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 Iles  de  l’a rch ip e l  in d ien .  Les  innombrables  petites  lies  
 de  la  mer  d u   Sud  sont  peuplées  aussi  p a r  un e  belle  
 ra c e ,  q u i  p a ra ît  te n ir  de  près  aux  In d ie n s ,  e t  d o n t  
 la  langue  a  beaucoup  de  rap p o rts  avec  le  malai;  mais  
 dans  l ’in té rie u r  des  grandes  île s ,  spxto u t  dans les lieux  
 les plus sauvages,  h a b ite n t d ’au tre s hommes à te in t n o ir,  
 à visage de n èg re ,  tous  extrêmement  b a rb a re s ,  q u e   l ’on  
 a nommés Alfoxxroxxs;  e t su r les côtes  de  la nouvelle G u inée  
 e t  des îles voisiues  sont  d ’au tres nègres  presque semblables  
 à  ceux  de la côte o rien tale de  l ’A friq u e ,  que l ’on  
 a appelés  P apous;  c’est aux  Alfourous que  l ’on  rap p o rte   
 les  h a b ita n ts  de la   nouvelle H o lla n d e ,  e t l’on assure  que  
 ceux  de  la  te rre   de Diémen  son t  p lu tô t  des  Papous (1). 
 Ni  ces  Malais  n i  ces  Papous  ne  se  laissent  aisément  
 ra p p o rte r  à  l’un e  des  tro is  grandes  races ;  mais  les  p re miers  
 p e u v e n t-ils  ê tre   n e ttem e n t  distingués  de  leurs  
 voisins des  deux cô té s,  les In d o u s caucasiques e t  les Chinois  
 m ongoliques ? Nous avouons  que nous  ne le u r tro u vons  
 pas  encore  de  caractères  suffisants  p o u r  cela.  Les  
 Papous  sont-ils  des  nègres  an c ien n em en t  égarés  su r  la  
 mer  des  In d e s ?  On  n ’en  a  pas  encore  de  figures  n i  de  
 descriptions assez n e tte s p o u r ré p o n d re   à  cette  qu e stio n . 
 Les  h a b ita n ts   d u   n o rd   des  deux  c o n tin e n ts ,  les  Sa-  
 moyèdes,  les L ap o n s,  les  E sq u im au x ,  v ie n n e n t,  selon  
 q u e lq u e s-u n s .,  de  la  race  mongole ;  selon  d ’a u tr e s ,  ils  
 ne sont  q u e   des  rejetons  dégénérés  d u  rameau  scythe  e t  
 ta rta re  de la  race  caucasique. 
 Les Américains eux-mêmes  n ’o n t p u  encore être ramenés  
 cla irem en t n i à l ’un e n i à l ’a u tre  de nos races  de l ’a n cien  
 c o n tin e n t,  e t  cep en d an t  ils  n ’o n t pas  non  plu s  de  
 caractère  à  la  fois  précis  e t  co n stan t  qu i  puisse  en faire 
 (i)  Voyez,  sur  les  diverses races  qui  peuplent les  îles  delà mer  des  
 Indes  et  de l’Océan  pacifique ,  la dissertation de MM.  Lesson et Garnot,  
 dans la Zoologie; du Voyage de  la Coquille ,  p.  i - i i 3.  Sur  les  langues  
 des nations asiatiques et sjir leurs rapports mutuels ,  consultez Y A  sia p-o-  
 lyglotla de M. Klaprotli. 
 u n e   race  p a rticu liè re .  L e u r  te in t rouge  de  cuivre  n ’en  
 e s t   pas  u n   suffisant;  leu rs  cheveux  généralement  noirs  
 e t  le u r  barbe  ra re   les  fe ra ien t  ra p p o rte r aux Mongoles,.  
 si leux-s tra its  aussi p rononcés,  le u r nez  aussi sa illa n t que  
 les  n ô tre s ,  leurs yeux grands e t o u v e rts , ne s’y opposaien t  
 e t ne  rép o n d a ie n t  à  nos  formes  européennes;  leu rs la n gues  
 son t aussi innombrables que leux-s p e u p la d e s,  e t 1 on  
 xx’a  p u   encore  y  saisir  d ’analogies  dénxonstx-atives  xxi  
 entx-e  elles  xxi  avec  celles  de  l’ancien. Moixde  (x). 
 D E U X IÈM E   ORD RE  D E S   M AM M IF È R E S . 
 LES  QUADRUMANES. 
 Indépendamment  des  détails  anatomiques  qui  la  
 distinguent  de  l’homme,  et  que  nous  avons  exposés, 
   cette  famille  diffère  de  notre  espèce  par  
 le caractère très sensible,  que  ses  pieds de  derrière  
 ont  les  pouces  libres  et  opposables-  aux  autres  
 doigts,  et  que  les  doigts  des-  pieds  sont  longs  et  
 flexibles  comme  ceux  de  la  main ;  aussi  toutes  les  
 espèces  grimpent - elles  aux  arbres  avec* facilité.,  
 tandis qu'ellesme  se  tiennent, et ne marchent debout  
 qu’avec  peine,  ieur pied  ne  se  posant  alors  que  sur  
 le  tranchant extérieur,  et  leur bassin  étroit  ne  favorisant  
 point  l’équilibre.  Elles  ont  toutes,  des  intestins  
 assez semblables aux nôtres,  les yeux dirigés  
 en  avant,  les  mamelles  sur  la  poitrine,  la  verge  
 pendante,  le  cerveau à  trois lobes  de chaque  coté, 
 (i)  Voyez,  sur les Américains , outre le Voyage de M.  de Humboldt,  
 si riche en documents importants,  les Dissertations de Vater, do. Mitchill.