1 ÎO MAMMIFÈRES..
T R O IS IÈM E O RD R E D E S M AM M IF È R E S .
LES CARNASSIERS.
Forment une réunion considérable et variée de
quadrupèdes onguiculés, qui possèdent^ comme
l ’homme et les quadrumanes, les trois sortes de
dents, mais qui n’ont pas de pouce opposable à leurs
pieds de devant. Ils vivent tous de matières animales,
et d’autant plus exclusivement, que leurs mâchelières
sont plus tranchantes. Ceux qui les ont en tout ou en
partie tuberculeuses , prennent aussi plus ou moins
de substances végétales, et ceux qui les ont hérissées
de pointes coniques se nourrissent principalement
d’insectes. L’articulation de leur mâchoire
inférieure, dirigée en travers, et serrée comme un
gond, ne lui permet aucun mouvement horizontal :
elle ne peut que se fermer et s’ouvrir.
Leur cerveau, encore assez sillonné, n’a point
de troisième lobe, et ne recouvre point le cervelet,
non plus que dans les familles suivantes ; leur orbite
n’est point séparé de leur fosse temporale dans le
squelette ; leur crâne est rétréci et leurs arcades
zygomatiques écartées et relevées pour donner plus
de volume et plus de force aux muscles de leurs
mâchoires. Le sens qui domine chez eux est celui
de l ’odorat, et leur membrane pituitaire est généralement
étendue sur des lames osseuses très mulCARKASSIERS.
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tipliées. L’avant-bras peut encore tourner dans presque
tous, quoiqu’avec moins de facilité que dans les
quadrumanes, et ils n’ont jamais aux pieds de devant
de pouces opposables aux autres doigts. Leurs
intestins sont moins volumineux , à cause de la nature
substantielle de leurs aliments, et pour éviter
la putréfaction que la chair éprouverait en séjournant
trop long-temps dans un canal prolongé.
Du reste, leurs formes et les détails de leur organisation
varient beaucoup et entraînent des variétés
analogues dans leurs habitudes, au point qu’il
est impossible de ranger leurs genres sur une même
ligne, et que l’on est obligé d’en former plusieurs
familles qui se lie»t diversement entre elles par des
rapports multipliés.
Première Famille des Carnassiers.
LES CHÉIROPTÈRES
Ont encore quelques affinités avec les quadrumanes
, par leur verge pendante et par leurs mamelles
placées sur la poitrine. Leur caractère distinctif
consiste dans un repli de la peau qui prend
aux côtés du cou, s’étend entre leurs quatre pieds
et leurs doigts, les soutient dans l ’air, et permet
même de voler à ceux qui ont les mains assez développées
pour cela. Cette disposition exigeait de
fortes clavicules et de larges omoplates pour que
l’épaule eût la solidité requise ; mais elle était in