v j PRÉFACE
étendue des structures dont elle devait être en
quelque sorte la représentation.
Il est vrai que Daubenton et Camper avaient
fourni des faits; que Pallas avait indiqué des vues :
mais les idées de ces savants hommes n’avaient point
encore exercé sur leurs contemporains l ’influence
qu’elles méritaient d’avoir. Le seul catalogue général
des animaux que l’on possédât alors, et que
l ’on ait encore aujourd’hui, le système de Lin-
næus, venait d’être défiguré par un éditeur malheureux,
qui ne s’était pas même donné le soin d’ap-
profon dir les principes de cet ingénie ux mé thodiste,
et qui, partout oùilaVait rencontré quelque désordre,
avàit semblé faire des efforts pour le rendre
plus inextricable. .
11 est vrai encore qu’il existait sur des classes
particulières des travaux très étendus, qui avaient
fait connaître un grand nombre d’espèces nouvelles ;
mais leurs auteurs n’avaient guère considéré que
les rapports extérieurs de ces espèces , et personne
ne s’était occupé de coordonner les classes et les
ordres d’après l ’ensemble de la structure; les caractères
de plusieurs classes restaient faux ôu incomplets
, même dans des ouvrages anatomiques
justement célèbres ; une partie des ordres étaient
arbitraires ; dans presque aucune de ces divisions,
les genres n’étaient rapprochés conformément à la
nature.
Je dus donc, et cette obligation méprit un temps
considérable, je dus faire marcher de front l ’anatomieet
la zoologie, les dissections et le classement;
chercher dans mes premières remarques sur l’organisation
, des distributions meilleures ; m’en
servir pour arriver à des remarques nouvelles; employer
encore ces remarques à perfectionner les
distributions ; faire sortir enfin de cette fécondation
mutuelle des deux sciences l ’une par l ’autre, un
système zoologique propre à servir d’introducteur
et de guide dans le champ de l’anatomie, et un
corps de doctrine anatomique propre à servir de
développement et d’explication au système zoolog
i e .
Les premiers résultats de ce double travail pa-
i urent en i ^q5 , dans un Mémoire spécial sur une
nouvelle division des animaux à sang blanc. Une
ébauche de leur application aux genres et à leur
division en sous-genres, fit l’objet de mon Tableau
élémentaire des Animaux, imprimé en 1798, et
j’améliorai ce travail avec le concours de M. Du-
méril, dans les tables annexées au premier volume
de mes Leçons d*’Anatomie comparée, en 1800.
Peut-être me serais-je contenté de perfectionner
ces tables, et aurais-je passé immédiatement à la
publication de ma grande anatomie,si, dans le cours
de mes recherches; je n’avais été bien souvent
frappé d'un autre vice de la plupart des systèmes
généraux ou partiels de zoologie; je veux dire de
la confusion où le défaut de critique y a laissé un
grand nombre d’espèces, et même plusieurs g’enres.
Non-seulement les classes et les ordres n’étaient