comprimés e t crochus, fléchis dans l ’é ta t de repos vers le
dedans de la main ou la p lan te d u pied. Les pieds de
d e rriè re sont articulés o b liq u em en t sui'la jambe , e t n ’ap-
p u ie u tq u e p ar le b o rd ex te rn e ; les phalanges des doigts
sont articulées p a r des ginglymes serrés , e t les premières
se soudent à u n ce rta in âge aux os d u métacarpe ou d u
métatarse : ceux-ci finissent p a r se souder ensemble faute
d ’usage. A cette incommodité dans l ’organisation des
ex trém ité s, s’en jo in t un e non moins grailde dans leurs
propo rtio n s. Les bras e t les av an t-b ra s sont beaucoup
p lu s longs que les cuisses e t les jambes * en sorte q u e,
q u a n d ces animaux m a rc h e n t, ils sont obligés de se
tra în e r su r leurs coudes ; le u r bassin est si large e t leurs
cuisses te llem en t dirigées su r le c ô té , q u ’ils ne p eu v en t
rap p ro ch e r les genoux. L eu r démarche est l ’effet n a tu re l
d ’une s tru c tu re aussi disproportionnée ( i) . Ils se tie n n
e n t su r les arbres et n ’en q u itte n t u n q u ’après l ’avoir
dépouillé de ses feu ille s, ta n t il le u r est p én ib le d ’en
gagner u n a u tre ; on assure même q u ’ils se laissent
tomber de le u r branche p o u r s’éviter le trav a il d ’en
descendre. Ils ne fo n t q u ’u n p e tit q u ’ils p o rte n t su r
le dos.
Les viscères de ces animâux ne sont pas moins singuliers
que le reste de le u r conformation. L e u r estomac est
divisé en q u a tre sacs assez analogues aux q u a tre estomacs
des rum in a n ts , mais sans feuillets n i au tres parties saillantes
à l’in té r ie u r , tan d is que le u r canal in te stin a l est
co u rt et sans cæcum.
M. F re d . Cuvier donne le nom d ’AcHEUS aux espèces
(1) M. Carliste a observé que les artères des membres commencent par
se diviser en une infinité de ramuscules, qui se réunissent ensuite en un
tronc d’où parlent les branches ordinaires. Cette structure se rencontrant
aussi dans les loris, dont la démarche n’est guère moins paresseuse, il
serait possible qu’elle exerçât quelque influence sur la lenteur des mouvements.
Au reste, les loris, l’orang-outang, le coaita, tous animaux
très lents , se font remarquer par la longueur de leurs bras.
à trois ongles aux pieds do d e v an t; elles p o rte n t une très
courte q u eu e . *
L9Aï. ( Bradypustridactylus. L. ) Buff. XIII,
v et vi.
Est l’espèce où la lenteur et les détaib d’organisation qui
la produisent sont portés au plus haut degré. Son pouce et
son petit doigt réduits à de petits rudiments sont cachéssous
la peau et soudés air métatarse et au métacarpe ; la clavicule
, aussi î eduite a un rudiment, est soudée à l’acromion.
Ses bras ont le double de longueur de ses jambes; le poil
de Sa tête, de son dos et de ses membres est long, gros et
sans ressort, presque comme de l’herbe fanée, ce qui lui
donne un air hideux. Sa couleur est grise, souvent tachetée
sur le dos de brun et de blanc. Sa taille est celle d’un
chat. C’est le seul mammifère connu jusqu’à ce jour , qui
ait neuf vertèbres cervicales.
On connaît un Ai, dit à dos brûlé, parce qu’il a entre
les épaules une tache noire entourée dé fauve; ce n’est,
selon M. Temmink, qu’une variété résultant de ce que
les longs poils de ses épaules sont usés; mais lJaï h collier
noir [Brad. torquatus, Geoff., Ann. Mus.), Schreb.,LXXlV,
a . , est une espèce fort distincte , même par la structure
osseuse de sa tête.
M. Fred. Cuvier réserve le nom de Bradypus aux espèces
qui n’ont que deux ongles aux pieds de devant ( les
C holæpus, llig.). Leurs canines sont plus grosses et plus
pointues, et ils manquent entièrement de queue. On n’en
connaît qu’une.
L’Unau. ( Bradypus didaclylus. L. ) Buff. XIII , i.
Qui est un peu moins malheureusement organisé,que
1 ai. Ses bras sont moins longs , ses clavicules complètes; il
ne se soude pas un si grand nombre d’os à ses pieds ni à ses
mains; son museau est plusalongé, etc. Il est de moitié
plus grand que l’aï et d’un gris brun uniforme , qui
prend quelquefois une teinte roussâtre.
Ces deux animaux sont originaires des parties chaudes
de l’Amérique. Iis seraient probablement détruits depuis
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