
 
		mouvement  vital  que  la  dissolution  était  arrêtée,  
 et  que  les éléments du  corps  était momentanément  
 réunis. 
 Tous  les  corps  vivants meurent  après  un  temps  
 dont  la limite  extrême  est déterminée pour  chaque  
 espèce ,  et la mort paraît  être un  effet  nécessaire de  
 la vie,  qui,  par son  action même,  altère insensiblement  
 la  structure du  corps  où  elle s’exerce,  de manière  
 à  y  rendre  sa continuation impossible. 
 Effectivement,  le corps  vivant  éprouve des changements  
 graduels,  mais constants,  pendant toute sa  
 durée.  Il  croît  d’abord  en  dimensions,  suivant  des  
 proportions  et  dans  des  limites fixées pour  chaque  
 espèce et pour chacune de ses parties ; ensuite il augmente  
 en densité dans la plupart de ses parties  ; c’est  
 ce  second  genre  de  changement  qui  paraît  être  la  
 cause  de la mort  naturelle. 
 Si  l’on  examine  de  plus près  les  divers  corps  vivants  
 ,  on leur trouve une structure  commune qu’un  
 peu  de  réflexion  fait  bientôt  juger  essentielle  à  un  
 tourbillon tel  que le mouvement vital. 
 Il  fallait,  en  effet,  à ces  corps des parties solides  
 pour en  assurer la forme,  et des parties fluides pour  
 y entretenir le mouvement. Leur tissu est donc composé  
 de  réseaux  et  de mailles,  ou  de  fibres  et  de  
 lames solides qui  renferment des liquides dans leurs  
 intervalles y c’est dans les liquides que le mouvement  
 est le plus continuel et le plus étendu ;  les substances  
 étrangères  pénètrent  le  tissu  intime  du  corps  en 
 s’incorporant à eux ;  ce  sont  eux qui nourrissent les  
 solides en y interposant leurs molécules ;  ce sont eux  
 aussi qui  détachent  des solides  les molécules superflues  
 ;  c’est sous la  forme  liquide ou  gazeuse  que les  
 matières  qui  doivent  s’exhaler  traversent  les  pores  
 du corps vivant ;  mais ce sont  à  leur tour  les solides  
 qui  contiennent  les  liquides  et  qui  leur  impriment  
 une partie de leur mouvement par leurs contractions. 
 Cette  action mutuelle  des  solides  et des liquides,  
 ce passage  des molécules des uns aux autres, nécessitait  
 de grands rapports dans  leur  composition chimique  
 ;  et  effectivement,  les  solides  des  corps  organisés  
 sont  en  grande  partie  composés  d’éléments  
 susceptibles  de  devenir  facilement  liquides  ou  gazeux. 
 Le mouvement  des  liquides,  exigeant  aussi  une  
 action  continuellement  répétée  de  la  part  des  solides  
 , et leur en  faisant éprouver une,  demandait que  
 les  solides eussent  à  la  fois  de la  flexibilité  et de  la  
 dilatabilité ;  et  c’est,  en  effet,  encore  là  un  caractère  
 presque général  des solides  organisés. 
 Cette structure commune à tous les corps vivants,  
 ce  tissu  aréolaire  dont  les  fibres  ou  les  lames  plus  
 ou  moins  flexibles interceptent  des liquides plus  ou  
 moins  abondants,  est  ce  qu’on  appelle  Y organisation  
 j   et,  en  conséquence de ce que  nous venons  de  
 dire,  il  n’y  a  que  les  corps  organisés  qui puissent  
 jouir  de la  vie. 
 L’organisation  résulte,  comme  on  voit,  d’un