L'autruche vit d’herbagçs.et de graines, et son goût est
si obtus, q u ’elle avale indifféremment des cailloux, des
morceaux de fer et de cuivre , etc. Lorsqu’on la p o u rsu it,
elle sait lancer des pierres en arrière avec beaucoup de vi*
gueur. £ucun animal ne peut l’atteindre à la course.
EAutruche d*Amérique, Nandou , Churi, etc. ( Struthio.
rhea. Lin. (i). Hammer. An. Mus. XII, xxxix. Vieill.
Galer. 224’
De près de moitié plus petite, à plumes moins fournies,
d’un gris uniforme, se distingue surtout par ses pieds à
trois doigts , tous munis d’ongles. Son plumage est grisâtre
, plus brun sur le dos: une ligne noirâtre descend le
long de la nuque du mâle. Elle n’est pas moins abondante
dans le sud de l’Amérique méridionale que l’autruclie en
Afrique. On n’emploie ses plumes que pour faire des balais.
Prise je u n e , elle s’apprivoise aisément. On dit que
plusieurs femelles pondent dans le même nid , ou plutôt
dans la même fosse, des oeufs jaunâtres qu’un mâle couve.
On ne la mange que dans sa jeunesse.
L es Casoars. ( Casuarius. Briss. )
O n t les ailes encore plu s courtes que les au tru ch e s ,
to ta lem en t in u tile s p ’o u r la course ; leu rs pieds o n t trois
do ig ts, tous garnis d ’ongles; leurs plumes o n t des barbes
si peu gai’nies de b a rb u le s , que de.loin elles ressemblent
à d u poil ou à des crins tombants. .
On en connaît également deux espèces , dont chacune
pourrait faire un genre.
Le Casoarà casque ou Emeu (2). (Struthio-casuarius. Lin.)
Enl. 3i 3 , et ïnieux Frisch. io 5 (3).
A bec comprimé latéralement, à tête surmontée d’une
(1) Brisson et Buffon lui ont appliqué mal à propos, d’après Barrère, le
nom de Touyou, ou plutôt de Touiouiou, qui appartient au Jabiru. C’est
le genre Rhea de Brisson. Les Portugais du Brésil lui ont transféré le nom
d’Emeu , qui appartient proprement au Gasoar.
(2) Cassuwaris, nom de cet oiseau en malai. Selon Clusius, eme ou
émeu serait son nom particulier à Banda.
(3) Maréchal en a aussi donné une excellente figure dans la ménagerie'
du Muséum , et M. Vieillot l’a fait copier dans sa galerie , pl. aaâ.
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ECHASSIERS. , 4 9 7
proéminence osseuse, recouverte de substance cornée ;
la peau de la tête et du haut du cou n u e, teinte en bleu
céleste et en couleur de feu, avec des caroncules pendantes,
de la nature de celles du dindon; l’aile a quelques tiges
roides, sans barbes , qui servent à l’oiseau d’armes poulie
combat ; l’ongle du doigt interne est de beaucoup le plus
fort. C’est leplus grand des oiseaux, après l’autruche, dont
il diffère assez par l’anatomie; car il a les intestins courts,
, les cæcums p e tits; il manque d’estomac intermédiaire
entre le jabot.et le gésier, et son cloaque n’excède pas celui
des autres oiseaux en proportion. Il mange des fruits ,
des oeufs, mais point de grain. Il pond des oeufs verts en
petit nombre, qu’il abandonne, comme l’au tru ch e , à la
chaleur naturelle. On le prend dans différentes îles de
l’archipel des Indes.
Le Casoar de la Nouvelle-Hollande. ( Casuarius Novoe-Hol-
landioe. L a th .) Voy. de Pérou, AtL, prem. part. pl.
xxxvi. 'Vieill. Gai. pl. 226. (1)
À bec déprimé, sans casque sur la tê te , du n u seulement
autour de l’oreille, le plumage brun , plus fo u rn i,
les plumes plus barbues; point de caroncules, ni d’éperons
à l’aile ; les ongles des doigts à peu près égaux. Sa
chair ressemble à celle du boeuf. Il est plus rapide à la
course que le meilleur levrier. Ses petits sont rayés de
brun et de blanc (2).
(1) M. Vieillot en fait son genre Emou ou Dromaius.
(2) N. B. Je ne püis placer dans ce tableau des espèces aussi mal connues,
ou même aussi peu authentiques que celles qui composent le genre
D idus, Lin.
La première ou le Dronte (Didus ineptus) n’est connue que par une
description faite par les premiers navigateurs hollandais, et conservée par
Clusius, E x o t., p. 99, et par un tableau à l’huile , de la même époque ,
copié par Edwards, pl. ; car la description d’Herbert est puérile, et.
toutes les autres sont copiées de Clusius et d’Edwards. Il paraît que l’espèce
entière a disparu, et l’on n’en possède plus aujourd’hui qu’un pied
conservé au Muséum britannique (Shaw, Nal. miscell., pl. 14 3 , et une
tète en assez mauvais état au Muséum Asmoléen d’Oxford («ƒ., ib., pl.
3 66). Le bec ne paraît pas sans quelque rapport avec celui des Pingouins
et le pied ressemblerait assez à celui des Manchots , ‘s’il était palmé.
La deuxième espèce, ou le Solitaire, (Didus solitarius) ne repose crac sur
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