mains, et a valu à ces animaux le nom de manates,
d où 1 on a fait par corruption celui de lamantins.
On les nomme aussi, à causé de leur genre de vie,
boeuf, vache marine, et à cause de leurs mamelles ,
femme marine, etc. ( Tricheckus manatus, Lin. ) Buff.
XIII, l v i ï .
On les trouve vers l’embouchure des rivières, dans les
parties lés plus chaudes de la mer Atlantique, et il paraît
que ceux des rivières d’Amérique diffèrent spécifiquement
de ceux d’Afrique, (r) Ils parviennent à quinze pieds de
longueur. Leur chair se mange.
L e s D u g o n g s . Lacep. ( H a l i c o r e . Ilig. ) (2)
Ont les machelieres comme composées chacune de
deux cônes réunis par le côté ; les dents, implantées dans
leur os incisif, se conservent et croissent au point de
devenir de vraies défenses pointues, mais qui restent en
grande partie couvertês par des lèvres charnues épaisses
et hérissées de moustaches. Le corps est alongé, et la
queue terminée par une nageoire en forme de croissant.
On uen connaît qu’une espèce ( Hal. dugong. ), qui
habite la mer des Indes , et que plusieurs voyageurs ont
confondue avec le lamantin. On l’a aussi nommée sirène,
vache marine, etc. ( Renard, Poiss. des Indes , pl. xxxiv,
f. 180; Home, Trans. phil. ■ et Fre'd. Cuv. , Mammif. )
L e s S t e l l è r e s . C u v . ( R y t i n a . I l i g . ) (3 )
Paraissent n avoir de chaque côté qu’une seule mâ-
cheliere composée, a couronne plate et hérissée de lames
d’émail. Leurs nageoires n’ont pas même ces petits ongles
quon observe sur les lamantins. Selon Steller, le 1 2 3
(1) Voy. mes Recherches sur les os- fossiles , lom. , ie part.,
(2) Halicore, fille de mer.
(3) Rytina, ride.
CÉTACÉS. 2 8 5
premier, et jusqu’à présent le seul, qui les ait décrits,
leur estomac serait aussi beaucoup plus simple (1).
On n’en connaît qu’une espèce , qui se tient dans la
partie septentrionale de la mer Pacifique.
La deuxième famille, ou
LES CÉTACÉS ORDINAIRES,
Se distinguent des précédents par l’appareil singulier
qui leur a valu le nom commun de souffleurs.
C’est qu’engloutissant, avec leur proie, dans leur
gueule très»fendue, de grands volumes d’eau, il
leur fallait une voie pour s’en débarrasser ; elle
passe au travers des narines au moyen d’une disposition
particulière dùiüoile du palais, et s’amasse dans
un sac placé à l’orifice extérieur de la cavité du nez,
d’xiù elle est chassée avec violence par la compression
de muscles puissants, par une ouverture étroite
percée au-dessus de la tête. C’est ainsi qu’ils
produisent ces jets d’eau qui les font remarquer
de loin par les navigateurs. Leurs narines, sans
cesse traversées par des flots d’eau salée, ne pouvaient
être tapissées d’une membrane assez délicate
pour percevoir les odeurs; aussi n’y ont-ils aucune de
ces lames saillantes des autres animaux ; le nerf olfactif
manque à plusieurs, et s’il en est qui jouissent
du sens de l ’odorat, ils doivent l’avoir fort oblitéré.
Leur larynx, en forme de pyramide , pénètre dans
les arrière-narines, pour recevoir l ’air et le con-
(1) Nov. eomm. pefrop., II, 294 et suiv. On n’en a pas de figure.