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supérieures ereusées d’un double sillon en avant; cinq
doigts à tous les pieds; les trois ongles mitoyens de devant,
surtout celui du médius, très longs, crochus et
tranchants. Ils sont bas sur jambes, et des abajoues trèès
profondes, dont les,ouvertures sont extérieures, léur grossissent
singulièrement les côtés de la tête et du cou.
On n’en connaît qu’un {Mus. bursarius, Shaw (i ).), de la
taille d’un rat, à pelage gris-roussâtre , la queue nue , de
moitié plus courte que le corps. Il habite des terriers
profonds > dans l’intérieur de l’Amérique septentrionale.
L es Diplostoma. Rafin.
Ressemblent presque en tout aux géomys, si ce n’est
qu’ils manquent absolument de queue (à).
Ce sont aussi desanimaux de l’Amérique septentrionale.
L’espèce que nous avons sous les yeux est roussâtre, et
longue de dix pouces.
Nous passons maintenant à des rongeurs plus robustes
que ceux dont nous avons traité jusqu’à présent
, nfais dont plusieurs ont encore des clavicules
très prononcées.
De ce nombre sont :
L es Castors. ( Castor. L. )
Que l ’on distingue de tous les autres rongeurs par leur
queue aplatie horizontalement, de forme presque ovale
et couverte d’écailles. Ils ont cinq doigts à tous les pieds :
fi) Les figures que l’on" avait publiées d’abord de cet animal, Trans.
linn. soc., tom. V, pl. vm,fit Shaw, vol. II, part. I, pl. i 38, le représentaient
avec la peau intérieure des abajoues renversée en dehors, et comfne
s’il avait eu deux sacs pendants aux côtés de la tête. Il n’y a rien de semblable
dans la nature. Il est bien représenté acad. de Berl. , 1822 et 23 , pl. 2.
(2' M. Rafinesque leur donne quatre doigts seulement à tous les pieds.
Kotre espèce en a cinq comme les géomys.
ceux de derrière sont réunis par des membranes, et il y
a un ongle double et oblique à celui qui suit le pouce.
Leurs mâçhelières, au nombre de quatre partout et à
couronne plate, ont l ’air d’être faites d’un ruban osseux
replié sur ].ui-même, en sorte qu’on voit une échancrure
au bord interne et trois à l ’externe dans les supérieures
et l ’inverse dans les inférieures.
Les castors sont d’assez grands animaux dont la vie
est tout aquatique ; leurs pieds et leur queue les aident
également bien à nager. Comme ils vivent principalement
d’écorces et autres matières dures, leurs incisives
sont très vigoureuses et repoussent fortement de la racine
à mesure qu’elles s’usent en avant; aussi s’eft servent-ils
pour couper toutes sortes d’arbres.
De grosses poches glanduleuses, qui aboutissent à leur
prépuce, produisent une pommade d’une odeur forte,
employée en médecine sous le nom de ca s to r éum . Dans
les deux sexes, les organes de la génération aboutissent à
l ’extrémité du rectum, en sorte qu’il n’y a qu’une seule
ouverture extérieure.
Le Castor du Canada. ( Castor fiber. ) Buff. VIII, xxxvi.
Surpasse le blaireau par sa taille; c’est, de tous les quadrupèdes
, celui qui met le plus d’industrie à la fabrication
de sa demeure, à laquelle il travaille en société dans les
lieux les plus solitaires du nord de l’Amérique.
Les castors, choisissent des eaux assez profondes pour ne
pas geler jusqu’au fond, et, autant qu’ils le peuvent, des
eaux courantes , parce qu’en coupant le bois au-dessus, le
courant l’amène-où ils veulen t. Ils soutiennen t l’eau a une
égale hauteur par une digue de toutes sortes de branches
mêlées de pieA’es et de limon , qu’ils renforcent tous les
ans , et qui finit par germer et se changer en une véritable
haie. Les hutes particulières servent à deux ou trois familles
, et ont deux étages : le supérieur à sec pour les
animaux, l’inférieur sous l’eau pour les provisions d’écorces.
Il n’y a que celui-ci d’ouvert, et la porte donne sous
l’eau sans communication avec la terre, (.es huttes sont