans l ’ongle ou dans le sabot.
Un sabot qui enveloppe tout-à-fait la partie du
doigt qui touche à terre, y émousse le tact, et rend
le pied incapable de saisir.
L’extrême opposé est quand un ongle formé d’une
seule lame ne couvre qu’une des faces du bout du
doigt, et laisse à l’autre face toute sa délicatesse.
Le régime se juge par les dents mâchelières, à la
forme desquelles répond toujours l ’articulation des
mâchoires.
Pour couper de la chair, il faut des mâchelières
tranchantes comme une scie, et des mâchoires serrées
comme des ciseaux, qui ne puissent que s’ouvrir
ou se fermer.
Pour broyer des grains ou des racines, il faut des
mâchelières à couronne plate, et des mâchoires qui
puissent se: mouvoir horizontalement ; il faut encore,
pour que la couronne de ces dents soit toujours inégale
comme une meule, que sa substance soit formée
de parties inégalement dures, et dont les unes s’usent
plus vite que les autres.
Les animaux à sabot sont tous de nécessité herbivores
ou à couronnes des mâchelières plates,
parce que leurs pieds ne leur permettraient pas de
saisir une proie vivante.
Les animaux à doigts onguiculés étaient susceptibles
de plus de variétés ; il y en a de tous les régimes;
et outre la forme des mâchelières , ils diffèrent
encore beaucoup entre eux par la mobilité
et la délicatesse des doigts. On a surtout saisi à cet
|égard un caractère qui influe prodigieusement sur
f’adresse et multiplie leurs moyens d’industrie ; c’est
la faculté d’opposer le pouce aux autres doigts, pour
saisir les plus petites choses, ce qui constitue la main
proprement dite ; faculté qui est portée à son plus
haut degré de perfection dans l ’homme, où l ’extrémité
antérieure tout entière est libre et peut être
employée à la préhension.
Ces diverses combinaisons qui déterminent rigoureusement
la nature des divers Mammifères, ont
donné lieu à distinguer les ordres suivants :
Parmi les onguiculés, le premier, qui est en
même temps privilégié sous tous les autres rapports,
l’ homme, a des mains aux extrémités antérieures
seulement; ses extrémités postérieures le soutiennent
dans une situation verticale.
L’ordre le plus voisin de l’homme , celui des quadrumanes
, a des mains aux quatre extrémités.
Un autre ordre, celuides carnassiers, n’a point de
pouce libre et opposable aux extrémités antérieures.