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toujours ail dehors ; leur palais est hérissé de petits tubercules.
On nJen connaît qu’une espèce, qui atteint de vingt à
vingt-cinq pieds de longueur, et peut-être davantage : elle
s’est pêchée dans la Manche et dans la mer du Nord , et a
souvent été nommée baleine à bec (i).
L es Na r v a l s . (M onodoh. L . )
N ’o n t aucunes d en ts p ro p rem en t d ite s , mais seulem
e n t de longues défenses droites e t pointues, implantées
dans l ’os in te rm a iilla ir e , e t dirigées dans le sens de
l ’axe d u corps : la forme de le u r corps e t celle de le u r
tê te ressemblent d ’ailleu rs beaucoup à celle des marsouins.
On n’en connaît bièn qu’une espèce.
Monodonmonoceros. Lin. (Scoresbÿ. arct. reg. pl. XV.) (2)
Dont la défense, sillonnée en spirale, quelquefois longue
de dix pieds, a été long-temps appelée corne de licorne.
L’animal a bien le germe de deux défenses j mais il est
très rare qu’elles croissent toutes les deux également. D’ordinaire,
il ne se développe que celle du côté gauche , et
l’autre demeure cachée pendant toute la vie dans l’alvéole
(1) Cet animal, décrit par Baussard, Journ. de Phys., mars 1789
( Delph. edentulus, Schreb. ), auquel Bonnaterrèva transporté le nom de
buts-kopf, qui appartient à l ’épaulard, est le même que le dauphin d
deux dents de Hunter 5 Baussard parle même expressément de ses deux
dents. C’est aussi le laloen a rostrata de Klein , de Chentnitz; Besch. der
berl. ges , IV, p. i 83 ; de Penn an t; Brit. zool., n° Y ; de Pontoppidan,
Norv. II , 120; le bottle-head de Dale, etc. Chemnitz a trouvé une des
deux dents. P o y . mes Recherches sur les Ossem. foss., tome V, Ire part.,
pag. 324.
(2) Le narval microcéphale, Lacep., pl. v, £. 2 , n’est qu’un narval
ordinaire, un peu moins mal représenté que dans la pl. iv, f. 3 , qui est
copiée d’une mauvaise figure de Klein , Pisc. per pulm. resp., pl. 11,
fig. c., faite d’après un individu pris dans l’Elbe en 1736 , et que l’on
montrait empaillé à Dresde. Anderson donne une figure un peu meilleure
de cemème individu. Trad, fr., TI, p. 108.
droit (0 - Selon les descriptions qu’on en donne, le narval
n’a guère que le double pu le triple de la longueur
de sa défense, sa peau est marbrée de brun et de blanchâtre,
son museau bombé, sa bouche petite , son évent
sur le hfiut de la tête, et il n’a point de nageoire
dorsale $ mais seulement une arête saillante sur toute la
la longueur de l’épine. On voit quelques défenses de narvals
tout-à-fait lisses (2).
Les autres cétacés ont la tête si grosse, qu’elle
fait à elle seule le tiers ou la moitié de la longueur
du corps ; mais le crâne ni le cerveau ne participent
point à cette disproportion, qui est due toute entière
à un énorme développement des os de la face.
L e s C a c h a l o t s . ( P h y s e t e r . L . ) ( 3 )
Sont des cétaeés à tête très volumineuse, excessivement
renflée, surtout en avant, dont la mâchoire supérieure
ne porte point de fanons et manque de dents,
ou n’en a que de petites et peu saillantes, mais dont
l’inférieure, étroite, alongée, et répondant à un sillon,
de la supérieure , est armée de chaque côte d’une rangée
de dents cylindriques ou coniques qui entrent dans des
cavités correspondantes de la mâchoire supérieure quand
la bouche se ferme. La partie supérieure de leur énorme
tête ne consiste presque qu’en grandes cavités recouvertes
et séparées par des cartilages, et remplies d’une 1 2 3
(1) Nous-avons retrouvé dans plusieurs crânes cette petite défense et
çonstaté ce qu’en avait dit Anderson. Elle ne se développe point, parce
que sa cavité intérieure est trop prompten|ejp remplie par la matière de
l’ivoire, et que son noyau gélatineux se trouvé ainsi oblitéré.
(2) Le monodon spurius de Fabricius , du anarkak du Groenland
( ancylodon, Iliger ), qui n’a que deux petites deuts courbes à la mâchoire
supérieure et uné nageoire dorsale, ne doit pas beaucoup s’éloigner de
l ’hyperoodon. P a l , wale , dans toutes les langues dérivées du tudesque ,
signifie baleine et s’emploie souvent en général pour tous les cétacés j nar,
en islandais, signifie cadavre,- on prétend que ce genre s’en nourrit.
(3) Physeter, aussi-bien que physalus, signifie souffleur. Cachalot est
le nom employé par les Basques : de cachau qui en Basque veut dire dent.