84- MA M MI PÈRES.'
Iles de l’a rch ip e l in d ien . Les innombrables petites lies
de la mer d u Sud sont peuplées aussi p a r un e belle
ra c e , q u i p a ra ît te n ir de près aux In d ie n s , e t d o n t
la langue a beaucoup de rap p o rts avec le malai; mais
dans l ’in té rie u r des grandes île s , spxto u t dans les lieux
les plus sauvages, h a b ite n t d ’au tre s hommes à te in t n o ir,
à visage de n èg re , tous extrêmement b a rb a re s , q u e l ’on
a nommés Alfoxxroxxs; e t su r les côtes de la nouvelle G u inée
e t des îles voisiues sont d ’au tres nègres presque semblables
à ceux de la côte o rien tale de l ’A friq u e , que l ’on
a appelés P apous; c’est aux Alfourous que l ’on rap p o rte
les h a b ita n ts de la nouvelle H o lla n d e , e t l’on assure que
ceux de la te rre de Diémen son t p lu tô t des Papous (1).
Ni ces Malais n i ces Papous ne se laissent aisément
ra p p o rte r à l’un e des tro is grandes races ; mais les p re miers
p e u v e n t-ils ê tre n e ttem e n t distingués de leurs
voisins des deux cô té s, les In d o u s caucasiques e t les Chinois
m ongoliques ? Nous avouons que nous ne le u r tro u vons
pas encore de caractères suffisants p o u r cela. Les
Papous sont-ils des nègres an c ien n em en t égarés su r la
mer des In d e s ? On n ’en a pas encore de figures n i de
descriptions assez n e tte s p o u r ré p o n d re à cette qu e stio n .
Les h a b ita n ts d u n o rd des deux c o n tin e n ts , les Sa-
moyèdes, les L ap o n s, les E sq u im au x , v ie n n e n t, selon
q u e lq u e s-u n s ., de la race mongole ; selon d ’a u tr e s , ils
ne sont q u e des rejetons dégénérés d u rameau scythe e t
ta rta re de la race caucasique.
Les Américains eux-mêmes n ’o n t p u encore être ramenés
cla irem en t n i à l ’un e n i à l ’a u tre de nos races de l ’a n cien
c o n tin e n t, e t cep en d an t ils n ’o n t pas non plu s de
caractère à la fois précis e t co n stan t qu i puisse en faire
(i) Voyez, sur les diverses races qui peuplent les îles delà mer des
Indes et de l’Océan pacifique , la dissertation de MM. Lesson et Garnot,
dans la Zoologie; du Voyage de la Coquille , p. i - i i 3. Sur les langues
des nations asiatiques et sjir leurs rapports mutuels , consultez Y A sia p-o-
lyglotla de M. Klaprotli.
u n e race p a rticu liè re . L e u r te in t rouge de cuivre n ’en
e s t pas u n suffisant; leu rs cheveux généralement noirs
e t le u r barbe ra re les fe ra ien t ra p p o rte r aux Mongoles,.
si leux-s tra its aussi p rononcés, le u r nez aussi sa illa n t que
les n ô tre s , leurs yeux grands e t o u v e rts , ne s’y opposaien t
e t ne rép o n d a ie n t à nos formes européennes; leu rs la n gues
son t aussi innombrables que leux-s p e u p la d e s, e t 1 on
xx’a p u encore y saisir d ’analogies dénxonstx-atives xxi
entx-e elles xxi avec celles de l’ancien. Moixde (x).
D E U X IÈM E ORD RE D E S M AM M IF È R E S .
LES QUADRUMANES.
Indépendamment des détails anatomiques qui la
distinguent de l’homme, et que nous avons exposés,
cette famille diffère de notre espèce par
le caractère très sensible, que ses pieds de derrière
ont les pouces libres et opposables- aux autres
doigts, et que les doigts des- pieds sont longs et
flexibles comme ceux de la main ; aussi toutes les
espèces grimpent - elles aux arbres avec* facilité.,
tandis qu'ellesme se tiennent, et ne marchent debout
qu’avec peine, ieur pied ne se posant alors que sur
le tranchant extérieur, et leur bassin étroit ne favorisant
point l’équilibre. Elles ont toutes, des intestins
assez semblables aux nôtres, les yeux dirigés
en avant, les mamelles sur la poitrine, la verge
pendante, le cerveau à trois lobes de chaque coté,
(i) Voyez, sur les Américains , outre le Voyage de M. de Humboldt,
si riche en documents importants, les Dissertations de Vater, do. Mitchill.