DIVISION DES ÊTRES ORGANISÉS EN ANIMAUX ET EN
VÉGÉTAUX.
Les êtres vivants ou organisés ont été subdivisés,
dès les premiers temps, en êtres animés, c’est-à-dire
sensibles et mobiles, et en êtrei ÿianimés, qui ne
jouissent ni de l’une ni de l’autre de ces facultés,
et qui sont réduits à la faculté commune de végéter.
Quoique plusieurs plantes retirent leurs feuilles
quand on les touche, que les racines se dirigent
constamment vers l ’humidité , les feuilles vers 1 air
et vers la lumière, que quelques parties des végétaux
paraissent même montrer des oscillations auxquelles
l ’on n’aperçoit point de cause extérieure,
ces divers mouvements ressemblent trop peu à ceux
des animaux, pour que l ’on puisse y trouver des
preuves de perception et de volonté.
La spontanéité dans les mouvements des animaux
a exigé des. modifications essentielles même dans
leurs organes simplement végétatifs. Leurs racines
ne pénétrant point la terre', ils devaient pouvoir
placer en eux-mêmes des provisions d’aliments et
en porter le réservoir avec eux. Delà dérive le premier
caractère des animaux, ou leur cavité intestinale,
d’où leur fluidemourricier pénètre leurs
autres parties par des pores ou par des vaisseaux,
qui sont des espèces de racines intérieures.
L’organisation de cette cavité et de ses appartenances
a du varier selon la nature des aliments, et
les opérations qu’ils ont à subir avant de fournir des
sucs propres à être absorbés; tandis que l’atmosphère
et la terre n’apportent aux végétaux que des
sucs déjà préparés et qui peuvent être absorbés immédiatement.
Le corps animal, qui avait à remplir des fonctions
plus nombreuses et plus variées que la plante,
devant en conséquence avoir une organisation
beaucoup plus compliquée; ses parties ne pouvant
d’ailleurs éonserver entre elles une situation fixe, il
n’j avait pas moyen que le mouvement de leurs
fluides fût produit par des causes extérieures, et il
devait être indépendant de la chaleur et de l’atmosphère;
telle est la cause du deuxième caractère des
animaux, ou de leur système circulatoire, qui est
moins essentiel que le digestif, parce qu’il n’était
pas nécessaire dans les animaux les plus simples.
Les fonctions animales exigeaient des systèmes
organiques dont les végétaux n’avaient pas besoin :
celui des muscles pour le mouvement volontaire ,
et celui des nerfs pour la sensibilité ; et ces deux
systèmes n’agissant, comme tous les autres, que par
des mouvements et des transformations de liquides
ou de fluides, il fallait que ceux-ci fussent plus nombreux
dans les animaux , et que la composition chimique
du corps animal fût plus compliquée que
celle de la plante ; aussi y entre-t-il une substance
de plus ( l ’azote), comme élément essentiel, tandis
qu’elle ne se joint qu’accidentellementdaris les vé«é-
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