les mét à l ’ab ri des irru p tio n s des B a rb a re s, tous les
genres de lumières s’y ex citen t m u tu e llem en t : telles fu r
e n t , les premières en Europe , la Grèce e t l ’Ita lie ; telle
est a u jo u rd ’h u i presque toute cette heureuse p a rtie d u
monde.
I l y a cep en d an t aussi des causes in trin sèq u e s q u i paraissent
a rrê te r les progrès de certaines ra c e s , même a u
m ilieu des circonstances les p lu s favorables.
Variétés de l’espèce humaine.
Quoique l ’espèce h um a in e paraisse u n iq u e , puisque
tous les in d iv id u s p eu v en t se mêler in d is tin c tem e n t, e t
p ro d u ire des in d iv id u s féconds, on y remarque de certaines
conformations h é réd ita ires , q u i c o n stitu e n t ce
q u ’on nomme des races.
Trois d ’en tre elles s u rto u t paraissent éminemment
d istinctes : la b la n c h e , ou caucasique; la ja u n e , ou mongol
ique; la n èg re , ou étkiopique.
La caucasique, â laquelle nous a p p a rte n o n s, se distin
g u e p a r la beau té de Fovale que forme sa tê te ; et
c’est elle q u i a donné naissance aux peuples les p lu s
c iv ilisé s, à ceux q u i o n t le p lu s généralement dominé
les au tres.: elle varie p a r le te in t e t p a r la cou leu r des
cheveux.
La mongolique se re co n n a ît à ses pommettes sa illan te
s , à son visage p la t, à ses yeux é tro its e t o b liq u e s , à
ses cheveux d ro its e t n o ir s , à sa barbe g rê le , à son te in t
olivâtre. Elle a formé dé grands empires à la Chine e t au
Jap o n , e t elle a quelquefois é te n d u ses conquêtes en-deçà
d u g ran d d é se rt; mais sa c ivilisation est to u jours restée
sta tio n n a ire .
L a race nègre est confinée au m id i de l’Àtlas : son
te in t est n o ir, ses cheveux c ré p u s , son crâne comprimé,
e t son nez écrasé; son museau sa illan t e t ses grosses lèv
r e s , la rap p ro ch en t sensiblement des singes : les peu plades
q u i la composent sont to ujours restées barbares.
O n a appelé caucasique la race d o n t nous descendons,
parce que les tra d itio n s e t la filiation des peuples , semb
le n t la faire rem o n te r ju sq u ’à ce groupe de montagnes
situ é -en tre la mer Caspienne e t la mer N o ire , d ’où elle
s’est rép an d u e comme en .rayonnant. Les peuples d u
Caucase m êm e, les Circassiens e t les Géorgiens, passen t
encore au jo u rd ’h u i p o u r les p lu s beaux de la te rré . On
p e u t d istin g u e r les principales branches de cette race
p a r l ’analogie des langues. Le ram e au araméen ou de
Syrie, s’est dirigé au m id i; il a p ro d u it les Assyriens ,
les C h a ld é en s, les Arabes to ujours in d om p té s , e t q u i ,
après M ah om e t, o n t pensé d ev en ir maîtres d u m o n d e ;
les P h é n ic ie n s, l e s ,J u if s , les Abyssins, colonies des
Arabes : il est très p robable qu e les Egyptiens lu i app
a rte n a ie n t. C’est dans cè ram e a u , to ujours en c lin au
mysticisme, que sont nées les religions les p lus ré p a n dues.
Les sciences e t les le ttre s y o n t fleuri quelquefois ,
mais toujours avec des formes biz a rre s, u n style figuré.
Le ram e au in d ie n , germain e t pélasg iq u e, est b e au coup
plu s é te n d u , e t s’est divisé b ien p lu s anciennem
e n t; c e p e n d a n t, l ’on re co n n a ît les affinités les p lu s
m u ltip lié e s e n tre ses q u a tre langues principales : le sansc
rit , langue a u jo u rd ’h u i sacrée des In d o u s , mère de la
p lu p a rt des langues de lln d o s ta n ; l ’ancienne langue
des Pélages, mère commune d u grec, .d u l a t i n , de beau-
coup de langues é te in te s , e t de to u te s nos langues d u
m id i de l ’E u ro p e ; le g o th iq u e ou tu d e sq u e , d ’où sont
dérivées les langues d u n o rd e t d u n o rd -o u e s t, telles
que 1 a llem a n d , le h o lla n d a is , l ’a n g la is, le d a n o is , le
suédois e t leu rs d ialectes; en fin , la langue appelée es-
c lavonne, e t d ’où descendent celles d u n o rd -e s t, le
russe, le polonais, le bohémien e t le vende.
C’est ce g ran d e t respectable rameau de la race c au c
a siq u e , q u i a p o rté lé plus loin la p h ilo so p h ie , les
sciences e t les a r t s , e t q u i en est depuis tre n te siècles le
dépositaire.