DISTRIBUTION GÉNÉRALE DU RÈGNE ANIMAL EN QUATRE
GRANDES DIVISIONS.
Si l ’on considère le règne animal d’après les principes
que nous venons de poser, en se débarrassant des
préjugés établis sur les divisions anciennement admises,
en n’ayant égard qu’à l’organisation et à la nature
des animaux, et non pas à leur grandeur, à leur
utilité, au plus ou moinsde connaissance que nous en
avons, ni à toutes les autres circonstances accessoires,
on trouvera qu’il existe quatre formes principales ,
quatre plans généraux, si l ’on peut s’exprimer ainsi,
d’après lesquels tous les animaux semblent avoir été
modelés, et dont les divisions ultérieures, de quelque
titre que les naturalistes les aient décorées, ne
sont que des modifications assez légères, fondées sur
le développement ou l ’addition de quelques parties,
qui ne changent rien à l’essence du plan.
Dans la première de ces formes, qui est celle de
l ’homme et des animaux qui lui ressemblent le plus,
le cerveau et le tronc principal du système nerveux
sont renfermés dans une enveloppe osseuse, qui se
compose du crâne et des vertèbres ; aux côtés de cette
colonne mitoyenne s’attachent les côtes et les os des
membres qui forment la charpente du corps; les muscles
recouvrent en général les os qu’ils font agir, et les
viscères sont renfermés dans la tête et dans le tronc.
Nous appellerons les animaux de cette forme les
animaux vertébrés. . (Animalia vertebrata.)
Ils ont tous le sang rouge coeur musculaire ;
une bouche à deux mâchoires placées l’une au-dessus
ou au-devant de l ’antre, des organes distincts pour
la vue, pour l’ouïe, pour l ’odorat et pour le goût,
placés^ dans les cavités de la face ; jamais plus de quatre
membres; des sexes toujours séparés, et une distribution
très semblable des masses médullaires et
des principales branches du système nerveux.
En examinant de plus près chacune des parties de
cette grande série d’animaux, on y trouve toujours
quelque analogie, même dans les espèces les plus
éloignées l ’une de l’autre, et l ’on peut suivre les dégradations
d’un même plan , depuis l’homme jusqu’au
dernier des poissons.
Dans la deuxième forme, il n’y a point de squelette
; les muscles sont attachés seulement à la peau,
qui forme une enveloppe molle, contractile en divers
sens, dans laquelle s’engendrent, en beaucoup
d’espèces, des plaques pierreuses, appelées coquilles,
dont la position et la production sont analogues
à celles du corps muqueux; le système nerveux
est avec1 les viscères dans cette enveloppe générale,
et se compose de plusieurs masses épârses, réunies
par des filets nerveux, et dont leSprincipales, placées
sur l’oesophage, portent le nom de cerveau. Des
quatre sens propres, on ne distingue plus que les
organes de celui du goût et de celui de la vue ; encore
ces derniers manquent-ils souvent. Une seule
famille montre des organes de l ’ouïe. Du reste il y
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