Notre seconde famille sera celle des Pachydermes
ordinaires qui ont quatre , ou trois, ou deux doigts
à leurs pieds.
Ceux où les doigts sont en nombre pair ont lé
pied en quelque sorte fourchu , et se rapprochent,
à plusieurs égards, des ruminants par le squelette,
et même parla complication de l’estomàc. On n’en
fait communément que deux genres.
L es Hippopotames. ( Hippopotamus. L. )
Q ui o n t à tous les pieds q u a tre doigts p re sq u ’égaux
term in és p a r de p e tits sabots; six mâchelières p a r to u t,
d o n t les trois an térieu res co n iq u es, les trois postérieures
hérissées de deux paires de pointes q u i p re n n e n t p a r la
d é tritio n la forme de trèfles ; q u a tre incisives à chaque
m â c h o ire , d o n t les supérieures courtes , coniques e t r e courbées,
les in fé rieu re s longues, cy lin d riq u e s, po in tu es
e t couchées en a v a n t; u n e canine de chaque côté ta n t en
h a u t q u ’en b a s , la sup érieu re d ro ite , l ’infé rieu re très
grosse, recourbée, tou tes deux s’u san t l ’un e contre l ’a u tre .
Ces animaux o n t le corps très massif, d én u é de p o ils ,
les jambes très courtes, le v en tre tra în a n t p re sq u ’à te rre ,
la tê te énorme, te rm in é e p a r u n large museau renflé q u i
enferme l ’appareil de leu rs grosses dents an té rieu res g la
queue co u rte , les yeux e t les oreilles p e tits. L e u r estomac
est divisé en p lu sieu rs poches. Ils v iv en t dans les rivières
de racines e t d ’au tre s substances végétales, e t m o n tre n t
beaucoup de férocité e t de s tu p id ité s
On n’en connaît q u ’une espèce, aujourd’hu i limitée aux
rivières du milieu et du sud de l’Afrique ( Hip. amphi-
bius, L. ), Bu ff., Suppl. III, 4 et 5. Elle venait autrefois
par le Nil jusques dans l’Egypte ; mais il y a long-temps
q u ’elle a disparu de cette contrée.
Les couches meubles de l’Europe recèlent les os d’une
* espèce d’hippopotame très semblable à celle d’Afrique,
et ceux de deux ou trois autres de plus en plus petites.
Voy. mes Rech. sur les.oss. foss., tom. I.
L es Cochons. (S us. L. )
1QU1 ô n t à tous leurs pieds deux doigts mitoyens grands
et armés de forts sab o ts, e t deux latérau x beaucoup
p lus c o u rts , e t ne to u c h a n t presque pas à te r r e ; des in cisives
en nombre v a ria b le , mais d o n t les inférieures
sont to u jo u rs couchées en a v a n t, des canines so rta n t de
la bouche e t se re c o u rb a n t l ’un e e t l ’a u tre vers le haut*
le museau te rm in é p a r u n b o u to ir tro n q u é p ro p re à
fo u ille r la te r r e , l ’estomac p eu divisé.
Les cochons, proprement d its , ont vingt - quatre ou
ymgt-huit mâchelières, dont les postérieures oblongues
à couronne tuberculeuse , les antérieures plus ou moins
comprimées , et six incisives à chaque mâchoire.
Le Sanglier. (Sus scropha, L.) Buff. V , xiv et xvn.
Qui est la souche de nos cochons domestiques et de
leurs variétés, a les défenses prismatiques, recourbées en
dehors et un peu vers le haut ; le corps trap u , les oreilles
droites , le poil hérissé , noir ; ses petits, nommés marcassins,
sont rayés de blanc et de noir. Il fait grand tort aux
champs voisins des forêts, en fouillant pour y chercher
les racines.
Le cochon domestique varie en grandeur, en hauteur de
jambes, en direction d’oreilles et en couleur; tantôt blanc
tantôt noir , tan tô t'ro u g e , tantôt varié. Chacun sait combien
il est utile par la facilité avec laquelle on le nourrit
par le goût agréable de sa c h a ir, par la propriété q u ’elle a
de se conserver long-temps au moyen du se l, enfin par
sa fécondité, qui surpasse beaucoup celle des autres animaux
de sa ta ille , la truie produisant ju sq u ’à quatorze
petits. Elle porte quatre mois, et deux fois par an. Le
cochon grandit ju sq u ’à cinq ou six an s, peut produire
dès 1 âge d un an , et en peut vivre vingt. Quoique