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des In d e s , d o n t les d en ts o n t assez de rap p o rts avec
celles des h é risso n s, si ce n ’est que leurs incisives m itoyennes
supérieures sont moins longues à p ro p o rtio n ,
q u ’ils en o n t q u a tre d ’alongées à la mâchoire in fé rieu re ,
e t q u ’ils m a n q u en t de tu b ercu leu se en a rriè re . Ce sont
des animaux couverts de p o ils, à longue queue v e lu e ,
q u i , à l ’opposite des au tre s in sectivores, m o n te n t su r
les arb res avec agilité comme les écureils; mais le u r
museau p o in tu les en fa it d is tig u e r, même de loin ( i).
L e s M u s a r a ig n e s . ( S o r e x . L i n . )
Sont des an im au x ,g én é ralem en t p e tits e t couverts de
poils. Sur chaque flanc on le u r tro u v e , sous le poil
o rd in a ire , u n e p e tite bande de soies roides e t serrées,
e n tre lesquelles s u in te , à l’époque d u ru t, u n e h um e u r
o d o ra n te ,p ro d u ite p a ru n e glande p a rticu liè re . (2)Lëurs
deux incisives supérieures mitoyennes son t crochues e t
dentées à la hase; les in fé rie u re s , couchées e t p ro lo n gées
: c in q petites dents de chaque côté su iv en t les p re mières,
e t deux seulement les secondes. I l y a, de p lu s,
à chaque m âchoire, trois molaires hérissées, e t à celle
d ’en h a u t en a rriè re , un e p e tite tuberculeuse. Ces a n imaux
se tie n n e n t dans des tro u s q u ’ils creu sen t en te rre ,
ne so rten t guère que vers • le s o ir , e t v iv en t de vers et
d ’insectes. O n n ’en a long-temps remarqué en France
q u ’u n e espèce.
La Musaraigne commune ou Musette. ( Sor. araneus.
Lin. ) Buff. VÜI, x , i.
Grise dessus, cendrée dessous, à queue carrée, d’un
tiers moins longue que le corps , les dents blanches,
l’oreille nüe et découverte : elle est assez répandue à la
campagne dans les p rés, etc. On l’a accusée de causer une * 2
(i } Le banxring (cladobcites javanica^ Fr. CJtiv^ Tiip a ia ja u a n ica ,
Uorsf. ,Jav. — Le ta n a (cl. tana, Fr. Cuv^ T u p . tana, Horsf.);—Le press.
( c l.fe rru g in e a , Fr. Cuv.; T u p fe r ru g in ea , Rafle.)
(2) Voyez Geoffr,, metn. du Mus., tom. 1. p. 299.
CARNASSIERS. 127
maladie aux chevaux par sa morsure ; mais cette imputation
est fausse , et tient peut-être à ce que les chats tuent
bien la musaraigne / mais refusent de la manger à cause
de son odeur
Daubenton a fait connaître :
La Musaraigne cCeau. (SorexfodiensGm. S. Daubentonii.
Blumenb.) Buff. VIII, xi.
Un peu plus grande que la commune. Noire dessus ,
blanche dessous, à queue comprimée au b o u t, d’un quart
moindre que le corps: ses incisives sont rousses au b o u t,
son oreille entourée de blanc, en grande partie cachée dans
le poil, peut se fermer presque hermétiquement quand elle
plonge , et les cils roides qui bordent ses pieds lui donnent
de la facilité pour nager ; aussi fréquente-t-elle de
préférence les bords des ruisseaux.
On a encore observé en Europe diverses musaraignes qui
diffèrent à quelques égards des précédentes ; mais comme
dans ce genre l’âge et la saison influent sur les couleurs du
pelage, on n’est pas certain que ce soient toutes des
espèces constantes. (1).
Les pays étrangers ont aussi les leurs, dont la plus remarquable
est la M. à queue de rat (iS". myosurus. Pall. ),
A et. petrop., 17B1, 2e part. pl. 4- Mus. musquée de TInde,
Buff., Supp., V il, 71 , qui a les formes et les couleurs
de notre M. commune, ses grandes oreilles n u e s, mais
dont la queue est ronde et garnie seulement de poils
clair semés , et qui égale presque en grandeur notre sur-
(l) Le S. leucodon., Sclir., i 5g, D., n.e mç paraît pas différer delà musaraigne
commune. Je soupçonne beaucoup les S. tetragonurus et con-
strictus d’Herm. Schr.,109, B. et G., ou Geoff., Ann. Mus., X V II, pl. 11,
f. 3 , et pl. m , f. 1 , et même le S. remifer, Geoff. , Ann. Mus., X V II,
pl. n , f. 1, d’être des âges de la musaraigne d’eau. Le remifer, surtout,
qui a tantôt le ventre blanchâtre, tantôt noir : le S. lineatus, Geoff., Ib.,
181, me paraît une variété accidentelle d’âge du tetragonurus. Le sorex
minutus, Laxmann , Schreb., 161 , B. , n’est qu’un individu mutilé du
S. pygmoeus, Pall.
Il n’en est pas de même du sorex elruscus , Savi, moitié plus petit que
notre espèce commune , noirâtre , à oreilles nues, museau et pattes blanchâtres,
à queue ronde, etc. C’est bien une espèce à part.