trait-on d’ordinaire la météorologie, pour la réunir
à la physique générale ; Y histoire naturelle ne considère
donc proprement que les corps bruts, appelés
minéraux, et les diverses sortes d etre vivants, dont
il n’est presque aucun où l’on ne puisse observer
des effets plus ou moins variés des lois du mouvement
et des attractions chimiques | et de toutes les
autres causes analysées par la physique générale.
L’histoire naturelle devrait, à la rigueur, employer
les mêmes procédés que les sciences générales,
et elle les emploie réellement toutes les fois
que les objets qu’elle étudie sont assez simples pour
le lui permettre. Mais il s’en faut de beaucoup
qu’elle le puisse toujours.
En effet, une différence essentielle entre les
sciences générales et l ’histoire naturelle, c’est que
dans les premières on n’examine que des phénomènes
dont on règle toutes les circonstances, pour
arriver , par leur analyse, à des lois générales , et
que dans l ’autre les phénomènes se passent sous des
conditions qui ne dépendent pas de celui qui les
étudie et qui cherche à démêler, dans leur complication
, les effets des lois générales déjà reconnues.
Il ne lui est jfas permis de les soustraire successivement
à chaque condition, et de réduire le problème
à ses éléments , comme le fait l ’expérimentateur ;
mais il faut qu’il le prenne tout entier avec toutes
ses conditions à la fois , et ne l ’analyse que par la
pensée. Que l ’on essaie, par exemple , d’isoler les
MÉTHODES. *>
phénomènes nombreux dont se compose la vie d’un
animal un peu élevé dans l ’échelle : un seul d’entre
eux supprimé, la vie entière s’anéantit.
Ainsi la dynamique est devenue une science presque
toute de calcul : la chimie est encore une
science toute d’expérience ; l’histoire naturelle restera
long-temps, dans un grand nombre de ses parties
, une science toute d’observation.
Ces trois épithètes désignent assez bien les procédés
qui dominent dans les trois branches des
sciences naturelles ; mais en établissant entre elles
des degrés très différents de certitude , elles indiquent
en même temps le but auquel les deux dernières
de ces sciences doivent tendre pour s’élever
de plus en plus vers la perfection,
Le calcul commande, pour ainsi dire, âla nature ;
il en détermine les phénomènes plus exactement que
l ’observation ne peut les faire connaître ; 1 expérience
la contraint à se dévoiler j l ’observation
l’épie quand elle est rebelle , et cherche â la surprendre.
L ’histoire naturelle a cependant aussi un principe
rationnel qui lui est particulier, et qu’elle emploie
avec avantage en beaucoup d’occasions ; c est celui
des conditions dé existence , vulgairement nomme
des causes finales. Comme rien ne peut exister s il
ne réunit les conditions qui rendent son existence
possible , les différentes parties de chaque être doivent
être coordonnées de manière à rendre possible