duirè aux poumons sans que l ’animal ait besoin de
sortir sa tête et sa gueule hors de l ’eau; il n’j a
point de lames saillantes dans leur glotte, et leur
voix doit se réduire a de simples mugissements.' Ils
n ont plus aucun vestige de poils, mais tout leur
corps est couvert d’une peau lisse sous laquelle est
ce lard épais et abondant en huile, principal objet
pour lequel on les recherche.
Leurs mamelles sont près de l ’anus, et ils ne
peuvent rien saisir avec leurs nageoires.
Leur estomac a cinq et quelquefois jusqu’à sept
poches distinctes; au lieu dune seule rate, ils en
ont plusieurs petites et globuleuses; ceux qui ont
des dents les ont toutes coniques et semblables entre
elles; ils ne mâchent point leur nourriture, mais
l ’avalent rapidement.
Deux petits os suspendus dans les chairs près de
lanus, sont les seuls vestiges d’extrémités postérieures
qui leur restent.
Plusieurs ont sur le dos une nageoire verticale
de substance tendineuse, mais non soutenue par
des os. Leurs jeux aplatis en avant ont une sclérotique
épaisse et solide; leur langue n’a que des
téguments lisses et mous.
On pourrait encore les subdiviser en deux petites
tribus . ceux dont la tete est en proportion
ordinaire avec le corps, et ceux qui l ’ont démé-
surément grande ; la première comprend les dauphins
et les narvals.
L e s D a u p h i n s . ( D e l p h i n u s . L . )
O n t des d en ts aux deux m â ch o ire s, to u te s simples e t
presque to ujours coniques. Ce son t les p lus carnassiers,
e t , p ro p o rtio n gardée avec le u r ta ille , les p lu s cruels
de l ’o rd re . Ils n ’o ïit pas de cæcum (1).
L es Dauphins proprement dits. ( Delphinus. Cuv. )
Ont le front bombé et lq museau formant en avant de
la tete une espèce de bec plus mince que le reste.
Le Dauphin ordinaire. ( Delphinus delphis. L. ) Lacep.
Cet. pl. xin, f. 1.
A bec déprimé, et armé de chaque côté de la mâchoire
de quarante-deux à quarante-sept dents grêles, arquées
et pointues; noir dessus, blanc dessous; long de huit à
dix pieds.1 2 Cet animal, répandu en grandes troupes dans
toutes les mers, et célèbre par la vélocité de son mouvement,
qui le fait s’élancer quelquefois sur le tillac des
navires, paraît réellement avoir été le dauphin des anciens.
Toute l’organisation de son cerveau annonce qu’il ne
doit pas être dépourvu de la docilité qu’ils lui attribuaient.
Le grand Dauphin ( Delphinus tursio. Bonnaterre. ), vulg.
le Souffleur. Lacep. xv, f. 2.
, A bec court, large, déprimé; de vingt-une à vingt-
quatre dents partout, coniques, et souvent émoussées.
Il y en a des individus de plus de quinze pieds de longueur
, et il paraît qu’il s’en trouve dans la Méditerranée
comme dans l’Océan (2).
(1) Il n’est point de famille de mammifères plus difficile à observer,
et dont les descriptions soient plus incomplètes et la synonymie plus vacillante
que celle des cétacés. J’ai cherché à ne donner que des espèces
authentiques.
(2) La baleine ou capidolio, de Belon , et Vorca, du même auteur, qui
pourrait bien être celui des anciens, appartiennent aussi à la division des
dauphins à bec, et surpassent les espèces ci-dessus par la taille; mais leurs
caractères ne sont pas suffisamment déterminés. Le dauphin f ères de Bonnaterre
se rapporte probablement à l’un des deux.